31 octobre 2010

Des manifs, des retraites, Ben Laden et moi

Des bombes pour disperser les manifestants ?
C'est étrange, mais j'ai assez peu d'espoir de voir Ben Laden dans ma petite ville de province qui a pourtant réuni 5000 ou 6000 personnes à chacune des manifestations pour le maintien du système des retraites.

Oui, le "maintien du système des retraites". Pas la retraite à 60 ans, pas la retraite à 65 ans, non, le maintien du système par répartition.

Les syndicats, je trouve toujours qu'ils expliquent mal les choses. Quand ils parlent à la télé, ils n'expliquent jamais vraiment le fond du problème.

Car en fait, vous l'avez lu, sans doute, quelque part : le projet du gouvernement ne règle le problème que pour un temps très limité. Alors bientôt, bien sûr, ce ne sera pas jusqu'à 67 ans qu'il faudra turbiner sans relâche. Ce sera encore plus long.

A moins que...

A moins qu'on change de système : ce sera une évidence, alors, il suffira de communiquer un peu là-dessus. Le système ne tient plus, il ne marche plus.

Ce sera alors du pain béni pour les assureurs privés. Comme par exemple, le frangin de qui vous savez.

Avec ce premier assaut victorieux, la fabrique du consentement s'est mise en marche.

Les syndicats ont plié et ils essaient aujourd'hui de nous faire croire que l'important, c'était de participer.


Crédit image : Patrick Mignard

Oui, en effet : nous participons bien à l'immense plan de com' du gouvernement qui consiste à nous faire croire que ce qui est privé fonctionne toujours mieux.

Et c'est sans doute pour cela qu'on cherche à privatiser les bénéfices quand on nationalise toujours les pertes...

CC
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27 octobre 2010

Définitivement ?

La réforme des retraites a été votée définitivement à l'Assemblée.

C'est le message officiel relayé par tous les médias.

Définitivement. Voilà quelque chose qui semble éternel, gravé dans le marbre, pour toujours.

Définitif, quoi. Irrémédiable. Quelque chose sur lequel on ne pourra pas revenir.

Espérons que l'usage de ce mot sera aussi absurde que celui de réforme : normalement, une réforme, c'est un changement dans le but d'une amélioration. Il faudrait être fou pour penser que bosser jusqu'à 67 ans constitue une amélioration.

Si les mots n'ont plus de sens, dans cet étrange mandat sarkozyste, alors faisons en sorte de rendre provisoire le texte définitif de réforme qui apporte une régression. Demain, il y a manif.

CC
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26 octobre 2010

Un examen d'entrée en 6ème

C'est Jean-François Copé qui a eu cette idée géniale.

C'est vrai ça. C'est une idée géniale. A 10 ans, on ferait passer un petit examen aux élèves. S'ils réussissent, ils passent en 6ème.

C'est génial, hein ?

Oui...mais...s'il ne réussissent pas ?

On les fait redoubler ? Ah mais non : le redoublement, ça coûte cher et c'est inefficace, tous les spécialistes le disent.

Cet homme vient du passé, en fait !
Bon, alors, qu'est-ce qu'on en fait ? On fait un collège différent pour eux ? Comme avant 1975. Fini le collège unique. Pourquoi pas ? Mais là encore, ça risque de coûter bonbon. Ce qui coûte cher est mauvais : c'est la crise et c'est la rigueur qui est de rigueur.

Alors ?

On les envoie bosser, comme en Chine ? Ah oui ! ça c'est une solution : on serait enfin compétitif sur le marché mondial.

Non, sérieux...Et si c'était le petit Louis qui ratait son exam. Ou un petit Bettencourt, ou un petit Woerth ou tout autre enfant de riche voué à faire de grandes études quoi qu'il en coûte ? Ça la foutrait mal, quand même. Alors, qu'est-ce qu'on va faire ?

Et bien on va faire un petit exam bidon et on continuera comme avant.

Ah ! Ouf ! Rien ne va vraiment changer, alors !

CC
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25 octobre 2010

Il ne faut pas que la polémique casse la grève...


La polémique sur les casseurs qui pourraient être aussi, parfois, peut-être des policiers, fait rage.

A perdre la raison
Je prends des précautions, parce qu'un syndicat de police a porté plainte contre Mélenchon, (qui publie la même photo de Chambéry que moi...) aujourd'hui. Et je n'ai pas un parti de gauche pour payer d'éventuels frais d'avocat.

Il n'empêche que, comme le souligne Gaël, cette histoire n'a rien de très surprenant pour qui a l'habitude des manifestations.

Mais ce qui est le plus agaçant, dans tout ça, c'est qu'après 5 manifestations massives qui se sont déroulées dans le calme, on a désormais l'impression de ne retenir que ces débordements. Le coup médiatique est donc réussi.

N'oublions pas de parler des retraites. Cette loi est défendue par des types qui vont toujours au turbin à 70 balais avec le sourire. On ne vit pas dans le même monde.

La loi a été votée au sénat, rapidement, tout d'un bloc et sans plus de discussion et de débat qu'avec les syndicats.

Qu'y a t-il de si honteux et de si urgent pour qu'on veuille faire passer cette loi à toute allure ?

CC
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23 octobre 2010

Casseurs ? Casseurs de grève...

