29 août 2011

L'université, c'est trop intellectuel pour les médias...

C'est étonnant : quand on lit la presse, quand on écoute la radio, à propos de l'Université d’Été du PS de la Rochelle, on entend trois choses.

La première, c'est qu'il n'y a que deux candidats : François Hollande et Martine Aubry. Mais que seul François Hollande a ses chances.

La deuxième, c'est que le PS a affiché une unité mais que cette unité n'est que de façade.

La troisième, c'est que la chanson du PS est toute pourrie. Essentiel.


Passez votre chemin, il n'y a rien à voir. Et rien à entendre...

Or, j'ai regardé un peu les conférences diverses sur internet, j'ai lu les rapports et les tweets de mes copains blogueurs et il me semble qu'en trois jours, il s'est passé autre chose.

J'ai suivi par exemple la conférence sur la précarité. J'ai apprécié les intervenants. Par exemple, Najat Vallaud-Belkacem nous a parlé de l'Islande. Il est vrai que les journalistes ont peut-être eu du mal à suivre, parce que l'Islande, ils ne savent pas où c'est. Il y a eu une révolution, là-bas. Personne n'en a parlé. Et pourtant, c'est au coeur du sujet : la crise économique, les banques, les dettes publiques. Les Islandais ont pris le taureau par les naseaux et se sont débarrassé des charognards banquiers. Ils ne s'en portent que mieux.

J'ai beaucoup entendu parler d'Arnaud Montebourg, aussi. Bon orateur, surprenant même les plus cyniques, convaincu qu' «on ne battra pas le sarkozysme en promettant l’austérité à ceux qui n’ont que leur travail pour vivre.»

J'ai écouté la séance plénière de Ségolène Royal : j'ai entendu un enseignant, un agriculteur, j'ai entendu des propositions concrètes. Par exemple, la remise en place de la formation des enseignants. Par exemple le soutien d'une agriculture utile et raisonnée.

Lorsque je parcours les comptes-rendus des ateliers et des plénières, je suis étonnée par la présence des intellectuels, des gens de la société civile, des experts sur tous les sujets. Lorsque j'entends le discours de clôture d'Harlem Désir, je suis étonnée qu'on ne souligne pas l'enthousiasme réel soulevé parmi les militants. Il me semble que ce que les journalistes font ressortir de tout ça est dérisoire et superficiel. Lorsque j'entends les militants, il me semble que les journalistes seront surpris des résultats des primaires. Ségolène Royal ou Arnaud Montebourg pourrait bien créer la surprise. Ils sont bien plus à gauche que François Hollande qui me laisse une impression de mollesse et décontraction qui sied mal à un président de la République...

Il me semble aussi que les torts sont partagés : le PS ne sait pas se vendre. Il ne sait pas communiquer sur ce qu'il a de meilleur. Il est victime aussi de la société de divertissement. La politique, ce n'est pas la tasse de thé de grand monde. Il y a secret story à la télé. Et la Rochelle a ressemblé étrangement à cette émission de télé réalité, dans les médias.

Y-a-t-il du temps de cerveau disponible pour écouter des sociologues, des philosophes, des professeurs d'université ?

Non. Il n'y en a que pour le coca...

CC
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26 août 2011

Ni Coca, Nicolas...

Image trouvée sur FaceBook
Je n'ai pas vraiment compris : si je vais, par exemple, au bistro. Mettons. Que dois-je faire, dans le but de sauver les finances de la France ?

Je prends un whisky-coca ? Deux whiskys-coca ? Dix ? Bon. Mettons. Je sauve la France, mais pas mon foie. Mais ça tombe bien : les mutuelles ont augmenté aussi, donc, je sauve doublement les finances de la France. Surtout si je me mets à fumer.

Mais on nous le répète depuis des années : être malade ruine la Sécurité Sociale qui n'a pas besoin de ça.

L'un dans l'autre...

Oui, mais ce que je sauve aujourd'hui, peu importe si je le détruis plus tard. C'est une politique à court terme. Ah ! Dit comme ça, c'est déjà plus clair. Ce plan, c'est pour rassurer les marchés, de toute façon, ça ne durera pas (ça, on en est sûr pour la tranche d'impôt supérieur : dès que la dette aura atteint les 3% du PIB, on revient aux chèques cadeaux, comme avant. Pour les trucs de pauvres, on verra plus tard...)

Dans le même temps, il se peut que très rapidement, je ne puisse plus acheter de whisky, de coca ou de cigarette, manquant d'argent. Mon salaire n'est pas aussi grand que la dette de la Sécu.

Et en plus, pour sauver la France, il sera encore plus riquiqui, mon salaire, à cause d'un tour de passe-passe passé presque inaperçu : la CSG va augmenter, sans augmenter, tout en augmentant.

Vous suivez ?

En fait, c'est très simple : la CSG, c'est 7,5% de chaque salaire aujourd'hui, mais ce n'est pas calculé sur 100% des salaires. En effet, à l'époque, Rocard avait prévu un taux d'abattement. Aujourd'hui, c'est en fait 7,5% de 97% des salaires qui est prélevé.

Vous suivez toujours ?

Alors voilà, dans la discrétion absolu et sous couvert de plan com' axé sur la hausse des impôts des plus riches, le gouvernement a décidé de relever l'abattement d'un point : ce sera 7,5% de 98% de notre salaire qui nous sera désormais prélevé. A l'insu de notre plein gré, comme dit l'autre.

Et vous savez quoi ? Si la hausse des impôts pour les plus fortunés représente 200 millions, la hausse déguisée de la CSG représentera 600 millions...

Les salariés - vous et moi-, rien qu'avec cette manip. passée inaperçue, payeront 3 fois plus que les riches mis en tête de gondole...

On sera bien obligés de se mettre au régime : on n'aura pas les moyens de faire autrement. Mais finalement, est-ce bien logique ? Si on a plus de sous pour consommer, comment la société de consommation pourra-t-elle redémarrer ?

C'est le problème que rencontrent les supermarchés Wal-Mart, en ce moment...

Le système se mord la queue...

CC
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25 août 2011

Deux tags : primaires et mascotte

La première question est posée par Antenne-Relais : « que pensez-vous du "vote utile" au 1er tour, à la primaire PS pour commencer, puis à la présidentielle ? ».

