8 septembre 2025

La politique : pourquoi ça ne peut plus marcher...


 Bayrou, ça ne peut plus marcher. Macron non plus. 

Nous sommes dans une crise politique et sociétale. C'est un constat partagé par beaucoup, mais dont on ne fait rien depuis trop longtemps. 

Ce qui déborde, c'est l'injustice sociale. Et je n'écris pas "le sentiment" d'injustice sociale. C'est loin d'être seulement un sentiment : c'est une réalité. Les fossés, depuis longtemps déjà, se creusent entre plusieurs France. La France qui peut se soigner, celle qui ne peut pas. La France qui peut payer des études à ses enfants, celle qui ne peut pas. La France qui peut manger sans s'empoisonner, celle qui ne peut pas échapper au diabète, à l'obésité, aux cancers aux maladies cardiovasculaires...

Qui, il y a quelques années, parlait déjà de France d'en bas et de France d'en haut ? Vous vous souvenez ? C'était Raffarin et c'était il y a déjà très longtemps : au début des années 2000. Raffarin était un malin. Il tournait cette expression piquée à Balzac à son avantage. C'était dans le cadre d'une campagne électorale, il s'adressait au peuple avec cette expression, en faisant mine de comprendre cette fameuse "France d'en bas". Mais s'il y a une France d'en bas, c'est qu'il y a des gens qui regardent depuis "là-haut". 

Depuis, il y a eu le mépris, maintes fois répété : l'horrible expression "sans dents" qu'aurait utilisé François Hollande, ou encore la manière de parler des gilets jaunes de Benjamin Griveaux qui estimait qu'il s'agissait de la France qui "fume des clopes et roule au diesel."

Ce sont des petits stigmates. Mais ils viennent cruellement souligner le fait qu'on veut multiplier les jours de carences, doubler le reste à charge des médicaments, faire travailler les gens deux jours de plus gratuitement, alors que d'autres ne payent plus l'ISF, bénéficient de conditions fiscales ultra favorable, continuent de peser lourd sur le bilan carbone du pays et délocalisent leurs entreprises sans vergogne. 

Aujourd'hui, devant l'hémicycle Bayrou le répète : les riches, ce ne sont que des "cibles emblématiques". Les taxer serait une solution de facilité. Avant cela, Bayrou a déclaré qu'à 4000 € par mois, on n’est pas riches. Bayrou est un symptôme d'une classe politique complétement déconnectée. 

Tout cela n'est évidemment pas entendable. 

Les comparaisons historiques ne sont jamais de bon aloi. Mais cette injustice sociale fait inévitablement penser à l'ancien régime. Au "Il n'ont pas de pain qu'il mange de la brioche"...Et si cela continue, ce ne sera pas une révolte, mais une révolution.  

Les mouvements annoncés seront lents, peut-être, à se mettre en place. On souffre collectivement d'impuissance acquise : on pense que cela ne sert à rien, parce qu'il y a eut de grands mouvements, contre les retraites, les gilets jaunes, des manifestations d'ampleur, parfois violentes, mais à chaque fois, sans aucun résultat. On nous a inculqué l'idée que cela ne servait à rien. Pourtant, c'est un mouvement de balancier. Il ira inévitablement en s'amplifiant. 

Rendez-vous ce soir, devant les mairies pour le pot de départ de Bayrou ! 

Soyons nombreux le 10, soyons encore plus nombreux le 18. Nous avons des messages à faire passer. 

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4 septembre 2025

Le RN lâche les chiens...Et c'est sale !


Aucun doute possible : l'annonce de la date des prochaines élections municipales met le petit monde local en ébullition.  

Les noms et les listes ne sont pas encore connus, mais sur les réseaux sociaux, des flots de haine se déversent dans les commentaires sous le moindre article traitant de sécurité, sur les réseaux sociaux, sur les sites de la presse quotidienne. 

L'extrême droite, ce n'est pas un scoop, est très organisée, sur les réseaux sociaux. Cela fait des années, croyez-moi ! Je suis blogueuse depuis 2004, je sais de quoi je parle. 

