La Grande Démocratie du Capitalisme Libéral de l'Entertainment est un sorte de monstre qu'il faut nourrir de belles histoires.
Dans toutes les belles histoires, il faut des gentils, des méchants, des belles princesses et des monstres sanguinaires qui meurent à la fin.
Le Monde Moderne est donc un immense parc de loisirs. Un Magic World de Disney.
Et nous n'en sommes que les spectateurs ravis.
Il faut qu'à horaires bien précis, nous ayons peur - comme dans la maison hantées -, que nous ayons des sensations fortes - comme sur le grand-huit -, que nous ressentions de belles émotions - comme pendant le défilés des chars et le feu d'artifice -.
Ce week-end, nous avons eu le conte de fée, la princesse, le prince charmant et le carrosse.
Ce week-end, nous avons eu la magie : les miracles, les guérisons, la sanctification.
Ce week-end, nous avons vécu en direct la mort du méchant.
Le méchant était un Fantomas d'opérette : il jouait très bien son rôle de grand méchant loup. Il avait la barbe et le drôle de costume. Mais le public se lasse, il lui faut de la chair fraîche, de nouvelles émotions. Ce méchant-là n'avait plus rien fait de vraiment méchant depuis longtemps. Il fallait que les gentils gagnent, aussi. On avait bien eu peur, avec celui-là : au suivant.
La stratégie "entertainment" du choc, ce n'est rien d'autre que le bon scénario d'un bon blockbuster à l'Américaine. C'est une recette qui marche depuis toujours, depuis les romans de chevalerie du Moyen-Âge, depuis les romans de capes et d'épée, comme dans les romans de gare, comme dans les feuilletons de l'été.
Il faut que le méchant soit vraiment méchant, qu'il fasse vraiment peur. Qu'il assassine impunément, qu'il ait un rire sardonique.
Il faut que le gentil s'en voit un peu, au début, qu'il hésite, qu'il prouve qu'il a des vraies belles valeurs : l'amitié, l'amour, la joie. Il faut qu'il perde un ami, un amour, que sa joie soit troublée.
Il se bat alors contre le méchant. Mais il ne gagne pas du premier coup, sinon, ce n'est pas marrant. Il faut qu'il y ait des doutes, des revers, des défaites. La victoire n'en sera que plus belle.
Une fois le méchant tué, il faut un nouveau méchant. Souvenez-vous : dans notre monde, avant Ben Laden et les terroristes islamistes, c'était les communistes, les méchants. Qui seront les prochains ennemis insaisissables ? Qui jouera le rôle de Fantomas ?
Le scénario de la stratégie du choc a besoin d'un remplaçant...
CC
Kill Bin Laden
RépondreSupprimerOussama Ben Laden n’est plus…
Je voudrais envoyer aux plus proches du défunt un petit billet pour leur exprimer mes doléances plutôt que mes condoléances…
Mais je ne sais pas à qui les adresser.
A l’Amérique qui en a fait un guerrier puis un meurtrier et enfin un fou à lier qui croyait détenir le verbe sacré.
A Israël, qui n’a jamais feint de le craindre, mais qui a néanmoins subtilisé son anathème pour transformer ses élus en électeurs et ses ennemis en états unis.
Ou bien aux services secrets du monde entier qui ont fait semblant de le pourchasser ou fait exprès de l’épargner.
Mais tout compte fait, on ne dira jamais à qui ses crimes ont profité sous peine de se mettre à dos
tous les réseaux de la désinformation.
Quant à l’Arabie, elle n’a désormais plus rien à se reprocher, elle peut se rapprocher de Dieu et cesser de lui cacher son jeu : en lui avouant enfin qu’à part l’or noir, tout le reste est blanc…
Ben Laden est mort… mais ses ombres navrantes sont toujours flottantes dans la mémoire de chaque homme, qui sait que la vérité n’est qu’un tissu de contre-vérités.
http://www.lejournaldepersonne.com/2011/05/kill-bin/
J'ose pas le dire...
RépondreSupprimerLa Mort politique, ça compte?
Oui enfin, toute interprétation en termes de storytelling et complot capitaliste mise à part, il n'en reste pas moins que ce type était l'animateur d'un réseau terroriste dont on ne compte plus les méfaits ;-)
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