Il a posé la question à Partageons mon avis, Romain / Variae, Les coulisses de Sarkofrance, El Camino, antennerelais, Partageons mon avis (tome 2), Philippe Sage, Une autre vie, 365mots, GdC, Romain Blachier, Yann Savidan, A perdre la raison, Hern, Intox2007, Seb Musset, Rimbus, Disparitus, Cui cui, Gabale, qui ont déjà répondu.

Et à  Juju, Ruminances, Dadavidov, Des pas perdus, Jean, Le Grumeau, Bembelly, Le GriffonMénilmuche, Slovar, Trublyonne, Romain le breton, Homer, Des fraises, Minijupe, MarcVallenain, Vogelsong, Eric, Lolobobo, David Burlot, Olympe, SuperNoDjoulf, Pensez Bibi,  qui, comme moi, n'ont pas encore répondu. 

Je m'y colle !

Le vote utile, rappelons-nous, c'est ce qui aurait pu faire gagner Jospin en 2002. C'est en général après coup qu'on se dit : "Si on avait su...on aurait voté utile."

Par définition, on a du mal à définir par avance ce qui sera un vote utile. 

Il y a ceux qui pensent qu'Hollande, c'est un vote utile, parce qu'il ratisse un peu plus à droite que les autres. Mais c'est bien connu : on ne fera pas voter à gauche un mec de droite, même s'il s'agit d'un type un peu moins à gauche qu'un type de gauche. Surtout que Sarkozy est suffisamment bon en bluff, mensonge et esbroufe en tout genre pour faire croire aux mecs de droite qu'il a changé et qu'il est maintenant quelqu'un de bien. 


Pourvu que le vote soit utile à la démocratie. Que chacun puisse exprimer sa sensibilité, ses idées et basta ! Et surtout, que le PS écoute ses militants et fasse ensuite une vraie campagne, unie pour la victoire derrière son candidat. Ou sa candidate...


Le deuxième tag est moins sérieux : c'est Romain qui demande quelle mascotte on pourrait choisir pour le PS, qui manque sérieusement d'ambiance festive. Il a été relayé par Gabale entre autres qui demande à tout un tas de gens ([Unhuman]geek, 100 000 V, A perdre la raison, A toi l’honneur !, la suite…, Alter Oueb, Antenne-relais, Arnaud Mouillard, Bah !, blog de David Burlot, Carnet de notes de Yann Savidan, Ce Que Je Pense …, Chez El Camino, Chez Homer, Chroniques d’une Chocoladdict, citoyen actif, De tout et de rien, surtout de rien d’ailleurs, des pas perdus, Désirs d’Avenir Buxerolles 86, Désirs d’Avenir Hérault, Détours à Tours, Du petit monde de Gildan, Ecume de mes jours, Eric Mainville, Fattorius, Fucking disgrace, Gularu #Blog, Homer d’alors, Humeurs de vaches, Intox2007.info, Je hais les journaux intimes, Je n’ai rien à dire ! et alors ??, Je pense donc j’écris, La lettre de Jaurès, La Maison du Faucon, La rénovitude, La revue de Stress, Le blog de Louis Lepioufle, Le blog des coms en Terre LoveSand , Le grenier du Faucon, Le grumeau, Le Solitaire de la Lune, Les aventures d’Euterpe, Les coulisses de Sarkofrance, Les divagations NRV de cui cui fit l’oiseau., les échos de la gauchosphère, LES JOURS ET L’ENNUI DE SEB MUSSET, Les Tentatives, Lipaonline Blog, Lyonnitude(s), Margaud cuisine mais préfère diner en ville, Météo Mulhouse, Mon avis t’intéresse, Monsieur Poireau, neuneu.org, Olympe et le plafond de verre, On refait le blog, Parti socialiste de la ville d’Anzin, Philippe Méoule, Princesse101, Rimbus le blog, Sarkofrance, Sète’ici, Un raleur de plus, Une Autre Vie, Unhuman, Virginie B, Xapur’s Blog, Zette And The City) 



Une mascotte pour le PS ne peut être que rose. Mais elle doit être combattive, aussi. Et festive, donc, puisque c'est l'idée de base. Je crois donc qu'un bioman force rose dansant la macarena avec ses copains ferait parfaitement l'affaire. 

CC
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24 août 2011

Les riches vont payer. Puisqu'on vous le dit...

Gare à tes plumes, salaud de riche !
Je n'étais pas particulièrement attentive, ce soir, en regardant les infos. J'avais passé l'après-midi à préparer des cours en les synchronisant avec les items de compétences qui sont la nouvelle norme de l'éducation nationale.

J'étais sûrement comme beaucoup de gens qui rentrent du travail le soir, qui allument machinalement la télé pour voir un peu ce qui se trame dans le monde.

Et là, il y a Fillon qui parle. On est éreinté par la chaleur, on est en fin de mois, le compte en banque est anémique, le réservoir de la voiture est aussi vide que le frigo... On s'est servi un petit apéro, histoire de se décontracter un peu. Et voilà l'autre, avec sa gueule de dépressif qui vient nous dire deux mots.

Avant cela, il est présenté, mis en scène, amené sur un plateau d'argent par une belle journaliste aux cheveux ondoyant : "Les plus fortunés des français vont payer plus d'impôts". Et Fillon enfonce le clou : "N'ayez pas peur, ne vous méfiez surtout pas. Les riches vont payer et nous ne mettrons pas en place un plan de rigueur comme en Grèce."

"Ouf", se dit-on, en sirotant son whisky bien frais et qui va prendre 6% de taxe dans les dents...mais Fillon n'a pas insisté là-dessus et d'ailleurs, on a déjà zappé sur Plus belle la vie.

On se dit ouf. Et on se dit aussi "Bien fait pour ces salauds de riches." On se dit sans doute : "Ah ! Ah ! ça sent les élections, le vent tourne, s'il veut nos voix, le Sarko, il sera bien obligé de nous venger un peu."

Tout au fond, on se dit qu'il y a probablement un piège. Il y avait comme une lueur mauvaise dans l’œil torve du premier ministre. Et puis la journaliste avait l'air un peu cocaïnée, à bien y regarder.