L'extrême droite, sur les réseaux sociaux, c'est une poignée de trolls qui attise les foules, qui provoque, qui donne le ton. Les trolls, ce sont des comptes souvent anonymes, créés pour seulement commenter, sans rien publier. Souvent, ils n'habitent pas le secteur, souvent, ils sont bien plus politisés qu'ils veulent le faire croire. Et ils attisent la haine. Ils viennent avec des idées à l'emporte-pièce, fausses, inspirées par leur candidat RN. 

Prenons un exemple récent. Ce matin, suite à un fait divers sordide comme il s'en passe partout, le maire de ma ville a fait un communiqué de presse exprimant à la fois ses valeurs et sa détermination, ainsi que les actions mises en place pour éviter l'escalade de la violence. Il détaille notamment ses demandes de police nationale, en lien avec le plan contre les narcotrafics. 

La députée RN du secteur a supposé dans un post sur Facebook que la police municipale n'était pas suffisante, qu'elle n'était pas là quand on a besoin d'elle, qu'elle n'était pas assez formée et armée pour faire face aux délinquants. 

Soyons clair : si elle est élue dans une ville prochainement, elle découvrira que ce n'est évidemment pas à la police municipale de s'occuper du narcotrafic...Et si elle ne le sait pas déjà, il serait préférable de ne pas voter pour elle. 

Elle demande aussi où sont les caméras. Nous sommes une ville très équipée en caméras. Elle devrait le savoir : les vidéos permettent très régulièrement d'élucider les crimes et délits qui ont lieu sur la commune. Mais il n'y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. 

En tout cas, avec un petit post sur son mur facebook, la députée a réussi à ameuter ses chiens de garde qui sont venus déverser leur fiel sur la communication d'un site d'informations locales qui ne modère pas ses commentaires. C'est la haine qui s'exprime. Des flots de commentaires dignes de CNews. Racisme, haine de la gauche, des médias, remise en question des faits. Tout est opinion, et au nom d'une liberté d'expression qui n'a de liberté que de dire n'importe quoi, on remet en question tout ce qui pourrait être rationnel. 

La ville est dénigrée, aussi. Et là, c'est assez surprenant. Quand on veut diriger un endroit, se faire élire quelque part, c'est surprenant de crier sur tous les toits que cet endroit est épouvantable, laid, sale, insécure, dangereux, mal famé. 

Mais passons sur la stratégie stupide. 

Ce qu'il faut retenir, c'est que la campagne, dans le camp adverse, est lancée. Elle sera abjecte. Pendant ce temps, l'équipe en place travaille et continue de faire le boulot pour lequel elle a été élue. De l'avis de beaucoup, depuis 5 ans, la ville s'est métamorphosée : elle est plus belle, plus verte, plus ombragée. Elle est dynamique, vivante, solidaire. Elle ne fait que grandir : de nouvelles familles viennent s'y installer, y construire leur maison et leur vie. Tout le monde le dit : le commerce se porte mieux ici qu'à Montbéliard. De nouveaux logements adaptés au vieillissement de la population sortent de terre...

Alors oui, il y a des difficultés, oui, il y a des problèmes, au jour le jour. C'est le lot de toutes les villes. Lors de la dernière réunion publique, le commissaire de police nous apprenait que 50 % de la population s'est drogué, se drogue ou se droguera un jour. 50% de la population. C'est un chiffre qui doit nous alerter : parce que s'il y a autant de consommateurs, c'est une évidence, il y a beaucoup de vendeurs. Imaginez, si vous avez déjà travaillé dans un supermarché, pensez une seconde qu'il faut plus de réapprovisionnement en drogue qu'en serviettes hygiéniques. C'est vertigineux, non ?  

Non, la gauche ne fait pas preuve d'angélisme. Les effectifs de la police municipale ont triplé, ces dernières années. Le système de caméra coûte des centaines de milliers d'euros. Nous travaillons en permanence en étroite collaboration avec le préfet, avec la police nationale et avec la justice pour être efficaces sur le terrain. Et on l'est souvent. Ne vous laissez pas avoir par les discours tout faits des trolls à la solde des partis d'extrême droite. Ils ne connaissent pas notre ville, n'y vivent pas et n'ont pour but que de créer la peur. 