Après avoir lu ce billet de Guy Birenbaum, j'ai reçu dans ma boîte à lettre ce témoignage, de la part de quelqu'un en qui j'ai confiance. Je vous le livre, avec la photo.

Voilà photo à l'appui comment s'y prend la police pour provoquer des violences et dénaturer un mouvement.
Ci-dessous témoignage d'un vieux militant qui était présent à Chambéry
N'hésitez pas à dénoncer et faire circuler !!

Dans toute enquête criminelle on commence par se demander à qui profite le crime.

Brusquement à l'approche de la 6ième journée nationale d'action contre la réforme des retraites il y a des violences. Alors que lors des 5 précédentes, tout était calme.
Bernard Thibault appelle au "dialogue".Eric Woerth répond : "le temps du dialogue est terminé, il y a de la violence, il nous faut la combattre." [France Info, 19/10/2010, 19:00]Il faut faire un dessin ou tout le monde a compris ?
Chambéry 19/10/2010, 18h00 avenue De Boigne, des jeunes encagoulés jettent des pierres sur un cordon de robocops (CRS ou gendarmes mobiles). Ça dure un bon moment...

Puis trois des ces jeunes, l'instant d'avant les plus hardis à jeter des pierres, remontent un brassard orange sur leur manche droite, foncent sur l'un d'entre eux et l'immobilisent.

Remarquable coordination car immédiatement surgissent une dizaine de robocops qui protègent le groupe.
Et devant les commerçants médusés on voit trois jeunes encagoulés embarquer un de leurs potes sous la protection des robocops.
Sur la photo jointe, un de ces "brassards oranges", sweat à cagoule gris et bandeau noir, APRÈS l'interpellation ci-dessus racontée.



(Petite parenthèse : Je me trouvais là pour montrer à un petit jeune comment les choses se passent. En gros j'étais un peu dans le rôle du vieux mustang qui montre à un jeune poulain quelle herbe ne pas brouter. Avec un peu d'expérience et les policiers étant si prévisibles, je savais où me mettre pour montrer, en toute sécurité, la fameuse scène à mon jeune protégé. Merci aux policiers d'avoir été fidèles au rendez-vous. Sans quoi la leçon n'aurait pas été complète.)

En tous cas, je vous le dis, ces "casseurs", ils tombent chaque fois rudement bien pour arranger les affaires d'un gouvernement désapprouvé par 71% des Français sur ce projet des retraites, mais certainement approuvé par une majorité pour "maintenir l'ordre". 

NB : Pour sembler "maintenir l'ordre" et rassurer les citoyens, encore faut-il qu'il y ait désordre ... non ? ... 
Pour info :

Ce témoignage de Chambéry parvenu aujourd'hui 20 octobre tend à prouver que les casseurs (ou du moins leurs "managers" cagoulés sur le terrain) seraient des flics provocateurs déguisés en jeunes révoltés, afin de nourrir, selon le tempo décidé par l'Elysée, la chronique sarkozyste des médias aux ordres.


CC

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21 octobre 2010

Jeunes et retraités ?

Nous, on est jeunes, jeunes et retraités ?



Non, je crois qu'en fait, le problème n'est pas là.

Je dis ça parce que pour les réacs de tous poils, c'est assez facile de dire : "Feignants de salauds de jeunes ! Ils n'ont même pas commencé de travailler que déjà ils veulent s'arrêter."

Le problème n'est pas là. 

Il faudrait plutôt dire : "Ils n'ont même pas commencé de travailler et ils ne savent pas du tout s'ils pourront commencer."

A mes élèves, souvent, je dis, comme tous les profs le disent un jour : "Travaillez en classe, travaillez pour vous, pour avoir un emploi, il faut des diplômes." Je sais bien que ce n'est pas tout à fait faux et que ce n'est pas tout à fait juste non plus. Ils le savent aussi : ils ont des grands frères, des grandes soeurs, de jeunes parents bardés d'IUT, de BTS, de licences, de BEP, de CAP, de Bac Pro en tous genres et au chômage, pourtant.

Ils n'ont pas la gueule de l'emploi et la gueule du marché de l'emploi, en ce moment, c'est pas la joie.

Et si les vieux ne se mettent pas rapidement à lâcher leur job, alors c'est encore moins demain la veille qu'ils pourront prouver qu'ils ne sont pas des feignants.

CC
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20 octobre 2010

Faut-il être populaire pour gouverner ?

C'est Nicolas qui me demande. 

Le plus simple, c'est de demander à Nicolas. L'autre Nicolas, celui qui nous gouverne...

"Au début de mon mandat, c'était important pour moi d'être populaire. Alors je l'étais. C'est pour ça que j'ai choisi Sardou, Johnny, tout ça, quoi et puis Carla...Mais maintenant, c'est moins important, alors c'est pour ça que je le suis moins." 

" Puisque ces mystères nous dépassent, feignons d'en être l'organisateur" (J.Cocteau)

 

Malgré tout, notons que ça doit avoir une certaine importance, puisque tout chef d'État tente d'être populaire. Au moins pour se faire élire. Et après, pour se faire réélire.

CC

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18 octobre 2010

Vous sentez-vous concernés, vous ?