Mais peu importe : les riches vont payer.

Tout va bien...

CC
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Fiction estivale - Ailleurs !

Désormais, le bout de truc que j'ai commencé à écrire se trouve sur cet autre blog !

Merci de votre fidélité !

CC
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23 août 2011

Fiction estivale - Changement de décor (7)

Chapitre 7

« - C’était il y a trois ans. J’étais à Londres pour affaires : ils ont là-bas des idées révolutionnaires en ce qui concerne l’immobilier. Je venais d’acquérir un immeuble en plein Paris hausmanien et j’avais bien sûr loué les beaux appartements au prix fort, sans problème. Il me restait les chambres de bonnes sur les bras et la loge de la concierge. Et c’est pour ça que je suis allé voir en Angleterre, les dernières avancées du libéralisme en la matière. C’est eux qui ont inventé les apparts loués à la semaine ou au week-end pour les touristes. Un coup de génie : là où on pouvait louer à de pauvres étudiants qui n’étaient pas forcément solvables, un 9 mètres carrés pour 700 Euros, on pouvait facilement louer au même prix, à la semaine pour des riches russes ou des Japonais en vadrouille Paris. 700 fois 4, le calcul est vite fait...Même si on ne trouve pas à louer toute l’année et d'autant plus qu'avec deux ou trois magouilles avec les impôts, ça devient carrément rentable. Bref. J’étais à Londres, je travaillais le jour, j’allais de rendez-vous en rendez-vous, de diner en diner et je profitais de la nuit pour faire du tourisme à Soho, si vous voyez ce que je veux dire. J’avais presque oublié que je n’avais plus 20 ans. Et c’est justement dans les bras d’une charmante demoiselle de Soho que je fis un infarctus.»

L’heure avançait, Tim écoutait poliment. Il avait l’impression d’avoir en face de lui un de ces mecs super riches. Un autre monde, qu'on ne voit qu'à la télé, dans les séries. Il pensait évidemment à son agence d’intérim fermée, à la colère de ses patrons, très riches, eux aussi, qui n’hésiteraient à le virer...John repris son récit...

« - C’est pour ça que je suis au vittel, aujourd’hui, dit-il en buvant une gorgée. Alors voilà, j’étais en Angleterre sur le point de claquer dans un bordel, je ne voulais surtout pas qu’on prévienne ma femme qui m’aurait fait une scène bien mauvaise pour ma santé...Et pour mon couple. Alors je me suis fait embarqué à l’hôpital. Je n’avais pas ma carte vitale Européenne et d’ailleurs, en Grande-Bretagne, ça n’aurait pas marché. Et je voulais, autant faire se peut, que ma femme ne s’aperçoive de rien. J’ai dû payer les examens, les prélèvements,  les médicaments, les soins, l’opération (je me suis fait poser un stent), les journées et les nuits d’hôpital. J’ai senti passer la facture. Et ça a été comme une révélation : la sécurité sociale, c’est l’invention du siècle. Il faut tout faire pour conserver ce système en l’état. Parce que même si j’avais pu payer, je n’ai pas pu cacher la note à ma femme : ça faisait un trou dans le budget déco, je vous assure...Alors, imaginez-vous à ma place...»

Tim s’imaginait très bien, mort d’un infarctus, en plein milieu de Soho...
(à suivre)
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22 août 2011

Fiction estivale - Changement de décor (6)

Chapitre 6

De l’autre côté du globe, plongé dans la nuit, un homme avait fini de faire les cents pas, le portable à la main, impatient de recevoir un appel. Il avait décidé d’appeler directement le contact français qui pourrait l’aider. C’était John.

John décrocha bien vite : un appel de SKD, ça ne se refuse pas.

« - Bonjour ! Ou plutôt bonsoir...Alors, quelles sont les nouvelles ?
- Bonsoir. Je vous pose la même question. A-t-on des nouvelles de ce jet qui devrait me propulser en Europe, loin de toute cette histoire ?
- Pour l’instant, non...répondit John, tout déconfit.»

L’entretien prit fin bien vite : la déception de SKD était sensible...

Quand John reposa son BlackBerry sur la table, il était tout pâle.

Il jeta un regard un peu gêné à Tim qui ne comprenait pas tout, mais qui avait saisi que l’appel était très important : John s’était soudain redressé, il avait pris un air un peu digne et accroché un sourire flagorneur à sa face.

L’air interrogateur du jeune homme eut raison du vieux rentier : il se mit à expliquer tout ça. Il avait trop de choses à garder pour lui et le secret l’empoisonnait.

« - C’était SKD. Oui, le SKD de l’affaire SKD. Celui de la télé, du Grand Parti de Gauche, celui du FMF. Je suis en contact avec lui de manière tout à fait secrète, pour le faire revenir en France, bien qu’il n’ait plus son passeport et que l’affaire soit en cours, là-bas, aux USA. N’allez pas raconter ça, hein, je vous fais confiance. Vous avez une tête qui me revient : tenez, vous pourriez être mon fils.
- Alors...Vous...SKD...balbutia le contrat à durée déterminée...
- Oui...
- Alors vous êtes de gauche ?» articula Tim...

La question interloqua John.

Tim s’imaginait qu’un homme qui roule en Jaguar et qui est rentier est forcément de droite. Il râle forcément de payer trop d’impôts, il pense forcément que si tout va mal, c’est à cause des jeunes, des immigrés, des socialistes...

« - Oui, c’est vrai, en général, c’est ce qui se passe. Et d’ailleurs j’étais en bonne voie pour devenir le vieux con que vous décrivez, il y a encore pas si longtemps. Mais il m’est arrivé une aventure qui m’a remis dans le droit chemin...Je vais vous raconter...»

Il commanda un autre vittel citron...

(à suivre)
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18 août 2011

Fiction estivale - Changement de décor (5)


Chapitre 5

Tim et John s’étaient finalement assis à la terrasse d’un café pour établir le constat. Tim serait en retard, peut-être même qu’il ne pourrait pas aller au boulot ce matin-là, mais tant pis. Il savait bien que ce serait grave : en plein mois d’août, il était seul à l’agence et s’il n’ouvrait pas, personne ne le ferait à sa place. Il allait se faire taper sur les doigts, sévère.

