24 octobre 2016

Campagne gastro

Cette campagne qui commence a trois mois d'avance, comme l'épidémie de la gastro. Et ça nous donne envie de vomir aussi.

A droite, on a Sarko, surtout, qui n'a pas mis à jour son logiciel depuis 2012 : il a les mêmes têtes de Turcs, les mêmes idées caricaturales, les mêmes débats pénibles sur les profs, l'écologie et la sécurité. Il ne s'est même pas rendu compte que l'eau a coulé sous les ponts de la Seine et qu'entre 2012 et notre triste époque, il y a eu des attentats meurtriers, des guerres et des crises économiques. Il devrait prendre conscience que même Anne Roumanoff sur Europe 1 défend les profs, ce qui est quand même une preuve que quelque chose de profond a changé dans la société. Mais il vise un électorat âgé parfois à la mémoire courte et ne vivant pas tout à fait dans le présent, sans doute. Et aussi les ploucs (c'est lui qui le dit).

Pour les autres candidats de la droite, il y a quelques petites choses à retenir, ils ne sont pas tous à mettre au niveau de leur maître étalon. Mais ils sont quand même tous d'accord sur la disparition de l'ISF et sur la suppression de millier d'emplois dans la fonction publique. Pour mémoire : des infirmières, des profs, des policiers. Il est vrai qu'on en n'aura plus besoin une fois que la droite sera au pouvoir...Quant à l'ISF, le pays est en crise, mais ce ne sont pas à ceux qui ont de l'argent qu'on doit en prendre : principe de base, il vaut mieux prendre un peu d'argent à beaucoup de gens que beaucoup d'argent à peu de gens. C'est plus efficace...Bref, c'est la droite.

Mais à gauche, ce n'est guère mieux, soyons honnête : j'ai écouté Cambadélis ce matin sur France Inter, et je me suis bien souvenue pourquoi je n'avais pas ma carte au PS, finalement. C'est utile de faire un rappel, de temps en temps. Vous avez entendu ? En gros, trois quart d'heure à la radio, à une heure de grande écoute et quoi ? Pas un mot sur d'éventuelles mesures à prendre pour que la situation des Français s'améliore. Juste un peu de stratégie politique et la préparation grossière du terrain pour la candidature de Valls, ainsi qu'un lâchage complet du président actuel. Et rien de politique. Mon coeur de gauche n'a pas été flatté et pourtant, je suis pleine de bonne volonté et baignée d'une indulgence presque coupable envers le PS. Vraiment. Parce que le bilan est peut-être à faire avant d'aller plus loin. Et le bilan n'est pas si catastrophique : des choses ont été faites, sur le plan sociétal, économique...Encore faudrait-il savoir communiquer à ce propos. Et les reproches que pourraient porter des électeurs traditionnels de gauche porteraient sans doute sur...la loi travail ? Portée par...Manuel Valls ?

Donc, de la stratégie et même pas tellement maline.

Si on croit que les électeurs traditionnellement à gauche vont aimer, on se trompe. Si par hasard, on pense séduire d'autres électeurs, par exemple, les abstentionnistes, on se trompe encore plus lourdement. La politique, telle qu'on la voit dans les médias ne donne qu'une piètre image d'elle-même. La caricature qu'on en fait, en pire.

CC

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14 octobre 2016

Président normal ? Un homme comme les autres ?

Si les précédents présidents de la Ve République avaient amené quelque chose d'historique, s'ils avaient une stature, une posture un peu supérieure, au moins jusqu'à Jacques Chirac, qui érigea un musée, Quai Branly, qui n'est pas négligeable, qui dénote d'un intérêt et d'une connaissance pointue des cultures du monde, Nicolas Sarkozy dans une certaine mesure, et François Hollande, bien plus encore, semblent avoir quitté le sacro-saint "habit présidentiel", cet habit fait de suffisance et de mystère.

Les commentateurs et les chroniqueurs de la vie politique ne savent pas tellement par quel bout prendre cette information. Alors qu'aucun ne supporterait plus un président à la de Gaulle, alors que tout le monde admire la "cool attitude" d'un Obama - mais c'est outre Atlantique, comprenez-vous, ça n'a rien à voir -, alors que les prétentions d'un Mitterrand agaçaient tout le monde, mais que les erreurs de français d'un Sarkozy lui valaient les pires moqueries, au point qu'on regretta la belle langue du vieux "Tonton",  alors que Sarko était hyperactif, on regretta l'inactivité de Jacques...

Bref, on n'est jamais content. Mais il faut bien dire que Hollande surprend.

S'il ne laisse pas, tout comme Sarko, de trace architecturale - cinq ans, c'est trop court pour cela - au moins, il laissera peut-être l'idée qu'un président n'est pas au-dessus des autres hommes. Et finalement, a-t-on besoin d'un père ? Ce qu'était peut-être de Gaulle...A-t-on besoin d'un être supérieur croyant aux forces de l'esprit ? Ce qu'était assurément Mitterrand...A-t-on besoin d'un roi ? Ce qu'ils étaient à peu près tous, dans leur hautaine condescendance...Et a-t-on besoin d'un petit chef autoritaire ? Ce que Sarko fut...

Non, nous avons besoin d'un homme ou d'une femme élu démocratiquement par le peuple, pour s'occuper des affaires de la France et pour représenter le pays. Il faut des qualités certaines pour cela. Il faut sans doute de l'endurance, de l'intelligence, de la mémoire, beaucoup de facilité pour les relations sociales, pour prendre la parole en public et la capacité de bien s'entourer, pour choisir des collaborateurs capables de palier toutes les lacunes qu'on aurait par ailleurs. Mais je ne pense pas, vraiment, qu'il faille être un papa, un gourou ou un mini dictateur...

Mais on a aussi le droit d'être un peu langue de pute, comme tout le monde, et ce serait hypocrite de penser qu'un président ne le serait pas...On a sans doute le droit d'être un peu dépassé par ses histoires sentimentales...Qui ne l'est pas ? Et on peut avoir des inimitiés, qui n'en a pas ?

Peut-être que notre démocratie est entrain de quitter enfin le lourd habit de la monarchie, peut-être qu'enfin nous allons assumer le fait d'avoir tranché la tête d'un roi et que nous allons pouvoir entrer dans une République mature, inspirée des régimes du nord de l'Europe, dans lesquels les politiques ne sont pas des stars, mais des êtres comme les autres ?

Bah...Je vais lire ce livre, sur ce qu'un président n'est pas censé dire, histoire d'arrêter d'écrire n'importe quoi...

CC


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