Aujourd'hui, je me suis demandé comment répondre sincèrement à ça :

...se demande si les activistes qui bloquent la France "pour tous les français" se rendent compte qu'ils mettent en danger le boulot des salariés précaires (dont les patrons se foutent qu'ils aient une bonne excuse pour être en retard) et des artisans/commerçants qui se tuent à la tâche pour payer leurs charges...
 ...me demande si tout ceux qui profitent un peu ou beaucoup de la sécu, des allocations en tous genres, si ceux qui sont allés à l'école dans le système public, tout ceux qui profitent du chômage quand ils sont au chômage, des avantages de la Loi Scellier, du bouclier fiscal, va savoir, des niches fiscales pour garder les gosses, bref, de tout ce pognon public...si tout ceux-là ne feraient pas bien de se joindre au cortège pour continuer de pouvoir bénéficier de toutes ces petites choses qui rendent la vie un peu moins difficile quand ça va mal. 

...me demande si ce sera mieux quand on paiera une mutuelle complémentaire à MMA pour avoir une retraite. J'espère au moins que MMA aura de la chance au jeu quand il jouera en bourse mon pognon.

Allez, un petit compte de Noël, pour faire dormir les enfants et les grands...

Il était une fois un petit Nicolas qui avait un gros souci. Il ne savait pas quoi offrir à son frère pour Noël : celui-ci avait déjà toute la panoplie du petit capitaliste. Il avait eu les cigares au Noël dernier. Il avait déjà depuis longtemps le costume à 4 plaques. C'était pourtant un beau Noël et il fallait trouver un beau cadeau. Alors Nicolas eut une idée : il décida de lui offrir les retraites.

Il n'avait pas de cadeau, il en voulait un très beau : les retraites, c'est un peu clinquant, mais comme trophée sur la cheminée, c'est vachement déco, on dirait du Damidot.

Il va aimer, le frangin. Et le petit Nicolas sait bien que grâce à ça, son frangin deviendra encore plus capitaliste et pourra lui faire à son tour de très beaux cadeaux. Ça tombait bien, parce que Nicolas, il n'était pas très sûr de ce qu'il ferait après 2012. Il pourrait toujours jouer dans une pub pour les retraites désormais privées de son frère ! La gloire !

Tout est bien qui finit bien.

CC
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17 octobre 2010

Razzy Hammadi (2/2)

Après avoir parlé très brièvement de la première partie du livre de Razzy Hammadi, voici mes impressions à propos de ses propositions politiques.

Dès le début, dès la première partie qui est autobiographique, la démonstration que parvient à faire ce secrétaire du PS, c'est que ce parti est un panier de crabes sans nom et que même une chatte n'y retrouverait pas ses petits.

L'auteur explique que pour rentrer au parti, alors qu'il était encore étudiant, il lui a fallu lire des tonnes de bouquins pour comprendre tous les courants, toutes les motions, toutes les querelles personnelles. C'est vrai qu'il était dans le midi et que les gens, là-bas, ont le sang chaud. Mais il est évident que cela reflète bien l'ambiance lamentable que le PS dégage dans les médias. Ce n'est pas glorieux et ça ne fait pas envie.

En tout cas, il semble que Razzy Hammadi se soit parfaitement intégré...

Après cela, l'auteur donne une analyse de l'Europe, de la France, des services publics qui est assez convaincante et plutôt marquée à gauche.

Il explique notamment les joyeusetés de la RGPP (Révision générale des politiques publiques) ou autres NOME (nouvelle organisation du marché de l'électricité). Il démontre très bien que les politiciens, depuis la fin des années 80 se cachent derrière l'Europe pour imposer un libéralisme éhonté et pour faire reculer chaque année l'Etat et les services publics.

L'auteur de Gauche : génération 2012, ce que nous voulons, ne s'en défend pas : la gauche, au cours des trente dernières années, a nationalisé, dénationalisé, renationalisé, redénationalisé. On n'y comprends plus rien et on a du mal à y croire encore.

Vient ensuite le temps des exemples, des propositions.

La Poste, déjà. Il nous raconte qu'il est à l'origine du référendum et qu'il est pour une renationalisation de la Poste, en réfléchissant à distribuer le courrier non plus à jour+1 mais à jour+2. Pourquoi pas ? Il est vrai que pour les urgences, il y a le mail et le téléphone...Mais je ne sais pas si tout ça est bien réaliste et surtout si cela changera grand chose à la politique de dégraissement de la bête. Les suppressions d'emploi risquent bien de continuer...

Hammadi prône ensuite une personnalisation des service : il pense que le service public ne pourra pas résister au service privé, s'il n'est pas personnalisé, à l'image des forfaits de téléphones portables. J'avoue n'avoir pas vraiment saisi ce qu'il entendait par là et en quoi cela allait être plus performant et surtout, comment cela serait mis en pratique. Certes, la Poste est ouverte souvent uniquement durant les heures où les gens sont au boulot. Mais va-t-on ouvrir le dimanche et la nuit ? L'informatisation des pratiques est évoquée. Mais peut-on tout faire par mail ? Pour Noël, envoyez vos colis par e-mail ! Faxez votre pot de foie gras à votre Grand-Mère...