Dernière chose : si vous me suivez sur les réseaux, vous savez que j'ai un chien. J'ai l'occasion de le promener partout dans la ville, aussi bien tôt le matin que tard le soir. Je constate parfois qu'il y a des ordures, des SDF, des jeunes bourrés. Oui, c'est la vie, c'est pas nouveau. Je le signale : à la ville, pour qu'on nettoie les ordures, aux services sociaux pour trouver des solutions pour les personnes à la rue, à la police quand il y a trouble à l'ordre public. Faites pareil ! 

En tout cas, ce sera ma conclusion, jamais je me sens en insécurité. Et vous le savez : mon chien est tout petit... 

 

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28 août 2025

Comment foirer la rentrée en 1 leçon...


La situation politique, à la veille de la rentrée scolaire, n'est pas brillante. C'est le moins qu'on puisse dire. Passons sur les annonces de notre ministre de l'éducation qui prend des décisions absurdes et inutiles. Oui, les portables sont déjà interdits en classe, oui, quand un élève se fait prendre avec une arme dans un établissement scolaire, il passe en conseil de discipline (et sans doute au commissariat...), couper l'ENT (l'espace numérique de travail) pendant les week-end réduira le temps d'écran (un peu moins que si on coupait Tik Tok, com'même), certes, mais aussi l'opportunité pour les élèves de faire leurs devoirs (et en plus, ils auront une bonne excuse pour ne pas les faire), former les gamins à l'iA, c'est brillant, si au préalable, ils savent bien écrire et bien lire...Et puis comment va-t-on encore caser toutes ces formations supplémentaires pour les enfants ? Ils ont déjà la formation harcèlement, les cours de code de la route, le vélo, la piscine, PIX, les premiers gestes de secours...Si on ajoute les cours sur l'iA, les informations sur la santé sexuelle, le protocole sur la santé mentale...Je ne suis pas sûre qu'on ait encore le temps de leur apprendre à lire et à compter...

Bref, j'ai dit que je passais sur ce ramassis de bêtises : notre ministre nous avait averti dès le début qu'elle n'y connaissait rien, nous ne sommes pas trompés sur la marchandise. 

Revenons à la situation politique globale. 

Résumons : Bayrou a posé sa démission. Enfin, entendons nous...il a trouvé le moyen de quitter le poste tout en touchant ses indemnités de départ et sa retraite. Pour lui, tout va bien. 

Pourtant, en partant, il nous prévient délicatement que tout est fichu et que ce n'est pas de sa faute. 

Il dramatise la situation en mode "Après moi le déluge". 

La dette, selon lui, est épouvantable. Nous serions au bord de l'intervention du FMI, de la faillite totale. Comme on est débiles, il nous dit que c'est comme nous quand on a des dettes à la maison. Comme si nous n'étions pas quelques-uns a avoir étudié l'économie, ne serait-ce qu'en seconde au lycée. Un pays, ce n'est pas un foyer. Il y a des actifs et des passifs, il y a un patrimoine, des ressources, des recettes dynamiques. Mais non, il nous dit qu'on est dans le rouge et qu'il faut à tout prix faire des économies, rogner les dépenses publiques, supprimer des fonctionnaires, des services publics, travailler plus sans être payé. 

La crispation est totale, dans le monde réel, la situation se tend, les investisseurs arrêtent d'investir, les consommateurs arrêtent de consommer, dans l'éventualité que la famine s'installe. 

Cette stratégie du pire, cette manière d'instiller la peur, cela n'engendre qu'un cercle vicieux ne nous permettant pas de nous en sortir. 

Surtout qu'il sait que cela ne passera pas à l'assemblée. C'est en cela qu'il pose sa dém' : les députés d'extrême droite ne voteront pas la confiance, parce qu'ils pensent que c'est sur les étrangers qu'on devrait faire des économies. La gauche dans son ensemble, pense que c'est aux riches, aux évadés fiscaux et aux entreprises qu'on devrait demander des comptes. Ces deux camps ne sont d'accord que sur une seule chose : leur désaccord avec Bayrou et Macron. Mais cela suffira. 

Comme la situation ne sera pas plus nette après cet énième rebondissement, pas plus claire qu'après la dernière dissolution, pas plus claire qu'avant les dernières élections,  pas plus claire qu'après la tentative de Barnier, pas plus claire qu'après celle de Bayrou, alors ce seront encore les mêmes qui reviendront avec les mêmes recettes. 