Il expliqua cela à John. Il expliqua que sa position de CDD était tellement fragile qu’il risquait de se faire virer, pour un coup pareil. Mais de toute façon, il n’avait guère le choix. Pourtant, il était un bon employé. Ponctuel, sérieux : il connaissait son boulot mieux que personne. Malgré sa précarité, il s’accrochait, il faisait même du zèle. Qui sait ? Un jour où l’autre, on l’embaucherait peut-être en CDI. Dans le fond, il savait bien que ça n’arriverait jamais. Mais il continuait d’y croire, et à chaque fin de CDD, lorsqu’il ne savait même pas s’il y en aurait un prochain, il se prenait à espérer comme un insensé.

John écouta, sidéré. Il balbutia : « Vous avez fait des études ? Non, parce que les études, ça aide...»

Bien sûr que Tim avait fait des études. Ses parents s’étaient même saignés pour ça et lui, avait passé tous les étés de sa jeunesse à faire la plonge chez MacDo. Bac +5 : bac, BTS, IUT. Il avait le niveau d’ingénieur en informatique et technique de vente. Il avait fait des stages partout.

John balbutia encore : « De mon temps, c’était pas comme ça...Moi, par exemple, pour mon premier job, j’ai passé une annonce dans le journal local et j’ai eu 35 lettres d’embauche en retour. Je n’avais qu’un bac. Mais c'est la crise, pour les jeunes...»

Eh oui, Papy, pensa Tim, tu as mangé le pain blanc de 4 générations...

« - Et maintenant, vous bossez dans quoi ? osa le jeune homme.

- Oh, moi, je ne...enfin...je gère des immeubles...
- Vous êtes gérant d’un syndic ?
- Non, non....j’ai des immeubles et je loue les appartements...
- Ah ! Vous êtes rentier, quoi...»

La discussion aurait pu s’arrêter là, tant ces deux protagonistes vivaient dans des mondes parallèles....Mais le portable de John sonna.

(à suivre)

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16 août 2011

Fiction estivale - Changement de décor (4)


Chapitre 4

Pendant ce temps-là, à l’autre bout du monde, dans son appartement de fortune, mesurant tout de même 630 m2, Serge K. Démone, l’ancien P.D.G du Financement Mondial de la Finance, luttait contre ses démons. Cela faisait trois fois qu’il montait sur son toit terrasse, vêtu de son peignoir blanc. Il ressassait cette histoire de jeune homme qu’il aurait peut-être violé, dans une chambre d’hôtel, quelques semaines plus tôt.

Ce fait divers avarié avait jeté le trouble sur toute la planète. Bien sûr, SKD était une sorte de fierté pour la France : les gloires françaises, de part le monde, depuis Édith Piaf, se faisaient rares. C’est un peu comme si on avait plus que le Roquefort et SKD, en ces difficiles périodes de crise. 

On se disait au moins qu’on avait un économiste renommé, exerçant un véritable pouvoir sur ce pauvre monde, pour représenter le pays. Mieux que notre président qui nous ridiculisait si souvent, en déclarant la guerre après la signature de l’armistice, la fin de la crise la veille d’un crack boursier et à cours d’argument, poussant devant lui les charmes de son épouse.

SKD attendait un appel. Il avait fait acheté à un ami américain un téléphone à carte, un portable jetable. Il cherchait à être discret : il se savait espionné par les plus hautes instances d’État.

Si tout se passait bien, il prendrait un avion privé affrété spécialement par un groupe secret, pour regagner la France le plus rapidement possible.

Évidemment, il n’atterrirait pas à Orly, mais sur un petit aérodrome de province. C’était un homme en Jaguar qui viendrait le chercher.

(à suivre)

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12 août 2011

Fiction estivale - Changement de décor (3)

Chapitre 3

Pendant ce temps-là, Barbra, la femme de John, sirotait tranquillement son café sur sa terrasse. Elle venait de raccrocher d’avec son mari. Ils avaient eu une discussion acharnée à propos de la déco d’une des chambres d’amis de l’étage. Elle avait repéré des petites choses sympathiques à Maison du Sud, dans un style colonial du meilleur goût. Mais il aurait préféré chiner d’authentiques meubles anciens aux puces. Madame prétendait, sans doute à raison, qu’elle n’était pas Valérie Damidot et qu’elle n’était pas là pour rafistoler des vieilleries.

Pendant ce temps-là, Tim se disait que c’était une tuile de plus qui lui tombait sur le coin de la figure.

John sortit de sa voiture, les bras en l’air, l’air désolé, l’air pressé, l’air important. Il avait rendez-vous à la banque pour faire fructifier ses sous, préalablement placés sur des actions SocGé. Il trouvait que c'était un peu mou, en ce moment...

« - Bon, jeune homme, je n’ai pas le temps. Je vous laisse ma carte ?
 - Ah non ! Pas question, monsieur. On fait un constat tout de suite !
 - Écoutez, de toute façon, j’ai presque rien, je vous assure, je peux attendre un peu pour faire le constat...
 - Vous pouvez peut-être attendre, mais pas moi. Je dois vite m’arranger avec l’assurance pour réparer : ma voiture est morte, là. Et j’en ai besoin pour aller au boulot...»

Le boulot. Tim avait tout de suite pensé à ça. Il était CDD pour une boîte d’intérim. Depuis 10 ans. Un CDD de 10 ans, bien sûr, ça n’existe pas. Et pourtant, la boîte d’intérim avait trouvé la combine. Les contrats d’embauche, ça les connaissait. Il y avait trois agences, dans trois villes différentes et Tim faisait des contrats dans chacune de ces agences, à tour de rôle...Les trois villes étaient distantes d’au moins 30 km chacune. Il lui fallait une voiture...

(à suivre)
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Consommez en vous serrant la ceinture...

"Consommez !"

"Serrez-vous la ceinture !"

"Oui, mais consommez !"

"Tout en vous serrant la ceinture !"

Qu'est ce qu'on fait, alors ? On consomme ? On se sert la ceinture ? Les deux ? Mais on ne peut pas, c'est con...

L'austérité, on est obligé d'y passer : salaires qui stagnent, coût de la vie en constante augmentation...On ne peut pas consommer et subir l'austérité.

