Bayrou, ça ne peut plus marcher. Macron non plus.
Nous sommes dans une crise politique et sociétale. C'est un constat partagé par beaucoup, mais dont on ne fait rien depuis trop longtemps.
Ce qui déborde, c'est l'injustice sociale. Et je n'écris pas "le sentiment" d'injustice sociale. C'est loin d'être seulement un sentiment : c'est une réalité. Les fossés, depuis longtemps déjà, se creusent entre plusieurs France. La France qui peut se soigner, celle qui ne peut pas. La France qui peut payer des études à ses enfants, celle qui ne peut pas. La France qui peut manger sans s'empoisonner, celle qui ne peut pas échapper au diabète, à l'obésité, aux cancers aux maladies cardiovasculaires...
Qui, il y a quelques années, parlait déjà de France d'en bas et de France d'en haut ? Vous vous souvenez ? C'était Raffarin et c'était il y a déjà très longtemps : au début des années 2000. Raffarin était un malin. Il tournait cette expression piquée à Balzac à son avantage. C'était dans le cadre d'une campagne électorale, il s'adressait au peuple avec cette expression, en faisant mine de comprendre cette fameuse "France d'en bas". Mais s'il y a une France d'en bas, c'est qu'il y a des gens qui regardent depuis "là-haut".
Depuis, il y a eu le mépris, maintes fois répété : l'horrible expression "sans dents" qu'aurait utilisé François Hollande, ou encore la manière de parler des gilets jaunes de Benjamin Griveaux qui estimait qu'il s'agissait de la France qui "fume des clopes et roule au diesel."
Ce sont des petits stigmates. Mais ils viennent cruellement souligner le fait qu'on veut multiplier les jours de carences, doubler le reste à charge des médicaments, faire travailler les gens deux jours de plus gratuitement, alors que d'autres ne payent plus l'ISF, bénéficient de conditions fiscales ultra favorable, continuent de peser lourd sur le bilan carbone du pays et délocalisent leurs entreprises sans vergogne.
Aujourd'hui, devant l'hémicycle Bayrou le répète : les riches, ce ne sont que des "cibles emblématiques". Les taxer serait une solution de facilité. Avant cela, Bayrou a déclaré qu'à 4000 € par mois, on n’est pas riches. Bayrou est un symptôme d'une classe politique complétement déconnectée.
Tout cela n'est évidemment pas entendable.
Les comparaisons historiques ne sont jamais de bon aloi. Mais cette injustice sociale fait inévitablement penser à l'ancien régime. Au "Il n'ont pas de pain qu'il mange de la brioche"...Et si cela continue, ce ne sera pas une révolte, mais une révolution.
Les mouvements annoncés seront lents, peut-être, à se mettre en place. On souffre collectivement d'impuissance acquise : on pense que cela ne sert à rien, parce qu'il y a eut de grands mouvements, contre les retraites, les gilets jaunes, des manifestations d'ampleur, parfois violentes, mais à chaque fois, sans aucun résultat. On nous a inculqué l'idée que cela ne servait à rien. Pourtant, c'est un mouvement de balancier. Il ira inévitablement en s'amplifiant.
Rendez-vous ce soir, devant les mairies pour le pot de départ de Bayrou !
Soyons nombreux le 10, soyons encore plus nombreux le 18. Nous avons des messages à faire passer.

