31 mai 2010
L'Education Nationale dépérit
Tout s'accélère en ce moment, dans l'Education Nationale : fin d'année oblige, on prépare activement la rentrée.
Il y a une semaine, on parlait de sport l'après-midi. C'est déjà un peu du passé. L'annonce a été faite, mais on ne sait pas vraiment comment ce sera mis en place. On en reparlera le jour où on fera un bilan forcément mitigé mais positif.
Aujourd'hui, on ne parle du tout du sort des stagiaires de l'année prochaine. Et à vrai dire, les profs en ont un peu marre de se mobiliser tout le temps, sans retour et de perdre pour rien des journées de salaire...
C'est dommage de ne pas en parler, mais dans le fond, c'est bien compréhensible. Mieux vaut ne pas parler des gros problèmes, ça pourrait faire tache.
Alors voilà : l'année prochaine, les stagiaires seront dès le début d'année devant les élèves avec un plein temps destiné à l'enseignement.
A plein temps devant les élèves, sans formation, donc.
Ils auront un tuteur. Mais, beaucoup de ces tuteurs potentiels se trouvent choqués par le fait qu'ils vont devoir remplacer seul une année de cours et de formation, de soutien et d'aide, qui étaient jusque là prise en charge par l'IUFM.
Alors, ces tuteurs ont été nombreux à refuser.
Faute de mieux, on s'est rabattu sur des jeunes. Je viens de lire, sur un forum que je fréquente souvent, qu'on vient de le proposer à une néo-titulaire. Elle n'est professeur que depuis l'année dernière et va donner des conseils à un petit jeune qui débute... (enfin à un plus jeune qu'elle qui débute encore plus qu'elle...).
Quand on est jeune, on n'ose pas refuser. Et en plus, être tuteur, c'est une petite prime supplémentaire qui n'est pas négligeable. Mais franchement, ce n'est pas très sérieux, ça.
Normal que personne n'en parle dans les médias. Les parents s'inquiéteraient méchamment.
Sinon, dans la série des bonnes nouvelles, on apprend, grâce à mon commentateur vigilant, BA, et à un article du Monde, que pour tenir le train des 15 000 postes supprimés chaque année, on donne des conseils de bon sens, au ministère. Les académies sont priées, dans l'intérêt des élèves et sans que les enseignements soient touchés, de grossir les classes, de ne plus accepter les enfants de deux ans, de ne plus embaucher des tuteurs étrangers pour les langues...
Mais c'est pareil : n'en dites rien, les parents seraient effrayés...
Ou plutôt, si. Dites-le, faites-le savoir, criez votre indignation.
L'Education est entrain de brader définitivement les meubles et les murs...ça fait déjà quelques temps que ce n'est pas brillant et que la barque ne coulent pas parce que les professeurs ont une conscience professionnelle forte. Mais là, ils ne tiendront pas longtemps, à ce rythme-là...
CC
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de vos doigts aux yeux de tous les français, CC...
RépondreSupprimerça n'indigne personne. Tout cela se fait dans l'indifférence de tous:ça me tue!
RépondreSupprimerBonsoir,
RépondreSupprimer@Dee : aux yeux de mes quelques fidèles lecteurs...Fidèles, adorables, combattifs...Mais pas vraiment extrêmement nombreux ! Surtout par rapport au journal de TF1...(au hasard...)
@Zorane : déjà bravo pour la performance technique !
Pour le reste, ça nous tue. Les profs souffrent d'une déconsidération qui fait mal...On a pas intérêt de se plaindre, sinon, on en prend plein la tête...C'est épouvantable...
Allez, luttons,
CC
Mais bien sûr que les profs sont des mal aimés. A force d'avoir proclamé leur vocation, ils ne sont plus devenus des travailleurs - alors que c'eût été une fièreté- mais des curés, des psychanalistes, des ectoplasmes du pansement social... Quand il fallait dire non aux parents, non aux élèves, non au pédagogisme, non aux discours vides de sens, à un enseignement sans âme, ils ont revendiqué pour certains "l'école à tout le monde" et partout, dans une utopie libertaire-totalitaire.
RépondreSupprimerEtre prof aujourd'hui est certainement un fardeau, une frustration, une plaie. Mais quels sont les responsables? Le gouvernement, certes. Mais c'est tout?
Ne pas répondre à cette question, c'est continuer à resserrer la corde qui étrangle.
Bonsoir Nouvel Hermes,
RépondreSupprimerJe ne me sens pas concernée par ce que tu dis. Vocation ? Non, un boulot, qui aurait dû me plaire, pour tout un tas de raisons, mais qui est épuisant pour tout un tas d'autres raisons.
Le premier à parler de "vocation", à la rigueur, c'est Sarkozy quand il compare l'instituteur et le prêtre...
Non au pédagogisme, c'est ce que je tente de faire chaque jour, non aux parents, je ne comprends pas vraiment : les parents, durant les réunions parents profs, nous devons tenter de leur rappeler leur boulot, leur dire, par exemple, que, non, la télé dans la chambre, ce n'est pas une bonne idée, que l'ordinateur non plus et que, oui, ce serait bien qu'un enfant de 12 fasse des nuits de 8 ou 10 heures minimum au lieu de regarder du catch sur la TNT jusqu'à 2h du matin...
Pour les élèves, si l'on veut qu'une classe tourne, bien sûr qu'il faut poser des limites indépassables...
Je ne me sens pas responsable, en tout cas de cette école de pays pauvre dans laquelle je suis rentrée il y a 5 ou 6 ans...
CC
Il faut effectivement diffuser le document du ministère! (ce que je fais depuis hier...)
RépondreSupprimerIl faut stopper cette politique comptable et bien informer les parents.
Quant à dire non, on l'a fait pour un certain nombre de choses mais avec quel résultat? Qui nous écoute? C'est assez facile de nous mettre le résultat sur le dos... mais c'est à la mode c'est vrai!
Comme pour le reste la communication politique cache la misère... pour l'instant.
les tuteurs ?
RépondreSupprimerils en trouveront !
Les zabrutis...
les zencartés...
les zasoszéducation...
les zapolitiques...
zevouszouhaite bon courage...
jpd83
Indignation et lassitude, forcément il est chaque fois plus difficile d'abattre le mur de briques patiemment construit en face de nous...
RépondreSupprimerLe diaporama soi-disant secret, j'en viens à me demander si ce n'est pas la répétition des soi-disant fuites à propos du projet sur les retraites. Une fois de plus, les profs s'indignent, une fois de plus les medias présentent la chose comme bien plus raisonnable que totalement cynique...
Et depuis le temps que j'entends dire et répéter que nous ne pourrons pas en accepter plus, je finis par croire qu'un cerveau sans coeur quelque part a mesurer avec précision le degré de résistance et s'arrête juste avant le point de rupture... pour revenir à la charge un peu plus tard quand les forces sont en train de se reconstituer mais encore plus affaiblies pour la lutte.
Pour que les parents s'inquiètent, encore faudrait-il qu'ils soient nombreux à nous croire tout simplement et comme tout est fait pour nous déconsidérer (il paraît que le Nouvel Obs tire encore sur ces profs qui refusent toute réforme)...
il peut être intéressant de jeter un oeil sur la restructuration des services informatique dans l'administration.
RépondreSupprimerAssez parlant...
mais où vont nos données!
http://www.snasub-creteil.fr/pages/services/itrf/sdi.php