Autre exemple : la création de crèches, au sein du service public. Très bonne idée, inutile de revenir dessus. Réduire les niches fiscales des emplois de service, justement dévouées à la garde des enfants (des riches), pour financer les dites crèches, qui en seront plus égalitaires. Cela me semble pertinent, d'autant que c'est à l'opposé total de la politique actuelle qui remet même en cause l'école maternelle.

Vient ensuite une analyse économique qui commence par rappeler que les PME sont une force vive de notre pays et surtout qu'il faut bien faire la différence en entre ces petites et moyennes entreprises et les grosses boîtes du CAC40. Les premières rament tous les jours pour que les banques leur concèdent des crédits, pendant que les autres déjeunent au Fouquet's avec qui vous savez. Ces entreprises tisent du lien social, au niveau local, et créent des emplois, tandis que les secondes cherchent à écraser les coûts (et donc les salariés), pour faire du bénéfice à tout prix, même celui de la délocalisation.

Il parle ensuite de l'Autre économie. Avec un A majuscule. L'économie sociale et solidaire. Les AMAP, AMAC, Mutuelles, coopératives, SCOP...qui représentent actuellement 7% du PIB. On a envie d'y croire très fort. Hammadi nous suggère que cela pourrait être le chemin vers le retour du plein emploi...Vision de bobo ? On a quand même envie d'y croire puisque c'est un moyen de localiser les emplois, de court-circuiter la Bourse et ses actionnaires, de réduire la dépense publique et même, en quelque sorte, créer un service public "bis". Les chiffres proposés sont excellents. Mais qu'en sera-t-il à une plus grande échelle ? Les AMAP sont une réussite, mais dès que l'on passe à des productions moins concrètes, il me semble que c'est moins probant : l'exemple de WIkipédia, cité par Hammadi, me semble bien contestable.

En tout cas, je crois que l'idée d'une richesse différente de celle prônée par le capitalisme n'est pas sans intérêt et je pense que c'est une vraie piste de réflexion pour la gauche de la génération 2012. Ceci n'est évidemment pas sans lien avec l'environnement...


Ensuite, ce qui ressemble à un véritable projet présidentiel, évoque l'éducation : c'est en s'appuyant sur son expérience personnelle qu'il constate que la société a changé très vite et que c'est sans doute à l'école qu'on s'en rend compte le mieux et qu'il propose de changer l'école rapidement. Il dénonce très justement l'inégale répartition des moyens qui consiste à donner plus d'argent au collège et encore plus au lycée pour faire du "soutien" alors qu'il semblerait plus logique de s'attaquer aux difficultés le plus tôt possible, pour éviter les rapiéçages tardifs. Pour le reste, je ne suis pas certaine que le projet soit bien ficelé et tellement concret : modification des rythmes, sport l'après-midi (tiens, Chatel a la même idée), éducation populaire en partenariat avec l'éducation nationale pour "former des citoyens", intégration des TICE, mise en place d'un service public d'accompagnement scolaire...Du vague dans du flou, sans proposition de financement. Léger pour la prof que je suis.

Enfin, le jeune membre du bureau national du PS explore la question dont il est le spécialiste : le logement. 

Le constat du désastre est juste : la France de propriétaires que veut Sarkozy nous mène tout droit au subprimes de Bush. Les solutions, pour Hammadi, sont celle-ci : revenir à la France d'avant Giscard, avec "aide à la pierre", loyers fixés par la loi et promouvoir à part égal le logement social et la propriété privée. Je ne suis pas assez calée pour savoir si c'est bien. Reste encore, à mon avis, le problème du financement. Mais il est vrai que si on supprime tous les avantages fiscaux type Loi Scellier, ça doit faire un petit budget. Il parle aussi du "1% logement".

C'est par un constat sur les banlieues, lié à la problématique du logement, que le livre se termine, avant une conclusion générale. Là aussi, ses constats sont bons : les banlieues, ça craint, c'est moche, ceux qui y vivent ont moins de chance que les autres, ont du mal à s'en sortir et sont plus souvent au chômage. L'Etat délaisse complétement ces lieux, Fadela parle un verlan épouvantable et le couvre-feu n'est pas la solution au problème.

Pour lutter contre tout ça, il faut faire en sorte que les banlieues voient leurs parcs d'immeubles détruits pour reconstruire des beaux pavillons tout neufs, que les commerces s'y installent, que l'éducation y soit une priorité et que les transports y soient performants. Tout le monde ne peut être que d'accord. Pour la mise en pratique, c'est un peu flou, là encore, je trouve. Les partenaires privés publics, les associations, le 1% logement...

Pour les associations, Hammadi regrette qu'elles soient peu structurées. Il faut dire que les budgets, ces dernières années ont été revus à la baisse, à cause de la disparition des subventions de l'État. Il regrette aussi que les partis politiques et les syndicats aient désertés les lieux. Il regrette, enfin, que ce soit les association confessionnelles qui aient pris le relai.

Sur la religion, je dois dire que j'attendais un peu plus de Razzy Hammadi. Il évite le sujet, me semble-t-il, en ne l'évoquant que quelques fois : lorsqu'il parle de sa jeunesse, durant laquelle ses parents étaient laïques et tout à la fin de son essai, en quelques mots à peine. C'est à mon avis un thème que le PS doit investir sans crainte. Il ne suffit pas, comme il le fait dans sa conclusion d'appeler de ses voeux une France dans laquelle "la terre, le sang de ses citoyens et les identités religieuses ne constituent en aucun cas les déterminants". Il faut se confronter à ce problème de la laïcité.