Ils s'en rendent compte, là-haut, qu'ils sont entrain de nous farcir la tête avec des injonctions contradictoires qui vont finir par nous rendre fous ?

Sinon, bonne nouvelle : on a interdit les ventes à découvert, sur les marchés financiers. Nicolas explique ça bien mieux que je ne pourrais le faire, mais en gros ça consistait à avoir le droit de vendre quelque chose qu'on ne possédait pas encore.

C'est con, je voulais vendre une voiture que je n'avais pas encore achetée et maintenant, elle me reste sur les bras. Virtuellement...

J'adore l'économie. C'est tellement logique, tellement carré, tout ces chiffres, c'est forcément scientifique...

Je vous conseille aussi le billet de Frédéric Lordon qui explique bien le mécanisme de la crise...Et pourquoi ça sent vraiment le roussi.

CC
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11 août 2011

Ah, les enfants...

Les enfants jouent aux légos.

Ils jouent à légos marteau, par exemple. C'est un jeu marrant : on prend un marteau, un légo et on tape sur le légo avec le marteau.

On peut jouer à légo bateau, aussi. On prend un légo, on le jette dans l'eau et on attend. On peut tirer la chasse aussi.

On peut jouer aussi à légo hélico. On prend un légo et on le jette du haut de l'immeuble. On regarde ce qui se passe.

Le problème, c'est que très vite, on a plus de légo.

Alors, on en demande des nouveaux aux parents.

Plus on joue, plus on a besoin de légo. Et les parents doivent sans cesse renflouer les caisses de légos.

Les financiers sont des enfants.

Et les gouvernements sont là pour faire le rôle de papa gâteau qui rachète des joujoux.

Il est temps que les enfants grandissent. Ou que les parents les enferment dans leur chambre en les privant de dessert.

Les gouvernements, c'est nous, au fait. C'est nous qui devons racheter sans cesse des jouets aux enfants terribles de la finance.

CC
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Fiction estivale - Changement de décor (2)

Chapitre 2.

Cette ligne de départ pourrait faire penser au lièvre et à la tortue de la fable. Il n’est pas certain, cependant, que ce soit la tortue qui gagne. Le gars de 60 ans qui a réussi sa vie compte bien réussir sa retraite aussi. Le trentenaire qui rate tout depuis toujours est souvent résigné.

Cependant, imaginez la situation : un garçon au regard envieux, tout concentré sur le détail d’un Jaguar et de son propriétaire braillant dans son Blackberry. Le feu passe au vert. La Ford ne bouge pas. La Jaguar non plus. Les véhicules qui se sont amassés derrière commencent à klaxonner. Nous avons à faire à l’inverse exact de ces défis que les hommes se lancent parfois aux feux, à grand renfort d’œillades orgueilleuses et de coups d'accélérateur rageurs.

Non. Nous avons à faire à deux ahuris, l’un bavant devant ce qu’il n’aura jamais, l’autre perdu dans sa bulle, dans le moelleux d’une voiture confortable, échangeant des banalités avec son épouse.

Les bruits de klaxons finirent tout de même par réveiller nos deux protagonistes. Dans des gestes désordonnés, ils démarrèrent en même temps, puis calèrent, puisqu'ils étaient en seconde, puis redémarrèrent, faisant des petits signes de la main pour s’excuser...

Dans la confusion, Tim et John braquèrent leur volant à l’opposé de la direction qu’ils avaient choisie.

Et voilà comment, dans un carnage de tôles froissées et de fumées blanchâtres, nos deux personnages firent connaissance autour d’un constat à l’amiable.
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10 août 2011

Fiction estivale - Changement de décor

Prologue.

Même si tout ce qui va suivre peut ressembler au monde réel, croyez l'auteur. Remettez-vous en à lui. Les lieux, les gens, les situations, tout est inventé. Bien entendu, la petite société est une petite société telle que nous en connaissons. Il se peut que la petite ville de province vous fasse penser à celle où vous vivez, à celle où vous passez vos vacances, à celle où vous avez vécu enfant. Il se peut que vous pensiez reconnaitre un homme ou une situation. Mais ce ne sera que le fruit du roman. Le roman s'inspire du réel et nous renseigne sur lui, mais il est faux. Jamais il n'y eut en Normandie une Mme Bovary telle que celle de Flaubert. Cependant, vous croyez la connaître. Ainsi que vous pensez mieux connaître la Normandie du XIXème siècle grâce à Flaubert. 


On reconnaîtra peut-être le plagiat que je fait éhontément d'une œuvre de David Lodge. Faute avouée, à demi pardonnée...


Tout cela étant dit, je tiens à commencer mon histoire par cette petite formule magique qui permet d'entrer dans le monde imaginaire...

**********

Chapitre 1.

Il était une fois, dans une petite ville riante de province, une population pleine de drames et d'espoir, comme il en existe partout.

Deux hommes qui ne s'étaient jamais vus se trouvaient côte à côte pour la première fois. Le premier était au volant d'une Jaguar grise reluisante. Il s'appelait John et était au téléphone avec sa femme Barbra, qu'il venait de quitter quelques instants plus tôt. Ils s'étaient à peine croisés à la table du petit déjeuner. Leur villa était trop grande et quand l'un était à la cuisine pour le petit déjeuner et que l'autre était sur la terrasse, on pouvait savourer son premier café sans se dire bonjour. Cette maison n'était pas leur première maison. John avait fait fortune dans l'immobilier. Dans les années 70, il avait touché un héritage correct qui lui avait permis d'acheter son premier appartement. Un petit F3 en centre ville. Il n'avait pas attendu longtemps pour le revendre, en faisant une bascule incroyable. Les crises successives aidant, il avait progressivement acheté plus grand et il avait fait fortune ainsi.

Dans la deuxième voiture, arrêtée au même feu rouge, il y avait Tim. Il n'était pas au téléphone. Il lorgnait la Jag' de son voisin occasionnel avec envie. A 36 ans, Tim roulait toujours dans une Ford Fiesta toute cabossée, qui crachait ses poumons au démarrage. S'il l'avait gardée, cette première voiture, ce n'était pas vraiment par sentimentalisme. Il l'avait achetée avec un prêt étudiant, qu'il avait remboursé tant bien que mal avec l'argent de ses premiers jobs au MacDo et malgré ses longues études, il n'avait jamais eu les moyens de s'en payer une autre. Il venait de sortir de chez lui pour se rendre à son travail. Il était CDD dans une agence d'intérim.

