27 juin 2017

Défendre les dindes et Noël en même temps...

Hier soir, on a cru un instant que la situation s'était enfin éclaircie.

Le premier secrétaire fédéral du Doubs publiait un communiqué de presse qui semblait enfin rendre la situation plus nette : le député fraîchement élu ayant fait un choix en entrant dans le groupe "En Marche" à l'assemblée, il n'était plus membre du PS.


On était soulagé, même si on avait une pensée émue pour tous les militants PS qui avaient tracté pendant la campagne, en pensant soutenir un candidat de gauche et qui se retrouvaient sans doute pour la première fois de leur vie, militant d'un parti de droite. 

Mais voilà. Rien n'est simple en politique. Le député n'accepte pas le fait qu'on ne peut pas être En Marche et PS en même temps. 

Le concept "en même temps" échappe largement aux gens de gauche : peut-on être en même temps pour les travailleurs et contre les acquis sociaux ? Pour la protection de l'environnement et pour les néonicoïdiques ? Pour le mariage pour tous et pour les ministres homophobes ? Pour la protection des retraités modestes et pour la hausse de la CSG ? Pour le CCAS et les politiques sociales locales et pour les baisses de dotations aux collectivités ? 

Solidaires des agneaux le jour de l'Aïd ? Protecteur des dindes et fan de Noël ?

Selon Frédéric Barbier, on peut, visiblement. Car ce matin, dans le journal, surprise !




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24 juin 2017

On parle un peu de politique ?

Une question se pose, maintenant que toutes les manipulations techniques ont été faites et que le travail du gouvernement va pouvoir enfin commencer : est-ce qu'on va parler enfin de politique ? Est-ce qu'on va pouvoir parler du fond, de la philosophie, du projet ? 

Bref, des choix de société ? 

Parce que pendant les deux campagnes, on a mis ça sous le tapis : avant la présidentielle, Macron nous a expliqué que ce n'était pas le projet qui comptait. Pendant la campagne des législatives, les candidats En Marche nous ont expliqué qu'ils étaient avant tout "le renouveau, la société civile, porteurs d'un espoir..." et ils ont enfilé les perles à l'infini en évitant à tout prix de nous parler de la loi travail, de la hausse de la CSG, de la baisse des dotations aux collectivités...

Quand des journalistes faisant leur boulot ont essayé de voir ce qui se préparait de ce côté-là, on s'est empressé de nous faire croire qu'ils se trompaient. Le coup classique du ballon d'essai, technique éprouvée par Sarkozy depuis 2007 : on lance des rumeurs et on voit ce qui se passe. Et les gens s'habituent progressivement à l'idée de se faire avoir. 

Parce qu'il y a des chances pour qu'on se fasse avoir. 

En tout cas, il ne faudra pas attendre beaucoup de social dans ces nouvelles lois. 

Sur le terrain, j'attends beaucoup les positions de notre député fraîchement réélu, Frédéric Barbier, qui veut rester "en même temps" au PS et LREM, du moins dans ses déclarations dans la presse locale - si c'est flou, c'est qu'il y a un loup, non ? -, parce qu'il semblerait que la situation soit maintenant beaucoup plus simple : on le désigne partout comme député de la majorité LREM, ex-PS, ayant intégré le groupe LREM à l'assemblée.

Alors ? Est-ce qu'il s'était trompé lorsqu'il manifestait contre la loi El-Khomri ? Ou, en fait, est-ce qu'il manifestait parce qu'elle n'allait pas assez loin dans le libéralisme et la casse du droit des travailleurs ? 

Est-ce que ce député va défendre la baisse des dotations aux collectivités locales et "en même temps" se définir comme "toujours socialiste" ? 

La politique, c'est affaire de convictions et on ne peut pas se contenter de dire "on verra bien"...Et si on doit faire des choix, on ne peut pas se contenter d'un vague "En même temps".

CC



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18 juin 2017

En Macronie absolue ?

Petit quizz : qui a dit "La démocratie comporte toujours une forme d’incomplétude, car elle ne se suffit pas à elle-même. Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du Roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le Roi n’est plus là !"

Ce soir, c'est une écrasante majorité de députés LREM qui entrent à l'assemblée. 355 députés qui se sont engagés à soutenir la politique du gouvernement. Une majorité absolue qui laissera peu de place au débat contradictoire et constructif, notamment sur la loi travail.

Réponse au quizz : c'est notre président Emmanuel Macron, qui s'exprimait il y a quelques mois dans l'hebdomadaire Le 1. Je vous laisse lire l'interview en entier : c'est ici.

Il faut pourtant, ce soir, établir un paradoxe de taille : la majorité au parlement est écrasante. Mais l'abstention est encore plus massive.

Derrière cette apparente force réside donc une immense fragilité pour le nouveau président.

Je souhaite donc bon courage aux nouveaux élus pour défendre des votes qu'ils devront ensuite assumer dans leur circonscription, face aux gens qui ont voté pour eux et surtout face à tous ceux qui ne les ont pas choisis, mais qui seront quand même leurs administrés.
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11 juin 2017

Dépitée, faute de député.

Après cette journée d'élection, passée encore une fois à sourire à bon nombre d'électeurs du FN, je fais un premier constat amer : même pas 40% de votants sur ma ville. Peut-être que certains pensent que les élections des députés ne sont pas intéressantes. Que seule la présidentielle compte. C'est un mauvais calcul. Les cours d'éducation civique sont bien loin, pour beaucoup. Ou alors, c'est le dégoût de la politique qui gagne. On se demande bien pourquoi ! Il y a pourtant des candidats LREM avec beaucoup de convictions politiques ! Avec des vraies valeurs ! Avec le sens de l'honneur, de la vérité, de l'honnêteté intellectuelle...

Au niveau national, une large majorité de députés sera donc LREM. La gauche est perdante.

Ce n'est pas une surprise. Ce n'est rien de dire que la gauche était partie désunie et minée par une présidentielle désastreuse. Sur ma circonscription, il y avait un candidat France Insoumise, un Front de Gauche/PCF, un PCR, un LO, une EELV. Et la candidate que j'avais fini par choisir, parce qu'elle me semblait la plus proche de mes convictions de gauche a finalement fait 1,72% des voix. Merci pour son courage !

Mais à droite, ce n'était pas mieux avec une candidate sans étiquette (ex-Debout La France), un UDR, un LR, une Front National et un LREM. Impossible de s'y retrouver vraiment.

Ici, les résultats sont donc en faveur de l'ex-PS devenu LREM et du Front National. Pour l'ex-PS ayant tourné sa veste, il surfe sans doute sur la dynamique nationale qui veut ce soir qu'une chèvre avec une étiquette LREM soit favori.

Pour la semaine prochaine, je crains vraiment que l'abstention soit encore plus grande. Même si, mollement, on ne peut qu'appeler, comme d'habitude, à faire barrage au FN. Mais cela ne peut plus constituer, élection après élection, la seule motivation d'un vote, au mépris de ses convictions, notamment sur la loi travail, mais aussi sur la vision de l'éducation, sur la fiscalité ou sur la présence au gouvernement de pro-manif pour tous...
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