2 février 2011

Martial Bourquin vs Eric Besson ?

Les usines peuvent-elles être un sujet glam' tendance pour les journaux de TF1 ?

Moyennement sexy, l'ouvrier ?

En France, il reste pourtant quelques usines et il serait bon de se pencher sur elles, pour tenter d'éviter leur départ à l'étranger : on appelle ça la délocalisation.

Le gouvernement se soucie tellement du problème, qu'il avait collé Estrosi au ministère de l'industrie et qu'il l'a remplacé par Eric Besson. Des spécialistes hors pair du sujet, très engagés sur la question.

Bref...Ce qui pourrait être au cœur du débat sur le chômage, première préoccupation des Français, sur les retraites, sur le temps de travail, est constamment relégué aux oubliettes : pas assez glam', pas assez top tendance...

Pourtant, il y a un homme qui travaille sur le sujet. Certes, il est sénateur et en plus, au PS. Mais ce qu'il a à dire mérite d'être entendu : c'est Martial Bourquin, sénateur et maire d'Audincourt, dans le Doubs. En fait, c'est mon maire. Et c'est un très bon maire.

Mais là n'est pas la question : il doit remettre au Sénat un rapport, en tant que président de la commission sur la désindustrialisation des territoires.

A cette occasion, le sénateur qui n'a pas perdu le sens des réalités a donné une interview à quelques blogueurs. Seb Musset a fait un compte-rendu, ainsi que RVA.

Ce qu'il faut retenir, dans ce que dit Martial Bourquin, c'est qu'il ne faut pas croire les conneries qu'on nous raconte : non, les Français ne sont pas des fainéants. Oui, ils sont productifs, autant et souvent même plus que les Allemands, qu'on nous érige en modèle tous les matins sur les radios publicitaires.

Ensuite, il explique qu'on ne gagne jamais à ne pas faire le jeu de la qualité. Que c'est notre principal atout et que les Allemands, eux, l'ont bien compris. Il cite en exemple une usine de sa commune, reprise en main récemment par un ancien de chez Bosch, pour faire des pistons automobiles haut de gamme, et qui créée de l'emploi...

Il est pourtant glam', Martial !

Enfin, il fustige l'économie façon "école de Chicago" qui croit que la main invisible du marché va rétablir l'équilibre sans que l'Etat fasse grand chose. Il croit en un État actif, qui exige des contreparties quand il donne des coups de pouce aux entreprises privées. Il prend en exemple l'argent donné à Renaud et Carlos Ghosn qui délocalise quand même et qui sous traite à l'étranger, en masse, au risque de se retrouver au chômage technique à cause d'une commande passée à des milliers de kilomètres qui n'arrive pas...Il cite aussi l'exemple édifiant de la baisse de la TVA dans la restauration : pas de baisse pour le consommateur, pas d'embauche, pas de hausse de salaire pour les salariés du secteur. Et des bénéfices en moins pour un État perdant sur toute la ligne...

Pour plus de précisions, je vous conseille évidemment d'aller écouter l'interview in extenso sur Intox2007

Dans un débat face à Éric Besson, Martial Bourquin aurait bien des choses intéressantes à dire...

CC
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3 commentaires:

  1. Ouais, enfin, votre ouvrier, là-haut, il fait plus membre (!) d'honneur des Village people que tourneur chez Citroën, hein !

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  2. Eh oui...mais quand on tape "ouvrier sexy" dans google image, ce n'est pas brillant... :)

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  3. On pourra gloser tant qu'on voudra sur inefficacité chronique de nos politiques, voire les vilipender, rien n'y changera puisque ce sont les technocrates européens (très largement infiltrés, pour ne pas dire noyautés par les faucons US - il n'y a qu'à constater le nombre impressionnant de hauts fonctionnaires européens qui sortent de Georgetown "CIA" University) qui prennent les orientations politiques. Typiquement nombriliste que de croire qu'il reste un semblant de pouvoir aux membres du gouvernement français. Ils font où l'Europe leur dit de faire, point. D'ailleurs, a-t'on vu récemment un débat politique digne de ce nom ?
    Edifiant par exemple de constater que l'ensemble de notre éventail politique fustige et se dit prêt à abroger la loi Giscard-Pompidou-Rotschild tout en faisant une totale abstraction du fait que celle-ci a été entérinée au niveau supra-national par le traité de Maastricht. Oui, les français roupillent devant tf1, et ça leur coûte leur liberté, qu'ils ont un temps oublié de chérir et trop considéré comme acquise.

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