23 janvier 2017

Entre deux tours

Sans grande surprise, les électeurs de gauche ont choisi de mettre en tête le coeur et la raison : le coeur, avec Hamon, pour ses idées vraiment à gauche. Une gauche solidaire et qui réfléchit à notre société dans laquelle le travail vient à manquer. C'est le premier thème de sa campagne. Utopiste, disent certains. Pour moi, c'est un thème d'avenir : c'est une question qu'il faut inévitablement se poser. On ne peut pas se permettre de laisser filer le temps qui nous sépare de la fin du travail manuel.

Surtout que ce processus est déjà bien entamé.

Avez-vous remarqué qu'aujourd'hui, il faut quatre hommes et une après-midi pour faire un kilomètre de chaussée, alors qu'il fallait deux équipes de 20, sur plusieurs semaines, il y a quelques dizaine d'années ? (à la louche, je ne suis pas dans les BTP)

Hamon, c'est aussi le mec qui après son élection au premier tour, nous parle de pollution et de perturbateurs endocriniens et de pesticides. "Bobo !", crient les éditorialistes n'ayant pas l'habitude. Bobo peut-être, mais les allergies n'ont jamais été aussi importantes dans toute la population, les cancers non plus. Tout le monde peut le constater, ça. Et c'est peut-être bien un truc qui pourrait créer de l'emploi...

Ces thèmes font du bien, dans la campagne.

La raison, c'est Valls : c'est le type qui a déjà été au gouvernement, qui est plus réaliste. Qui sait ce qu'on peut faire ou pas. Alors il a inévitablement un petit côté réac. Mais il propose de choses intéressantes : son idée de minimum décent par exemple, qui rejoint aussi la mise en place du RSA, voilà qui pourra aider par exemple les temps partiels forcés (les femmes, surtout, dans la grande distribution)...Des choses qui semblent plus réalisables, parce que moins ambitieuses, moins portées par une vision de notre société.

Mais nous sommes dans une conjoncture particulière : nous sommes à l'ère de tous les possibles.

N'oublions pas qu'en face, on nous propose aussi quelque chose qui semble illusoire :

 Le monde est entrain de vivre une transition sans précédent, entre les USA qui ont fait le choix d'un retour en arrière total sur les questions environnementales, au mépris de tout bon sens, entre la montée des extrémismes. Alors je veux faire le pari du coeur, du changement plus radical.

Nous nous sommes habitués à une politique dite "de gouvernement" avec laquelle on a l'impression que rien ne change, depuis des décennies. Les Français ne croient plus à rien, si bien qu'ils sont prêts à voter FN. Si on faisait le pari d'une ambition, d'un changement total de nos logiciels ?

Hamon apporte cette bouffée d'air frais. Encore un peu chargé de particules fines. Mais c'est un bon début.

CC







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20 janvier 2017

Primaire : y'en a un peu plus, je vous le mets quand même ?

On oublierait presque que dimanche se tient le premier tour des élections du candidat du PS (et des partis associés) pour l'élection présidentielle.

Ce n'est pas pas que les médias ne font pas leur travail sur le sujet : on entend parler que de ça, des débats, des candidats, invités dans toutes les matinales, dans toutes les émissions politiques, dans tous les JT. On les voit partout, les Valls, les Hamon et les Peillon. On voit Macron, aussi. Mais il ne fait pas parti du jeu. Ne vous trompez pas dimanche. 

Malgré cela, ça n'imprime pas : "Dimanche, tu fais quoi alors ?"...ben, pas grand chose, il fait froid, un bon livre et un thé, je suppose...Non, il faut sortir pour aller voter !

Oui, il faut : pour une fois qu'on nous demande notre avis. 

Alors moi je vais prendre un petit 8ème de De Rugy, parce qu'il est clair dans ses propos, mesuré, ça me plait. J'ajouterai un 8ème de Pinel, parce qu'il faut un élément féminin et radical, ça me semble essentiel pour que la sauce ne tourne pas. Je vais mettre un 8ème de Benhamias aussi, parce qu'il fait des petites blagues et que par les temps moroses qui courent, on a besoin de rigoler. Après, je mettrai un quart de Peillon, parce qu'il est prof en Suisse et que c'est du sérieux. Peut-être qu'il connaît bien le problème de la fraude fiscale, aussi, de par le fait ? Un quart de Valls, pour le côté très sécuritaire et responsable : de la rigueur, bon dieu ! Montebourg, je ne le mets pas, mais le coeur y est. Et un bon gros quart de Hamon, pour que le tout soit quand même un peu à gauche, tout de même. 

Ça nous en fait un peu plus, c'est pas grave ? Je vous le mets quand même ? Elle sera contente la petite dame, avec tout ça : ça fera un plat équilibré. 

En fait, on a déjà la moitié du gouvernement, c'est pratique. 

La vraie force, à gauche, c'est le collectif !

CC
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