Parce que derrière cela, il y a une idéologie qui se fait entendre de plus en plus clairement, de manière de moins en moins complexée : celle qui consiste à affirmer que nous ne pouvons pas garder le modèle de société de 1945. 

La tentative de suppression du 8 mai n'est pas un hasard. Oui, on l'a déjà dit : supprimer la commémoration d'une guerre qui fut la victoire sur le nazisme, ce n'est pas rien. Mais on sait aussi que cette victoire fut aussi l'occasion, au sortir de la guerre, de la mise en place du programme du Conseil National de la Résistance : c'est-à-dire, la mise en place de la Sécurité Sociale, notamment...de notre modèle social dans lequel chacun contribue selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. 

Vous me direz que cela fait déjà un moment que ce système est mis à mal et que la première partie du programme (chacun contribue selon ses moyens), n'est plus tout à fait vrai. Je vous l'accorde. 

Mais avez-vous entendu Attal, aussi ? Il dit qu'on veut faire tourner la France de 2025 avec le modèle de 1945 et que ce n'est pas possible. Il est très jeune, mais ce n'est pas une raison. Il tente de nous faire croire que la situation d'aujourd'hui est pire que celle juste après 5 ans de guerre. Pire qu'après des bombardements, pire qu'après les tickets de rationnement, pire qu'après l'occupation, les exactions nazies, la France coupée en deux, les Français les uns contre les autres, les déportations...Pire. 

Pour les 80 ans, dans beaucoup de ville, on a ressorti les vieilles photos d'époque : par exemple, le pont d'Audincourt était détruit, la poste aussi, on enterrait les morts par dizaines, on faisait le tri entre les bons et les mauvais. 

Et Attal voudrait nous faire croire que c'est pire aujourd'hui. 

Là encore, on dramatise un chouïa, non ? 

Oui, il y a des défis. Des défis très différents. Mais il y a quand même d'autres ressources : des moyens de productions, une économie...et des choix politiques possibles. 

Et je veux croire que les choix politiques, comme en 1945, peuvent être ceux de la solidarité et de la justice sociale. 

N'oublions pas qu'en 1945, ces choix-là ont conduit aux 30 glorieuses, à une croissance sans précédent dans l'histoire de l'humanité et aux progrès de la science, de la médecine et des technologies comme nous n'en avions jamais connus. 

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18 août 2025

Les plaisanteries du théâtre de l'Unité


Le théâtre de l'Unité est installé à Audincourt depuis l'an 2000. Mais la carrière de cette compagnie de renommée mondiale dans l'univers du théâtre a commencé à la fin des années 60. 

La réputation d'Hervée de Lafond et de Jacques Livchine n'est plus à faire : dans le domaine du spectacle de rue, on peut dire qu'ils ont tout inventé. Ils ont mis le bazar partout, depuis la banlieue parisienne, jusqu'à l'Australie en passant par Avignon, Pékin, l'URSS et les USA...et le Pays de Montbéliard.

Jacques Livchine, quand il écrit, adopte toujours un style vivant et décontracté. Dans Les Mille et une plaisanteries du théâtre de l'Unité, il fait un inventaire. Pas à la Prévert, pas une liste de course. Non, juste la narration des succès et des échecs d'un théâtre qui a toujours cherché et qui cherche encore. 

Comment toucher le plus grand nombre, comment faire venir les gens au théâtre et comment faire venir le théâtre aux gens ? Comment réinventer les plus grands textes, Molière, Shakespeare... ? Comment faire du théâtre même avec de l'opérette, même avec de la poésie ? Comment rendre Rimbaud vivant, lui qui est mort à 37 ans ? 

C'est expérimental et des fois, ça marche, des fois, ça ne marche pas. Mais c'est une aventure, ce sont des souvenirs, des rencontres, de l'humain. De la nourriture, de la musique, de la folie. 

Le théâtre, c'est l'art de l'instant, de l'éphémère. Quand on lit Livchine, pourtant, on découvre un théâtre qui reste dans la tête des gens. Ici, dans le Pays de Montbéliard, tous ceux qui ont eu la chance de les vivre, parlent encore du Réveillon des Boulons. J'ai eu l'occasion de parler avec des spectateurs qui avaient encore les larmes aux yeux en évoquant Terezin et c'était en 1995. 