Dans sa conclusion, le livre, écrit très récemment, surprend : alors que l'auteur dit défendre la retraite à 60 ans, il se dit, dans le même temps, pour un allongement du temps de cotisation.

C'est ce qui finalement, me confirme dans mon avis très mitigé sur l'ensemble du livre : il m'avait semblé que Razzy Hammadi proposait un programme résolument à gauche et puis, au fil des pages, je l'ai vu faire des propositions tièdes et parfois contradictoires. Il me semble que la génération des trentenaires, dont nous faisons partie tous les deux attend de la Gauche qu'elle soit encore plus ambitieuse et innovante, qu'elle sache se défaire de la lourdeur des partis pour aller vers plus de participation collective dans la construction d'un projet...Tout n'est pas à jeter, mais rien n'est absolument neuf dans ce que propose Hammadi...

Au boulot !

CC
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15 octobre 2010

La santé n'a pas de prix ?

Ce n'est pas des retraites que je veux parler.

Mais c'est un problème connexe. C'est d'ailleurs un commentaire sous le billet de Nicolas qui m'a rappelé mon idée de billet...

Nicolas expliquait (très bien, à son habitude) comment le gouvernement base sa réforme des retraites sur des chiffres faux.

Et le commentateur Chr. Borhen répondit :

"Par ailleurs, tournons et retournons la question dans tous les sens et sans arrêt, débattons jusqu'à l'aube (nouvelle) s'il le faut, la réalité est là, implacable : nous aurons des retraites ridicules, et, dans nos hospices dégueulasses, nous boirons de la soupe (à la grimace) avec rogatons de pain racis, lesquels rogatons presque indigestes du fait de nos dentiers avec une dent sur trente-deux remboursée - et encore, je suis large..."


Hier, j'ai reçu, de la part de Médecin du Monde, une enquête fort intéressante qui montre que les Français préfèrent repousser leurs soins médicaux plutôt que d'avoir à les payer plus cher. Les déremboursements de la sécu sont évidemment remis en cause.



A la récré, ce matin, d'ailleurs, mon collègue d'arts plastiques m'expliquait qu'il avait mal aux dents mais que finalement, il préférait attendre qu'elles tombent plutôt que de payer des couronnes et des machins hors de prix... Une collègue d'histoire m'expliquait que pour un traitement de la tension, elle en était de 40 Euros de sa poche chaque mois...

Et pourtant, prof, ce n'est pas tout à fait le bas de l'échelle. C'est juste la classe moyenne.

Parallèlement à tout cela, il circule en ce moment une info de la CGT, à la Sécurité Sociale, annonçant que prochainement, les agents de l'assurance maladie seront bientôt remplacé à hauteur de 40% seulement. Le taux de remplacement est déjà de 50% depuis pas mal de temps.

Il faut aussi rappeler que depuis le début de l'année, de nombreux centres de la CPAM ont fusionné, voyant ainsi leurs effectifs et leurs coûts réduits. Malgré tout, comme pour les retraites, le problème premier du déficit, le fameux "trou de la sécu", ne saurait être réglé par une réduction des coûts, mais bien par une augmentation des revenus, seulement possible par la réduction du chômage et par des revenus plus élevés pour les salariés...

On voudrait filer le pactole aux assurances privées qu'on ne ferait pas autrement. Zéro tracas pour ceux qui pourront payer...

CC
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13 octobre 2010

Razzy Hammadi (1/2)

Comme Yann, j'ai eu le plaisir de lire en avant-première le dernier livre de Razzy Hammadi.


C'est un petit jeunot du PS.
Au PS, avant 55 ans, t'es encore un petit jeunot. Et Razzy Hammadi a mon âge (mais il fait plus vieux), c'est dire si c'est un gamin.

Je ferai deux billets au sujet de son livre qui s'intitule Génération 2012, ce que nous voulons. Ca tombe bien : son livre est en deux parties.

La première partie est une biographie. Quand on a 30 ans, ça va vite. En plus, c'est assez bien écrit et agréable à lire.

Il est intéressant de voir qu'un grand parti national peut avoir en son sein des gens "normaux". Je veux dire par là, des gens qui ne sont pas issus de la grande bourgeoisie, qui n'ont pas fait l'ENA.

Razzy Hammadi est issu de l'immigration, d'origine tunisienne et algérienne, il a passé sa jeunesse à Toulon. Son père était primeur et a disparu prématurément, laissant seul le reste de la famille. Des quartiers de classes moyennes, il a fallu retourner en banlieue.

Les années de jeunesse du jeune homme ont vu la montée du FN, à la mairie de Toulon. Comme une évidence. Il est intéressant de voir que la situation était plus complexe que les médias le laissait entendre. C'est de cette expérience politique, fondatrice, que l'auteur conçoit son engagement et sa vision politique.

Ce dont je parlerai dans un prochain billet.

