9 novembre 2010

Enterrement

Ça s'est passé dans un cimetière. C'était à peu près à l'heure du déjeuner, mais au menu, il y avait de la viande froide.

Les trompettes vibraient bizarrement, à cause de l'humidité et tout le monde avait une gueule de circonstance : une gueule d'enterrement.


 © AFP/OLIVIER LABAN-MATTEI Photo Le Point.


On a enterré un type mort depuis 40 ans.  Non, ce n'est pas ça : on a enterré des idées mortes depuis 2007. Ou bien avant, d'ailleurs. 

Le type qui a fait le discours pour l'enterrement a abusé sur le subjonctif. C'était louche. Il a aussi fait des blagues : il a cité le macchabée, en faisant croire que c'était une pensée à lui, puis il a ajouté "c'est lui qui le dit"...
Il a aussi répété deux fois que "l'intérêt général n'est pas, MALHEUREUSEMENT, la somme des intérêts particuliers."

L'intérêt général n'est pas, MALHEUREUSEMENT, la somme de mon intérêt et de celui de Mme Bettencourt. 

C'est malheureux.

Mais on avait presque l'impression qu'il cherchait à s'en convaincre. Pour ce qui est de nous convaincre, par contre, ce n'était pas la peine. Malheureusement, les malheureux de l'histoire, c'est nous.

Bon, comme à tous les enterrement, le type qui a fait l'oraison a mis en valeur les grandes réalisations du mort. Et là, ce qui était surprenant, c'était cette volonté de faire siennes ces grandes choses : par exemple, la sécu, la résistance, tout ça...C'est un peu comme lui. On ne sait pas vraiment pourquoi, mais il a fait un rapprochement avec la réforme des retraites, la crise et tout ça. Il a tenté de nous faire croire qu'il avait sauvé la sécu, la retraite par répartition et tout ça. (Pour tenter de la sauver vraiment, cliquer...)

C'est un peu choquant, de parader sur un tombeau. Surtout quand on n'a pas écrit son discours et qu'on l'annone comme ça, alors que le mort en question était capable de te faire vibrer les foules. Non, ce n'était pas vraiment choquant, en fait. A force d'être choqué, d'ailleurs, on est comme anesthésiés. 

Ce n'était pas choquant, c'était ridicule. C'est tout.

CC
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5 commentaires:

  1. Je n'ai pas regardé mais je ne sais pas pourquoi je te crois sur parole !!!!
    Bonne journée

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  2. Le 11 décembre 1969, Charles de Gaulle déclare à André Malraux :

    "Mon seul adversaire, celui de la France, n'a aucunement cessé d'être l'argent."

    (André Malraux, "Les chênes qu'on abat", Gallimard, page 166)

    Cette phrase de Charles de Gaulle est terrible. Terrible.

    Aujourd'hui, l'adversaire de la France triomphe.

    Aujourd'hui, l'adversaire de la France est au pouvoir.

    http://www.marianne2.fr/Exclusif-les-invites-du-President-au-diner-du-Fouquet-s_a80603.html

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  3. Avec toutes mes excuses à luc nemeth, je republie un commentaire que j'ai supprimé par erreur...

    luc nemeth a ajouté un nouveau commentaire sur votre message "Enterrement" :

    BA, sauf votre respect, vous venez de dire une bêtise. Même s'il y a clairement des différence de style : le pôv' chéri n'est jamais que le dernier avatar de la structure mafieuse (je parle ici bien sûr de l'après-1945) que l'on appelle "gôlisme". Et qui, sans être ce que l'on appelle un fascisme, ne s'en caractérise pas moins par sa mainmise sur l'appareil d'Etat.
    J'ajoute, qu'au-delà de votre antagonisme qui me paraît ici fallacieux, c'est faire un très beau cadeau au sarcaud que de laisser croire que le monde a commencé à mal tourner avec lui : car enfin il n'y aura eu que le servile journal Le Monde pour utiliser et en faisant semblant d'y croire le mot... rupture, là où on était au contraire devant une banale continuation-aggravation.
    Et si je dis tout ça, BA, c'est parce que les gens qui tiennent votre discours pourraient bien finir par l'avoir dans le BA-BA avec le retour sur scène des "gôlistes", mon dieu quelle horreur. Déjà on sussure le nom du miraculé de la justice Juppé, pour le prochain gouvernement. Et attendez, BA, c'est pas tout. Pas plus tard qu'aujourd'hui, le servile Monde daté de demain/après-demain titrait en première (!) page : "Jean-Pierre Raffarin : plaidoyer pour une 'rupture sociale". Sic. Sans vouloir ici instaurer le délit de faciès (de toute façon, c'est eux qui ont commencé) : un simple regard sur sa photo suffit pour savoir où il se la met, le baudet du Poitou, la rupture !

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  4. CC, merci, en fait, je n'avais pas vu, j'étais encore sous le choc à cause de l'anniversaire de la mort du Général.

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