(à suivre)

CC
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9 août 2011

Femmes de la Renaissance ?

Euterpe me demande, dans une chaîne bien sympathique, à quelle femme de la Renaissance j'aimerais faire référence ou à quelle femme je m'identifie dans cette période intéressante de l'Histoire.

Comme ma culture générale est en vacances, évidemment, j'ai recours à wikipédia, qui me dit cela :

La renaissance du droit romain en Occident fait reculer les droits des femmes dans tous les domaines. « Progressivement, mais inéluctablement, les femmes se sont vu exclure de la sphère politique et publique. Même à la Renaissance, lorsque certaines d'entre elles exercent encore un pouvoir réel, quoique de plus en plus contesté, l'échec final est pour ainsi dire la clef de compréhension de tout pouvoir féminin » écrit Thierry Wanegffelen9. Aussi peut-on reprendre le titre de l'épilogue de son ouvrage de 2008: « De la Renaissance à l'âge classique : la défaite des souveraines »10.

Pas terrible, donc. Mais il y a eu quand même de belles figures de femmes à cette époque et ce serait bête de les oublier.

Le premier nom qui me vient est celui de Louise Labé. Culture classique d'une fille qui a fait des lettres. Rien d'original. En plus, il se pourrait que la poétesse ne soit qu'une créature de papier. Une imposture. Il est vrai qu'avec quelqu'un d'aussi soupe au lait, on n'est pas fixé. Mais si, souvenez-vous, vous avez probablement appris au collège ou au lycée son fameux sonnet :

"Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J'ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ai grands ennuis entremêlés de joie."

Mais peut-être qu'être une femme poète, cela semble suspect...Alors on a inventé qu'il s'agissait d'une imposture...Moui...

La seconde femme à laquelle je pense est Catherine de Médicis. Reine de France, amie des arts, femme forte à laquelle des tas de légendes sont attachées, elle fascine. Elle a peut-être joué un rôle dans le massacre de la Saint-Barthélemy. Malgré cela, venant de Florence, en Italie, où la Renaissance avait déjà commencé, elle a été une mécène soutenant notamment Ronsard ou Montaigne. Elle a toujours été au service de la paix et en quelque sorte, elle était une sorte de baba cool, croyant au slogan "Peace and Love". Elle s'entourait de jolies filles pour faire oublier les idées belliqueuses des hommes de la cour. Elle pensait que la beauté pouvait faire oublier la guerre. Innovant, non ?

Cependant, peut-être est-ce une marque du machisme crasse qui agit en tout temps et en tout lieu, mais les historiens ont toujours fait fi des traits optimistes de cette personnalité amoureuse des arts, grande bâtisseuse, cultivée, visionnaire, pour peindre le portrait d'une femme despotique, machiavélique, cruelle. C'est peut-être une marque de chauvinisme, aussi : elle était reine de France (régente, du moins), mais elle était Italienne.

Bref, de tout temps, pour faire sa place en France, il vaut mieux être un homme Français...

Elle aura eu bien du courage, quand même la Catherine...

CC
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8 août 2011

Un signal fort aux marchés ?

Au marché de Brive-la-Gaillarde ?
Non, aux marchés mondiaux de monnaie de singe...

C'est une idée de Guy (bon anniversaire) reprise par Jegoun, Yann, Melclalex, Stef, Rimbus, Gauche de combat, Juan...Peut-être que j'en oublie.

Pour ma part, je laisse la parole à Brigitte Fontaine. C'est elle qui résume le mieux la situation...Merci.



CC
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6 août 2011

La Bourse et les slips

La une des journaux, les alertes web, les sms d'info, les JT, les chaînes d'info, bref, tout, depuis hier soir clignote au rouge, sur cette rengaine : 10ème séance de baisse (avec deux s) à la bourse, on a jamais vu ça, c'est la cata.

En plus, les andouillettes des États-Unis ont perdu leur triple A

Le pauvre péquin lambda que je suis se dit alors : "Si les médias qui sont censés faire leur beurre en étant vendus à des péquins lambda comme moi en parlent, c'est que ça doit me concerner de près et que ça doit m'intéresser."

Alors je cherche : en quoi ça me concerne, les bourses pendantes ?

Je n'ai pas d'actions. Première réaction. Je m'en fiche. Je n'ai pas assez de fric pour le placer en bourse. Évidemment. Donc, ça ne me concerne pas.

Cependant, je vis dans un monde où tout est indexé en bourse : les matières premières et les sociétés qui exploitent ces matières premières.

Je suis concernée.

Je vis dans un monde capitaliste où on a décidé de confier l'argent à des banques privées qui ont décidé de jouer avec cet argent dans ce grand casino qu'est la bourse.

La bourse ou la vie.

Le problème, c'est que quand on joue, forcément, on peut perdre. Alors, les joueurs ont décidé, quand ils perdaient de trouver le moyen de déplacer le problème. Sans jamais le régler.

Par exemple, une société basée à Montcuq fabrique des slips. Au hasard. Elle gagne de l'argent, ça marche. Les slips de Montcuq, tu parles que ça marche. L'argent gagné est réinvesti, un peu dans des innovations, par exemple, faire des caleçons. Et puis le reste du fric est investi en bourse, par exemple dans un fond de pension. Pendant ce temps-là, les salaires des ouvriers ne bougent pas. On fait du slip de qualité, mais on ne peut pas se le payer. C'est la limite. Le marché stagne, parce que la consommation de slip n'augmente pas, alors que le prix des slips, à cause de l'innovation caleçon a augmenté. Alors, le fond de pension râle, parce que l'action en bourse n'augmente pas. C'est là que le capitalisme déplace le problème : il donne des crédits à la consommation à ses employés pour qu'ils puissent acheter des slips. Mais l'endettement augmente et ça ne résout rien, parce que les employés s'achètent des strings du Brésil, ou des écrans plats de Chine, au lieu des slips chers de Montcuq.