En attendant, son livre est sorti aujourd'hui, aux éditions Armand Colin et vous pouvez le retrouver en librairie.
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12 octobre 2010

Manipulation des masses

Le linguiste nord-américain Noam Chomsky a élaboré une liste des « Dix Stratégies de Manipulation » à travers les média. Nous la reproduisons ici. Elle détaille l’éventail, depuis la stratégie de la distraction, en passant par la stratégie de la dégradation jusqu’à maintenir le public dans l’ignorance et la médiocrité.
 
1/ La stratégie de la distraction
Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions
Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

3/ La stratégie de la dégradation
Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.

4/ La stratégie du différé
Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.

5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge
La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ». Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles ».

6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion
Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…

7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise
Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité

Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…

9/ Remplacer la révolte par la culpabilité
Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution!…

10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes
Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.

Noam Chomsky lu dans « pressenza.com » et chez iledere.
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10 octobre 2010

Une idée vieille comme la banque

C'est une vidéo de Cantona qui fait aujourd'hui le tour du web : il propose qu'on fasse la révolution sans armes, ni violence, simplement en passant à la banque pour retirer tout son pognon.


Cantona : "la révolution est très simple à faire"
envoyé par presseocean. - Regardez les dernières vidéos d'actu.

C'est une vieille idée. Pas forcément stupide, de prime abord. Ou pas.

En fait, ça m'évoque cette scène du film Mary Poppins, dans laquelle un enfant est convaincu de donner ses deux pences pour rentrer dans la grande famille du capitalisme.

Il refuse, mais le patron de la banque lui arrache la pièce de la main.

Le gamin se met alors à crier pour qu'on lui rende son argent. Les clients présents dans cette grande banque anglaise qui, à elle seule, peut faire vaciller le pays, sont alors pris de panique et veulent retirer tous en même temps leur argent.



Les seuls petits cours d'économie que j'ai pris dans ma vie citaient cet exemple pour expliquer le système monétaire : en effet, le capitalisme repose sur les banques, qui fabriquent l'argent, qui le font fructifier, en le plaçant. Mais l'argent est virtuel et si par hasard tout le monde voulait le retirer en même temps, ce serait une catastrophe, car on se rendrait compte que la banque ne garde pas notre argent bien au chaud comme on a tendance à le croire. Elle ne fait que jouer avec.

Cependant, il faut bien prendre conscience que les premières victimes des banques sont pieds et poings liés. Les victimes, c'est vous et moi : nos salaires sont capturés chaque mois par les banques, on a tous plus ou moins des crédits énormes dans ces établissements...

Je ne suis pas une pro de l'économie, loin de là. Mais il me semble qu'il vaut mieux ne pas suivre ce conseil de Cantona : hormis les cambriolages qui risquent de se multiplier si on se met à faire savoir qu'on a retiré son argent et qu'on dort sur des matelas d'euros, il me semble que ça risquerait de provoquer des effets non voulus, comme l'inflation ou je ne sais pas trop quoi.

En fait, j'attendrais bien quelques explications de gens plus doués que moi avant de me lancer dans cette aventure. Et franchement, je crains que personne ne prenne vraiment un tel risque...Il faudrait que beaucoup de monde le fasse pour que cela est un vrai effet...

Par contre, c'est une évidence, je relaie avec conviction l'appel à la grève de mardi, comme Stef nous invite à le faire...

CC
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6 octobre 2010

Marche ou crève...

Ce matin, à 7H15, sur France Inter, un reportage de 4 minutes mettait en lumière le sort des stagiaires de l'Éducation Nationale.
Grrrrrrrr !

Souvenez-vous : en début d'année, on avait parlé de ces petits nouveaux, tout juste en possession du CAPES qui furent balancés à plein temps devant des élèves sans une quelconque formation, sans même quelques mise en garde et parfois, sans tuteur.

Depuis, 5 semaines de cours sont passées.

Ce matin, donc, 4 minutes ont remis le sujet sur le tapis.

Des interviews de jeunes profs viennent confirmer que ce n'est pas l'idéal : l'une d'entre elle communique avec une "tutrice" qui est dans un autre établissement et se débrouille donc toute seule. L'autre est en arrêt. Elle a craqué, après avoir beaucoup pleuré dans la salle des profs, après s'être trouvé face à deux classes très difficile, sans ressource et sans soutien.

Elle a demandé de l'aide et elle a vite compris que c'était "marche ou crève". 

Le comble : l'IPR lui a écrit une bafouille pour lui dire qu'il vaudrait mieux qu'elle démissionne.

On ne sait pas si ce type travaillait auparavant chez France Télécom. Mais quand on vient de passer un CAPES exigeant où le nombre de places est très réduit (mais pas le nombre de candidats), lorsqu'on est jété dans la fosse aux lions sans même une réunion de pré-rentrée pour donner les premières armes et les premiers conseils, sans aucun suivi, on n'a pas tellement envie de s'entendre dire qu'on est seul responsable du bordel de ses classes.

C'est pousse-au-suicide, si je puis dire.

Ce petit reportage a réveillé les députés PS qui ont posé des questions, cet après-midi au gouvernement : le cas de la personne interviewée ce matin est même évoqué. (Voir la vidéo, à 18 minutes, pour la première question, à 51 minutes 30 pour l'évocation du témoignage)

Et ce soir, Le Monde fait un appel à témoignages.

