2 décembre 2009

Mais qu'est-ce qu'on raconte ?

On ne les compte plus, les fois où on note, comme ça, au passage, les incohérences dans les reportages télé. Ce soir, par exemple, sur France2, un reportage sur les routiers : un conducteur de poids lourd déclare que, dans son métier, en ce moment, on gagne entre 1600 € et 2000 € par mois, alors qu'avant, on gagnait plutôt entre 2000 et 3000€.

Bon.

A là fin du reportage, le journaliste résume la situation et déclare, avec incrustation à l'écran, genre powerpoint illustré avec de jolis camions, que les routiers gagnent entre 2000 et 3000 €.

C'est vraiment un exemple au hasard. Mais dans trois jours, quand les routiers vont bloquer la France, il y aura bien des crétins dans les embouteillages pour se souvenir que les routiers sont bien trop payer pour foutre un bordel pareil.

Ce genre de cas flagrants, on les remarque encore plus quand il s'agit de notre propre domaine de compétence. Par exemple, un boulanger va noter qu'on raconte toujours que des conneries à la télé, sur les boulangers et la boulange.

Moi, c'est sur l'éducation nationale.

Là, c'est un journaliste qui s'appelle Luc Chatel. Ah ! Non ! Je suis bête, ce n'est pas un journaliste, c'est le ministre !

Donc, il réfléchit à une solution pour remplacer les profs absents par des vacataires.

C'est écrit dans le journal.

Euh...au ministère, celui qui lui a transmis les dossiers ne lui a pas dit que c'était déjà une idée qu'on avait eu, qu'on a mise en place et qui fonctionne depuis des années ?

Non ?

Parce que là, quand même, il passe un peu pour un con de journaliste qui raconte n'importe quoi...

Ben oui, ça fait très longtemps qu'on met des étudiants inexpérimentés devant des élèves qui rigolent, parce que c'est même pas un vrai prof et qu'en plus, il est là que pour une semaine et qu'on va pas travailler avec, qu'on va faire des jeux et regarder des films parce qu'autrement, ça va être la guerre, de toute façon...

CC
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6 commentaires:

  1. Tu oublies de signaler que l'article de Libé explique que c'est à cause des instits, qui prennent des arrêts-maladies. Les cons, non seulement ils ont plein de vacances, mais ils arrivent à tomber malade pendant le peu de temps de travail qu'ils sont censés faire.

    Bande de fainéants !

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  2. C'est l'actu du jour: les instits sont trop souvent malades ! Encore une manœuvre perfide pour justifier l'embauche de fonctionnaires supplémentaires ;-)

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  3. Hello
    @Matthieu : oui, en effet, il y a toujours un message caché. Et ce message correspond toujours à l'idée reçue la plus répandue : donc instit = feignants. Cela va sans dire !

    @Homer : embaucher...? des ... fonctionnaires??? Euh...t'as vu la vierge, comme on dit ? :)

    ;)

    CC

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  4. L’absentéisme dans l’enseignement public est deux fois plus élevé que dans le privé, précise Le Monde. «55% des congés de 24 heures et 81% des congés de 48 heures ont lieu juste autour du week-end et suggèrent un léger potentiel de réduction», plaide le rapport, qui souligne par ailleurs la remontée des maladies au mois de mai, selon Le Monde

    Est-ce que c'est vrai,ou pas ? C'est facilement vérifiable, non ?

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  5. Je peux dire que, vivant dans une région où cohabitent les deux écoles, public/privé, les familles dont les deux parents travaillent, ou les familles monoparentales (les mères solitaires qui galèrent avec leur(s) marmot(s), quoi), préfèrent mettre leurs enfants dans le privé justement à cause de cet argument. (les fréquentes absences des enseignants qui sont un casse-tête pour trouver par qui faire garder les enfants en cas de maladie, grève, journées de formation pédagogique, stages, etc). On voit,à l'heure du Super U, les restes de guerre scolaire dans le regard effronté que portent les Mères Privées qui poussent solitairement et fièrement le caddie aux Mères Publiques qui osent à peine répondre à la caissière: "non, il n'a pas d'école, la maîtresse est malade, ou fait un stage de breton, de sensibilisation à l'accueil des cultures différentes, ou d'appréhension des enjeux relevant du sport collectif..."
    (Je précise que je suis une mère (masochiste ?) publique.

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  6. Hello Suzanne,
    Je ne saurais le vérifier facilement. Je travaille en ZEP, dans un petit collège, tout petit.Je ne veux pas prendre la parole pour mes collègues, qui cependant sont pour la plupart, intègres.

    Je vais donc juste parler pour moi.

    Je suis jeune, à peine 5 ans que je suis prof. J'ai encore une motivation presque intacte. C'est important la motivation. En fait, elle s'érode assez vite, cette motivation : c'est un métier usant...Pour l'instant, pour moi, ça va, j'ai encore envie d'aller au boulot le matin quand je me réveille. J'aime bien mes petits monstres, c'est un défi permanent à relever...Mais je crois que je n'aurait pas cette motivation toute ma vie. Je ne suis même pas sûre de faire ce métier toute ma vie. Mais à vrai dire, la reconversion ne va pas de soi. Alors je crois que les profs, passé 45ans, ou même avant, ne font pas toujours preuve de la même conscience professionnelle.C'est un métier qui broie. Peut-être que la différence entre le public et le privé, pour cela, c'est que le public est une grosse machine dans laquelle les profs sont des numéros (des numens, exactement). On se rend compte assez vite que dans cette machine, qu'on fasse extrêmement bien son boulot ou comme le pire des fumistes, on porte sur nous la même non-considération. On n'existe pas.

    Dans un collège privé d'une taille raisonnable, je crois que les talents personnels sont valorisés. Même si ce n'est pas financièrement...

    Pour le reste, je n'ai pas fait de formation depuis l'IUFM (mis à part celles qu'on m'a imposées. La formation professionnelle est un droit pour tous, privé ou public. Je ne suis pas sûre qu'on s'en souvienne partout. Mais on nous change les programmes tous les quatre matins, il n'est pas mauvais qu'on se forme...)

    Je ne suis malade que quand je ne peux pas faire autrement, quand par exemple, un matin, je me réveille avec un migraine à vomir contre les murs...ou quand je suis complètement aphone et que j'ai de la fièvre, comme en ce moment. Ma chérie pourra témoigner : elle a dû faire des pieds et des mains pour que j'aille chez le docteur...J'ai horreur d'aller chez le médecin.

    Enfin, il existe un système qui permet au sein des collèges de se remplacer entre collègues quand quelqu'un est absent. Je crois que ça marche un peu...Pas à 100%, mais quand même. Et puis si vous saviez comme les élèves sont heureux quand leurs chers profs sont absents...Vous savez quoi, ça fait plaisir à voir ! Et en plus, je suis intimement persuadée que ces chers bambins ont des emplois du temps trop chargés. Alors une heures qui saute de temps en temps, ça laisse du temps pour l'ennui et la rêverie, ce qui est excellent pour la construction de la personne !

    Et l'école n'est pas une garderie !

    CC

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