Le théâtre est pour moi le plus grand catalyseur d'émotions. On parle de catharsis, et ça, depuis l'Antiquité. C'est une émotion pure, indescriptible et souvent incompréhensible, qui vient toucher l'intime et l'inconscient comme rien d'autre. C'est ce qui permet d'exprimer les passions, de faire le tri entre le bon et le mauvais. C'est tellement puissant que j'ai parfois du mal à aller au théâtre. Mais c'est précisément en cela que l'acte théâtral est indispensable, qu'il est politique et qu'il fait partie de la cité. Qu'il doit faire partie de la cité. 

Le théâtre de l'Unité a essaimé, à travers des années de "ruches", à travers des dizaines de résidences d'artistes. Ils ont instillé la folie et la passion, mais aussi la conscience politique, l'importance du fou pour une démocratie saine. 

L'année dernière, on a crié au scandale quand Hervée de Lafond a un peu malmené un 1er ministre 40 ans plus jeune qu'elle. Elle a eu raison de nous rappeler que c'est le rôle de l'artiste dans la société. C'est le rôle de Molière à la Cour de Louis XIV de critiquer les mœurs du temps. C'était le rôle des farces du Moyen-Âge de remettre en cause l'ordre établi, c'était le rôle des pièces antiques d'interroger les apparences, de remettre en cause l'organisation du pouvoir. 

Nous n'avons aucun intérêt de l'oublier. Merci au théâtre de l'Unité : merci pour l'humour, pour la créativité, pour la réflexion, pour le dérangement, pour la provocation, pour les mille et une plaisanteries.

Mais c'est Jacques Livchine qui en parle le mieux, alors achetez son livre ! (Au théâtre de l'Unité (parc de la Filature à Audincourt, ouvert de 10h à 18h du lundi au vendredi) ou aux Papiers Bavards) 

 

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31 juillet 2025

Commenter sans penser n'est que ruine de l'âme


Un élu local s'est fait agresser hier dans une rue de Montbéliard. Une agression violente qui a conduit l'adjoint au maire de la ville à l'hôpital. C'est choquant, inadmissible, et je lui souhaite un bon rétablissement. 

Si je reviens sur ce moment douloureux, aujourd'hui, sur ce blog, c'est parce que dès que la nouvelle est apparue sur les réseaux sociaux hier soir, les commentaires ont afflué et se sont révélés, sans surprise, haineux et violents. Hier soir, on ne savait rien ou presque sur cette agression. Les médias ont pourtant pris la peine de préciser que l'agresseur était d'origine afghane. 

Dès lors, haro sur l'étranger...Tous dans le même panier...à salade et remettons-le dans l'avion. 

Évidemment, les commentaires sur les réseaux sociaux, il vaut mieux éviter de les lire, surtout à propos de faits divers. Les remarques racistes ont afflué, reprises et amplifiées par certains élus. Et c'est indigne. La violence, malheureusement, n'a pas d'origine raciale et n'en déplaise aux oiseaux de malheur, elle n'est pas pire aujourd'hui qu'autrefois.

Deuxième chose frappante (sans mauvais jeu de mots), les remarques mettant en avant que c'est un élu qu'on avait agressé, ont abondé aussi, or, aujourd'hui, la victime a précisé que ce statut était ignoré de son agresseur. 

Il est toujours extrêmement dangereux de commenter avant de savoir de quoi il retourne exactement, parce que les commentaires à chaud font toujours des généralités. Il s'agit toujours de dire des banalités, de tirer des conclusions toutes faites. 

A force de pratiquer les réseaux sociaux, nous devrions le savoir, collectivement. Cependant, on tombe toujours dans le panneau. Pour ceux qui commentent de manière impulsive, j'entends !

Parce que pour les professionnels de la profession, le but est tout autre : faire du buzz, faire passer des idées, faire gonfler encore et toujours la peur de l'autre, la haine, les idées reçues.

Et cela ne sert personne...enfin, sauf les fachos... 

 

 

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29 juillet 2025

Loi Duplomb : nos députés sont-ils des ânes ?

Gloire à nos maraîchers locaux et bio ! 

