Tout s'accélère en ce moment, dans l'Education Nationale : fin d'année oblige, on prépare activement la rentrée.
Il y a une semaine, on parlait de sport l'après-midi. C'est déjà un peu du passé. L'annonce a été faite, mais on ne sait pas vraiment comment ce sera mis en place. On en reparlera le jour où on fera un bilan forcément mitigé mais positif.
Aujourd'hui, on ne parle du tout du sort des stagiaires de l'année prochaine. Et à vrai dire, les profs en ont un peu marre de se mobiliser tout le temps, sans retour et de perdre pour rien des journées de salaire...
C'est dommage de ne pas en parler, mais dans le fond, c'est bien compréhensible. Mieux vaut ne pas parler des gros problèmes, ça pourrait faire tache.
Alors voilà : l'année prochaine, les stagiaires seront dès le début d'année devant les élèves avec un plein temps destiné à l'enseignement.
A plein temps devant les élèves, sans formation, donc.
Ils auront un tuteur. Mais, beaucoup de ces tuteurs potentiels se trouvent choqués par le fait qu'ils vont devoir remplacer seul une année de cours et de formation, de soutien et d'aide, qui étaient jusque là prise en charge par l'IUFM.
Alors, ces tuteurs ont été nombreux à refuser.
Faute de mieux, on s'est rabattu sur des jeunes. Je viens de lire, sur un forum que je fréquente souvent, qu'on vient de le proposer à une néo-titulaire. Elle n'est professeur que depuis l'année dernière et va donner des conseils à un petit jeune qui débute... (enfin à un plus jeune qu'elle qui débute encore plus qu'elle...).
Quand on est jeune, on n'ose pas refuser. Et en plus, être tuteur, c'est une petite prime supplémentaire qui n'est pas négligeable. Mais franchement, ce n'est pas très sérieux, ça.
Normal que personne n'en parle dans les médias. Les parents s'inquiéteraient méchamment.
Sinon, dans la série des bonnes nouvelles, on apprend, grâce à mon commentateur vigilant, BA, et à un article du Monde, que pour tenir le train des 15 000 postes supprimés chaque année, on donne des conseils de bon sens, au ministère. Les académies sont priées, dans l'intérêt des élèves et sans que les enseignements soient touchés, de grossir les classes, de ne plus accepter les enfants de deux ans, de ne plus embaucher des tuteurs étrangers pour les langues...
Mais c'est pareil : n'en dites rien, les parents seraient effrayés...
Ou plutôt, si. Dites-le, faites-le savoir, criez votre indignation.
L'Education est entrain de brader définitivement les meubles et les murs...ça fait déjà quelques temps que ce n'est pas brillant et que la barque ne coulent pas parce que les professeurs ont une conscience professionnelle forte. Mais là, ils ne tiendront pas longtemps, à ce rythme-là...
CC