Alors le capitalisme déplace encore un coup le problème : il décide de faire des slips moins cher et de moins bonne qualité en virant du personnel. Puis en délocalisant.

Ce qui ne fait pas remonter la consommation ici, bien sûr. Mais les fonds de pension sont à peu près maintenus à flot. Jusqu'au moment où on se rend compte que dans cette histoire, on a fortement surévalué la valeur boursière du slip et que tout se casse la figure.

Le capitalisme est un système qui se mord la queue et qui ne peut pas marcher. Il faut, peu ou prou, que l'argent du travail revienne en priorité aux travailleurs et aux réinvestissements en qualité au sein des entreprises. Tant qu'on remettra l'argent dans ce système voué à créer des rentiers, ça ne pourra pas fonctionner.

Je suis nulle en économie, cette crise me semble éloignée de mes préoccupations quotidiennes. Cependant, il me semble nécessaire que les grands de ce monde apprennent enfin quelque chose de ces crises successives qu'on subit depuis le début des années 70.

Même s'il est bien évident qu'il y a des gens qui savent se servir de ces crises pour s'enrichir. C'est pour eux que les infos sont importantes, en ce moment...C'est le moment de racheter, avant de pouvoir revendre au plus haut de la prochaine bulle.

Ne nous leurrons pas, c'est dans les crises que les plus riches deviennent encore plus riches...Pas les petits porteurs...

Il serait donc temps de prendre l'argent où il est pour le mettre où il manque. Qu'on en finisse avec ce système vicieux.
CC
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5 août 2011

Wikio de juillet

Il est sorti. Il est moins bon pour moi que celui du mois précédent. Mais il est bien quand même.

1 Partageons mon avis : il est toujours le numéro un. C'est un homme de coeur qui met l'humain avant toute chose. Son engagement à gauche se forge dans les bistrots, dans la rue, avec ce peuple de banlieue ou de Paris qui a la gouaille et l'allure d'un titi parisien.
2 Sarkofrance : c'est le forçat, l'homme fort, le Résistant. Il écrit chaque jour que Sarko fait. Pour dénoncer encore et encore l'imposture. Bravo et courage !
3 Carnet de notes de Yann Savidan : c'est un fameux troisième. Il est, lui aussi, gardien de phare (breton, bien sûr), veilleur dès le petit matin, le regard bleu tourné vers l'horizon de 2012. Un type adorable.
4 Les coulisses de Sarkofrance : le forçat se confie, il en dit un peu plus long sur lui et sur ses convictions. Il brise un peu la glace et c'est un bonheur. Non, Sarkofrance n'est pas un robot !
5 LES JOURS ET L'ENNUI DE SEB MUSSET : Seb écrit, réalise, explique, décrypte le monde. Il nous livre une vision du monde digne des grands artistes, des grands réalisateurs ou des grands romanciers. Il a un style et une cohérence époustouflant. Le type brillant, quoi.
6 intox2007.info : ses billets sont toujours plein de verve et de chiffres. Sous des airs détendus et légers, il documente, il prouve, il démontre. Ces explications économiques sont imparables. L'esprit scientifique au service de la politique.
7 Lyonnitude(s) : Elu qui recherche la transparence et la proximité avec les électeurs. Il décrypte la vie politique locale, démystifie, démocratise. Avec l'accent lyonnais !
8 Le coucou de Claviers : il nous a quitté, mais il nous laisse un souvenir fort. Il faut dire aux gens qu'on aime qu'on les aime. Et pourquoi.
9 A perdre la raison : Melclalex est un garçon charmant. On apprend à le connaître et on découvre un homme bon vivant, agréable, un blogueur averti. Je n'ai pas eu la chance de le rencontrer, encore, mais il me semble que c'est quelqu'un de bien.
10 Voie Militante : c'est un blog collectif que je connais mal.
11 Arnaud Mouillard : un jeune haut normand.
12 Le blog de Pierre-Alain : il blogue sur le Post.
13 Rimbus le blog : c'est un Montebourgeois ! Et un fameux polémiste. Il est capable de mettre de l'ambiance dans les left-blog, comme personne. Zen, restons zen ! :)
14 Une Autre Vie : Stef est un commentateur bien sympathique. Il écrit bien.
15 Le Blog de Jean-Luc Mélenchon : tiens, un mec qui passe à la télé !
16 Marc Vasseur : un nordiste libre penseur qui twitte beaucoup, qui a le mérite d'apporter de la contradiction au débat, de faire bouger les lignes.
17 Bah ! Euh...moi.
18 RichardTrois : un blogueur du Post qui soutient farouchement Ségolène Royal.
19 Piratage(s) : un journaliste, un vrai. Un qui sait écrire et qui réfléchit. C'est très appréciable. Un aficionado de Twitter.
20 Unhuman : garant de la légère diversité de ce classement. Une tâche énorme ! Courage !
Classement réalisé par Wikio
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4 août 2011

On te Lagarde ta place au FMI ?

Oui, mais c'est pas une raison pour être malpolie !
Bon sang ! Mais c'est effarant : les Français à la tête du FMI sont maudits par la justice.

Une affaire qu'on croyait sous le Tapie vient de refaire surface pour venir troubler la belle image de marque de Mme Lagarde ! Quoi ? Cette femme respectable, cette dame au brushing impeccable serait copine avec un ex taulard, un petit voyou, une sorte de brigand bling-bling ? Mais non.

Mais cette vague histoire d'argent public ne viendra pas ternir la réalité : Christine Lagarde est une économiste de haut-vol et c'est tout ce qui compte ! "Le gros de la crise est derrière nous", en 2007, c'était elle.

On dira ce qu'on voudra, mais la justice fait tout pour pourrir la vie des présidents français du FMI, quand même. Et c'est parfaitement inadmissible.