La loi Duplomb fait couler tellement d’encre…Difficile d’en parler en disant quelque chose de neuf. Bien que les “pour” et les “contre” s’en remettent au “bon sens” pour défendre leur point de vue, le débat s’enlise. Pourtant, il a le mérite de permettre de parler un peu sérieusement d’agriculture. 

Les “pour” mettent en avant le fait que les autres pays bombardent leurs productions de pesticides, ce qui leur permet d’inonder le marché de produits bon marché, ce qui fait du tort aux agriculteurs français. C’est injuste et il n’y a pas de raison qu’on ne se batte pas avec les mêmes armes que les autres. C'est une évidence : si les autres s'empoisonnent, pas de raison qu'on ne fasse pas pareil ! 

Les “contre” mettent en avant le principe de précaution : même s’il y a querelle chez les scientifiques, dans le fond, même les plus “pour” savent bien que ce qui tuent les petites bêtes a de grandes chances de faire du mal au plus grosses : c’est-à-dire aux agriculteurs qui sèment des pesticides sur leurs cultures et à nous, les consommateurs, qui les mangeons. 

De mon côté, vous vous en doutez, je suis “contre” cette loi, qui est un retour en arrière, tel qu’on le vit déjà pour le bio depuis quelques années. On nivelle par le bas au nom de la rentabilité, mais surtout au nom de la paresse intellectuelle.  

Pourtant, comme tout le monde, dès que j’en ai les moyens, j’ai plutôt tendance à donner des produits bio à mes neveux et nièce, à mes amis et à moi-même. C'est peut-être parce que mon père est mort d'un lymphome au cerveau, maladie dont le lien avec les pesticides est officiel, mais je crois fermement que ce qu'on ne met pas dans la terre et sur les végétaux, toutes les cochonneries que les animaux n'ingèrent pas, ne se retrouve pas dans notre assiette. Il y a déjà assez à faire avec la pollution de l'air, de l'eau et de tout ce qui nous entoure, pour ne pas en rajouter.

Continuons de parler vraiment d’agriculture, plutôt que de nous enfermer dans des polémiques stériles. 

Si je dis que c’est par paresse intellectuelle que les députés ont voté cette loi Duplomb, c’est parce que la tâche pour changer la situation, en matière d’agriculture, est lourde. 

Les agriculteurs sont aujourd’hui 4 fois moins nombreux qu’il y a 40 ans. Ce n’est pas la peine de remonter aux années 30 pour comprendre le problème. Mais on peut aussi se rendre compte grâce à ce chiffre : il y avait 10 millions d’agriculteurs en 1945, il y en a moins d’1 million aujourd’hui. Entre temps la population française est passée d’environ 40 millions à près de 70 millions. 

Vous le voyez, le problème ? 

Si vous ajoutez à cela que certains “gros” agriculteurs (c’est à dire possédant des exploitations de plusieurs centaines d’hectares), s’amusent à planter des maïs qui ne servent à nourrir ni les êtres humains, ni les animaux (mais les voitures, en éthanol, ou les fabricants de “plastique” bio, pour faire des barquettes pour mettre de la junk food dedans), vous ajoutez une donnée implacable : il n’y a pas assez d’agriculteurs pour nourrir les gens. 

Les députés, donc, au lieu de faire une loi permettant de produire plus à l’hectare, feraient mieux de se creuser un peu la tête pour permettre l’installation de plus de vrais agriculteurs : des agriculteurs permettant une vraie politique alimentaire saine et locale. 

Plus d’agriculteurs respectueux de la terre, plus d’agriculteurs produisant de vrais produits consommables et approvisionnant une vraie filière directe du producteur au consommateur. 

Au lieu de cela, on encourage l’agro-industrie, la grande distribution, les installations gigantesques nécessitant des prêts bancaires qui prennent à la gorge les agriculteurs, toujours plus prisonniers de ce système. Je pourrais en faire des romans, évidemment. 