Pourtant, cela fait quelques mois que les syndicats tirent la sonnette d'alarme, sur le sort des nouveaux "stagiaires" (qu'on ne peut pas appeler comme cela, si l'on veut faire preuve d'honnêteté intellectuelle...)

Mais Luc Chatel s'enferre, répondant toujours la même chose : le budget à peu près constant de l'éducation nationale et les tuteurs. 

Mais les suppressions de postes sont bien là. Où passe dont l'argent du budget ? Pas dans des augmentations de salaire, puisqu'ils sont encore gelés (on a même appris que ce serait le cas pour les années à venir)...Non. L'argent passe sans doute dans l'emploi de personnel non titulaire, de vacataires et de contractuels, pour boucher les trous en urgence, après la rentrée, quand on se rend compte des dégâts. Je vous ai déjà dit que dans mon tout petit collège, il nous manquait trois profs à la rentrée : en allemand, en anglais et en maths.

Quant aux tuteurs, ils existent depuis très longtemps et ce n'est pas Chatel qui les a inventés. Cependant, devant l'horreur de la réforme, beaucoup de tuteur ont refusé d'assumer cette tâche. Remplacer une équipe de formateur, des cours de formation...ce n'était pas le deal de départ, surtout pour la petite prime minable qu'on octroie aux tuteurs...

La stratégie est sans doute celle de la dissuasion du plus grand nombre : pousser les gens à la démission pour faire encore des économies qui n'en sont pas, puisqu'il faut bien trouver des remplaçants quand même, et créer encore plus de précarité...Vive le libéralisme !

CC
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Exclu Wikio top politique - Octobre 2010

1Partageons mon avis
2Le blog de Guy Birenbaum
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4intox2007.info
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6LES JOURS ET L'ENNUI DE SEB MUSSET
7Carnet de notes de Yann Savidan
8Les coulisses de Sarkofrance
9A perdre la raison
10Piratage(s)
11L'Hérétique
12Lyonnitude(s)
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15lepost.fr/perso/bruno-roger-petit
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17Le blog de Pierre-Alain
18RichardTrois
19des pas perdus
20Les privilégiés parlent aux Français...

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5 octobre 2010

A mort, l'eau...

Remaniement à la louche. De sangria.

Light ou pas light, le nouveau gouvernement ?


Il paraît que le nouveau premier ministre sera...Borloo. Un jeudi de novembre.

Tiens, ce n'est pas un bleu. Ce n'est pas vraiment le plus extrêmiste des UMP. Bon...Ce n'est pas non plus un gros rouge. Ni rosé, d'ailleurs...Il nous a prouvé aussi que le vert, ça n'allait pas tellement à son teint légèrement couperosé.

Lors des grèves, il fera partie des ptits jaunes, c'est sûr. Le gouvernement sera aux a...bois.

Il agira surtout sur un certain secteur de l'économie française. Le liquide rentrera-t-il à nouveau dans les caisses de l'Etat ? En tout cas, les caisses de champagnes sont déjà prévues pour sa prise de fonction.

Avec lui, comme avec tous les premiers ministres, d'ailleurs, ce sera lui qui boit et nous qu'on trinque...

CC
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3 octobre 2010

Retours de manif...

Chez moi, c'était sous le soleil, avec les stars de la politique locale.
Hier, c'était manif.

Les médias ne nous parlent que de la querelle des chiffres et assez peu de l'ambiance, du ressenti, du message général. C'est pour cela que des blogueurs ont essayé de jouer les reporters et de donner leur point de vue...


Quand on est arrivé à la manif, on a eu peur : il n'y avait pas grand monde. Par rapport à d'habitude, on avait l'impression que c'était mou.

En fait, c'était surtout différent. Ce n'était pas le public d'habitués des manifs. Il y avait beaucoup de familles avec des poussettes, des enfants. Ceux-là sont arrivés en retard, un peu sur la pointe des pieds. J'avais dans mes connaissances deux personnes qui manifestaient pour la première fois de leur vie. Et même un ami qui est plutôt marqué à droite, Gaulliste. Et pourtant, ils étaient bien là. Et à 14h30, le cortège était énorme.

Il y avait des jeunes, aussi. C'était d'ailleurs une manifestation plus vivante que les précédentes, car les étudiants et les lycéens n'ont pas hésité à prendre le micro et à crier des slogans.

Le grand succès de la manif, ce fut sans conteste l'autocollant du Front de Gauche : "Casse toi, pov'con !". Tout le monde le voulait. Ce n'était pas pour soutenir Mélenchon. D'ailleurs, mon pote de droite en voulait absolument un. La réforme des retraites est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, pour beaucoup. Il ressortait aussi du discours de ces nouveaux manifestants une sorte de honte par rapport au reste du monde...La une de Newsweek les avaient  marqués...

Des gens qui ne seraient jamais descendus dans la rue sans tout cela,et qui n'y étaient pas descendus depuis 2007, ont tout à coup envie de hurler leur ras-le-bol de ce président inefficace, dangereux et vulgaire. 