CC
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2 août 2011

Joyeux Juillet

Merci à tous les amis qui m'ont fait des liens.
59 sites ont fait des liens sur http://www.bahbycc.com/ depuis le 2011-07-02
Carnet de notes de Yann Savidan
Zette And The City
Le coucou de Claviers
La Maison du Faucon
Variae
Le Blog de Gabale
Je n'ai rien à dire ! et alors ??
Chez Homer
Ce Que Je Pense ...
Partageons mon avis
Les coulisses de Sarkofrance
Lyonnitude(s)
A perdre la raison
Au comptoir de la Comète
La revue de Stress
Mon avis t'intéresse
Les divagations NRV de cui cui fit l'oiseau.
100 000 V
Philippe Méoule
Traqueur Stellaire
le blog de polluxe
Fattorius
Entre Musique et Politique
Reservus'blog...
Sarkofrance
LES JOURS ET L'ENNUI DE SEB MUSSET
Virginie B
Le blog du modérateur
Une Autre Vie
Chez El Camino
De tout et de rien, surtout de rien d'ailleurs
Partageons l'addiction
Saint-Pierre-des-Corps, c'est où ça
Le grumeau
les échos de la gauchosphère
Ménilmontant, mais oui madame...
L'Hérétique
Chroniques d'une Chocoladdict
Trublyonne voit la vie en rouge
des pas perdus
blog de David Burlot
Sète'ici
Météo Mulhouse
Ruminances
Détours à Tours
Les Peuples du Soleil
Xapur's Blog
Engagée
MINIJUPE
Du trASh et DeS bAiSerS!!!
Ecume de mes jours
Le jour et la nuit
Princesse101
Choblab
le blog d'une femme de sportif
Les aventures d'Euterpe
Margaud cuisine mais préfère diner en ville
Le Parisien Libéral
Le Solitaire de la Lune
Liste générée à partir des infos du Top Blog Wikio par le Jegounotron

Des bises à tous, une pensée émue pour les enfants du Coucou...

CC
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Primaires du PS : de belles têtes de vainqueurs

Pour le PS, la bataille rangée qui consiste à d'abord se tirer dans les pattes avant de se mettre à tirer sur le vrai ennemi a commencé.

La primaire.

On va donc devoir choisir entre ces 6 candidats qui font tous partie d'un dîner de cons sans le savoir et qui ont tous de belles têtes de vainqueurs.


Tout le monde va pouvoir voter, le 9 puis le 16 octobre, moyennant un Euro, si l'on n'est pas adhérent au PS. Donc, je pourrais voter pour un Euro. Un vote discount. 

Examinons la situation : deux nanas et quatre mecs. Globalement, deux générations différentes : ceux qui commencent à faire un peu retraités sur les bords et ceux qui sont encore jeunots. En politique, si t'as moins de 55 ans, on dit que tu as encore du lait qui sort quand on te pince le nez. 

Ensuite, il y a les plus à gauche et les moins à gauche. 

Il y a aussi un inconnu du grand public.

Reprenons : Martine Aubry est une femme (mais non !! si, si, j'te jure) qui aura 62 ans l'année prochaine. Elle a de belles réussites à son palmarès d'ancienne ministre. Elle est notamment l'instigatrice des 35 heures, ce qui en fait l'ennemie, a priori, du grand patronat. On peut dire qu'elle est plutôt bien à gauche. Elle a aussi créé la CMU. Ce sont ses points forts. Ses points faibles, c'est qu'elle est depuis quelques temps présidente du PS, que cela lui demande de l'énergie, que durant ce temps, elle ne s'occupe plus de la mairie de Lille, et qu'elle ne fait pas grand-chose d'autre, aujourd'hui, que de comploter avec des encore plus vieux qu'elle, comme Emmanuelli, et donner des interview à Paris-Match. La retraite, c'est aussi une bonne idée, à 62 ans. D'ailleurs, c'est un dossier pour la présidentielle, ça, les retraites, non ? A 60 ans, d'ailleurs...

Jean-Michel Baylet. Inconnu au bataillon. A un nom de crème de whisky. Son wikipédia dit qu'il est riche, patron de presse, qu'il a été condamné pour abus de biens sociaux. Il est président du Parti Radical de Gauche. Et il a 4 ans de plus que Martine Aubry. 

François Hollande. Il a maigri, il est moins jovial et sympathique que quand il était plus rondouillard. Il fait maladif. Sinon, c'est un mec normal. Il était sur le banc des remplaçants au cas où DSK serait retenu, parce que lui aussi a une formation d'économiste. Un économiste de Rouen peut très bien remplacer un économiste de New-York. Il a été premier secrétaire du PS pendant longtemps, mais il n'en a rien fait. Sinon, il a été au lycée à Neuilly-Sur-Seine. Un passage obligé avant d'être président de la République. Il a 4 ans de moins que Martine Aubry.

Arnaud Montebourg. Il a une femme magnifique, qui ferait une très belle première dame de France. Elle est journaliste. Ce n'est pas Anne Sinclair. De là à dire qu'Arnaud n'a qu'une seule qualité, sa compagne, il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas. Sinon, c'est un type plutôt de la "vraie gauche", plus proche de Martine Aubry que de François Hollande. Il a 12 ans de moins que Martine Aubry.

Ségolène Royal. (C'est une femme ! Non !!! Si !) Elle est toujours vivante, contrairement aux rumeurs persistantes. Elle est au boulot, contrairement à Martine Aubry qui glande dans Paris-Match. Les médias ne croient plus du tout en elle, parce qu'elle s'est déjà présentée en 2007. (Rappelons que Mitterrand s'est présenté en 1965 et en 1974, pour être élu en 1981.) Royal est faible niveau com', même si elle a fait des progrès considérables, mais elle a des idées innovantes : l'écologie est un point fort, l'investissement dans les services publics, l'attention portée à l'éducation (c'est elle qui a réactivé les ZEP dans le gouvernement Jospin), les actions préventives en matière de santé...Elle a 3 ans de moins que Martine Aubry.

Manuel Valls. Il a déclaré qu'on ne pourrait pas revenir en arrière sur les retraites. Il promet donc de ne pas respecter l'ébauche du programme du PS. Ça commence fort ! Il se revendique d'ailleurs de l'aile droite de la gauche. Et d'ailleurs, on se demande bien pourquoi il reste au PS. Sinon, il a douze ans de moins que Martine Aubry.

J'ai encore le temps de décider. Le mois d'octobre est encore loin. Mais, si mes préférences vous sembleront claires, à la lecture de cet article pas objectif du tout, sachez que je soutiendrai loyalement le candidat que la primaire désignera. Même si c'est Jean-Michel Baylet.

CC
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