Mais quand je lis les âneries des députés qui ont voté pour, je me dis qu’il est difficile d’instruire des ânes. C’est mon côté paysan, ça. Et puis aussitôt ai-je pensé cela, aussitôt je me trouve très dure envers les ânes…

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8 mai 2025

Un 8 mai pas comme les autres


 C'est le 80e anniversaire de la fin de la 2e Guerre Mondiale. Ce n'est pas anodin, 80 ans. Tout d'abord, parce que c'est la limite de la mémoire vivante. Très vite, ceux qui avaient 10 ou 15 ans lors des événements vont s'éteindre. Nous entendons, en ce moment, les derniers témoignages des derniers rescapés des camps, des derniers soldats, des derniers résistants. Ils sont précieux. Ils nous disent combien cette guerre fut terrible, combien le nazisme était cruel, combien l'horreur de l'extermination de masse de 6 millions de Juifs, de déportés politiques, d'homosexuels, de roms, de personnes handicapées fut épouvantable...Les témoins disparaissent, l'horreur reste et le souvenir doit se perpétuer. 

Nous passons un moment solennel, chaque année, au monument aux morts, pour cela. Pour que le souvenir se perpétue. 

80 ans, c'est symbolique. C'est le temps d'une vie. Et nous avons eu la chance de vivre ces années en paix, ici, en Europe. Quand les troupes alliées ont débarqué, quand elles ont libéré, ville après ville le pays, quand les jeeps américaines où s'agrippaient soldats et Français en liesse, où les drapeaux français, américains, canadiens ou anglais se mêlaient en une farandole colorée, la France a retrouvé la paix. Nous avons mis les photos de la libération d'Audincourt, le long du Doubs. C'est un mélange de joie et de souffrance qui se lit sur les visages. La souffrance de ces années de guerre, de privation, de mort. La joie d'être enfin libéré du joug de l'ennemi. 


80 ans...C'est long. De si longs moments de paix sont très rares, dans l'Histoire. Un moment suspendu durant lequel, on n'a pas demandé aux jeunes de notre pays d'aller se sacrifier pour leur pays. Mesurons notre chance. 

Aujourd'hui, nous le savons, le monde vacille. Cette paix et ce consensus qui nous ont permis de vivre en paix, sont remis en cause. Nous avons la chance de vivre dans un monde où le nazisme est condamné, où l'antisémitisme, le racisme, l'homophobie, toutes les formes de xénophobies ne sont pas des opinions mais des délits. Nous avons la chance de vivre dans un pays démocratique où les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité sont respectées. Nous avons la chance de vivre dans un pays où la solidarité, héritée du conseil national de la résistance, à l'issue de la guerre, permet à chacun d'accéder à la sécurité sociale, à une protection à chaque moment de la vie. 

80 ans...Nous vivons pourtant des temps troublés. L'ordre du monde hérité de la Seconde Guerre mondiale est remis en cause par l'impérialisme et le protectionnisme des deux pays qui furent pourtant alliés pour combattre le nazisme en 1945. Les USA, Donald Trump, décident de se replier sur eux. De ne plus participer à la défense du monde libre. C'est un choc. C'est une remise en cause fondamentale de l'équilibre que nous connaissions. La Russie de Poutine attaque ses pays voisins, l'Ukraine, bien sûr, mais il menace toute cette région aux frontières de l'Europe. Les prises de parole erratiques et réactionnaires du président des Etats-Unis, s'inscrivent dans un air du temps qui essaime dans le monde entier : Netanyahou se sent pousser des ailes et poursuit le génocide à Gaza. Le peuple palestinien est sous les bombardements incessants de ce criminel de guerre, reconnu comme tel par la Cour Pénale Internationale. Et non content de regarder ailleurs, Trump s'imagine en train de boire des cocktails sur les ruines encore fumantes, dans une Riviera reconstruite sur les cadavres encore chauds des enfants, des hommes et des femmes morts sous les bombes. L'indignité semble n'avoir plus de limite. 

Partout, les nationalismes, les idées d'extrême-droite refont surface. Partout, la bête immonde renaît. On le sait : elle ne meurt pas. Elle dort, seulement, et il ne faut pas grand chose pour la réveiller. Elle se réveille lorsque nous oublions l'amour et la fraternité, quand nous perdons le goût de vivre ensemble, de nous aider, de nous aimer, nous, frères humains. Nous avons le devoir, 80 ans après la fin de ce long hiver, de ces 5 ans de la guerre la plus abjecte qui fut, de nous souvenir et de ne jamais permettre que cela recommence. 

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