Dagrouik, à Paris, analyse tout cela :

Le gouvernement FNUMP en minimisant le chiffre ne fait pas que mépriser les citoyens et oublie le 71% de soutien chez les sondés : Il rassure son électorat , ou plutôt le noyau dur qui reste et qui est composé des nantis aigris  (vieux CSP++ doté d'un patrimoine et de ceux qui rêvent de l'être.  Les vidéos que nous avons fait montrent un cortège grand public à Paris, salariés, syndiqués mais aussi retraités, parents avec enfants, grands parents etc.. où des jeunes adoptant le nom d'un syndicat en collant un autocollant voir 2 de noms différents. Un coté informel et bon enfant à coté des slogans où on mesure la colère d'une partie de base qui a envie d'une grève générale (mais qui ne sait pas comment financer les salariés qui sont déjà étranglé d'un point de vue financier).

Melclalex était dans le cortège parisien aussi :

Voilà une belle journée ou la France profonde, celle méprisée par Nicolas Sarkozy et ses affidés, a manifesté dans 240 villes de notre pays. Inévitablement les gouvernants refond le coup du nombre de manifestants, mais après tout ils ruinent eux même leur crédibilité en annonçant de ridicules chiffres de manifestants. A Paris l'ambiance était joyeuse et sereine, partout les leaders des différentes formations politiques avaient fait le déplacement pour être aux côtés de leurs militants et des syndicats unis. De Jean-Luc Mélenchon à Martine Aubry, d'Olivier Besancenot à Arlette Laguiller, de Cécile Duflot à Pierre Laurent ils étaient tous là pour dire non au gouvernement et à cette réforme injuste.

Les jeunes étaient bien plus présents que les fois précédentes, il faut dire qu'un collectif les avait appeler à venir se joindre aux syndicats. Sur les boulevards parisiens comme les fois précédentes on peut estimer que que 250.000 à 300.000 personnes étaient entre La République et La Nation. 2 places au nom ôh combien symbolique.

La Nation est en lambeau et la République est piétinée par ce pouvoir qui gère le pays avec 26% de satisfaits et 72% de mécontents, en d'autres temps les français se seraient soulevés violemment contre tant d'injustices. Bien heureusement les mœurs ont évolué et la Révolution est passée de mode mais tout gouvernant doit se souvenir qu'il est là grâce au peuple qui l'a élu et que seul le peuple peut le révoquer. Nicolas Sarkozy confiné dans sa tour d'ivoire mal conseillé par quelques faiseurs de roi ferait bien de se souvenir de l'histoire de notre pays. Gouverner contre l'avis des 3/4 des citoyens de ce pays n'est pas respecter les citoyens. Nicolas Sarkozy que certains comparent à Bonaparte est en réalité Louis XVI, loin des réalités, loin du peuple, il a l'esprit partisan en protégeant ses amis, tous les ingrédients sont là pour que le règne cesse. Alors faisons le cesser au plus vite !
Nicolas a découvert quant à lui que la province est la France qui se lève tôt !

Compliqué pour moi ! Quand je me suis réveillé, j'ai vu que la manif commençait à 20 km dans 30 minutes. Ils sont cons les Bretons, ils font les manifs le matin. 
 CC
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2 octobre 2010

Wikio de septembre

J'ai des craintes concernant mon maintien dans le top 20 du wikio, ce mois-ci. 

J'ai eu une cinquantaine de liens, provenant d'environ 25 sources :

Merci au Coucou des claviers, à Yann Savidan, à Juan, à Falconhill, à Stef, à Zette, à Nicolas du Kremlin, à Nicolas de Mulhouse, à Gaël, au Privilégié, à Marie Engagée, à Éric de Mulhouse, à Europasionaria, à Seb, à Melclalex, à Romain, à Ruminances, à Olympe, à Trublyonne, à Polluxe, à Isabelle et à Valnain.

Chose importante, aussi, j'ai eu 121 "ReTwitt" sur Twitter ! Wow ! :)

Enfin, j'ai eu des visiteurs, beaucoup. Mais les statistiques de Blogger semblent être en dérangement pour le moment...Alors on dira que plus on est de fous, plus on rit ! 

Merci beaucoup !

CC
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Zéro tracas, zéro blabla

Nous avons pris le soleil et c'est déjà ça.

Nous n'avons pas pris la Bastille, cause qu'elle était déjà prise depuis quelque temps.


En Espagne, ils ont pris le soleil, aussi, cette semaine. De très grosses manifestations, des grèves vraiment respectables : jusqu'à 100% dans l'automobile, les syndicats parlent de 80%. Pourtant, le gouvernement annonce que la mobilisation était modérée.


Alors, ici, en France, même si 71% de la population, selon un sondage récent, soutient le mouvement, c'est peanuts. C'est moins que modéré, en tout cas.


Il y a tellement de choses énormes, incohérentes, absurdes, dans cette réforme, qu'il apparaît pourtant à tout le monde qu'elle est idéologique, qu'elle est injuste et dangereuse.


Par exemple, on supprime les droits spéciaux à la retraite pour les femmes qui ont eu trois enfants.


C'est logique. C'est une injustice, un droit spécial. C'est un privilège, et les privilèges, c'est le Mal.


Pourtant, pour les retraites par répartition, c'est un bien que les femmes fassent des enfants. C'est une force pour un pays, un taux de natalité en hausse.


Alors ? Chercherait-on à tuer les retraites par répartition qu'on ne ferait pas autrement.


Allons tous en chœur cotiser pour une assurance retraite...Chez le frère d'un certain président, par exemple...Zéro tracas...


CC
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