26 octobre 2011

J'ai plombé le marché locatif parisien

J'avoue. Pire que la loi de Robien, pire que les spéculateurs de tous poils, j'ai plombé le marché locatif parisien. J'en ai conscience et je bats ma coulpe.

J'ai passé deux nuits à Paris pour des raisons presque professionnelles : c'était l'AG de l'association qui gère le site de professeurs de lettres "Lettres Experts", dont je suis présidente. L'association est principalement composée de trois membres qui habitent aux quatre coins de la France, si je puis dire. Paris est central. Et puis c'était l'occasion d'un #KDB de folie ! (Avec Intox2007, Seb, Nicolas, Mehdi, DesFraisesetc, Tilly, un gars de Pearltree qui n'a pas de blog, qui a réouvert un blog aujourd'hui ! Bravo ! @megaconnard, une thésarde qui étudie cette drôle de tribu primitive, et mes copains du site Lettres Experts...)

La Comète est magique
Il nous fallait donc un logement pour trois personnes et pour deux nuits. Si possible, il nous fallait un endroit où l'on pouvait travailler ensemble aussi. Et dans des tarifs accessibles pour des miséreux de l'éducation nationale.

Pour un hôtel pas cher de l'autre côté du périf, on ne peut pas compter moins de 65 ou 70 Euros par personne et par nuitée. Sans compter les petits déj'...En gros 400 Euros au total pour les deux nuits, pour trois. Et dans des chambres séparées, ce qui n'était pas pratique pour travailler.

Nous avons donc cherché autre chose. Sans trop de difficulté, nous avons trouvé des offres de location d'appartement. Et là, c'est bingo : un appartement avec trois couchages, une petite cuisine, une télé, une box pour le wifi, le ménage, le linge de toilette, les draps...Pour deux nuits, dans le 5ème arrondissement...Dites un prix...

193 Euros. Il y avait une cafetière et même du café, on a acheté des croissants. On avait tout ce qu'il fallait pour se faire à manger, en achetant des choses au carrouf du coin de la rue.

C'est un tarif défiant toute concurrence, pour le touriste.

Mettons-nous maintenant deux secondes dans la peau du parisien locataire. Deux nuits = 193 Euros. Un mois comportant 30 nuits, ça te met le prix du F2 à 2900 Euros par mois.


C'est une escroquerie énorme. A moins de vouloir un Paris uniquement habité par des touristes qui ne consomment même pas dans les restos, on ne comprend pas comment une pratique comme celle-là a pu être autorisée et comment elle a pu se répandre autant en deux ans.

Car c'était bien, pour deux nuits...Mais cet appart, en province, où on a su raison garder, pour l'instant, ce F2 n'oserait pas se louer à plus de 300 Euros par mois à un étudiant...

Le spécialiste de la question, c'est Seb Musset, merci pour ce pearltree.

La pied-à-terrisation de Paris dans La vie à Paris / Logement / (sebmusset)

CC

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15 commentaires:

  1. Pas encore lu la totalité. Le gars de Pearltrees a un blog qu'il a réactivé ce matin : amsika.posterous.com !

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  2. Oui, c'est lamentable, mais comment l'empêcher ?

    Ca existe d'ailleurs depuis la nuit des temps (les locations "meublées") mais avec Internet, ça se développe pour le tourisme... et donc les prix grimpent.

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  3. Nos commentaires se croisent (entre temps, j'avais lu le billet).

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  4. Oui, là, c'est autre chose : le principe s'est industrialisé. On paye d'avance sur internet. Ce sont des boîtes qui possèdent un parc locatif énorme et qui font bosser des gens au smic pour accueillir les touristes et faire le ménage dans les apparts. Le gars qui nous a accueillis avait fait 5 ou 6 apparts dans la journée, en courant aux quatre coins de Paris et en répondant au téléphone...

    Seb me disait l'autre soir qu'aujourd'hui, il n'y a plus que ça dans les agences immobilières. Il affirmait qu'en 5 ans à ce rythme, il n'y aurait plus de Parisiens à Paris...

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  5. c'est assez incroyable tout ça mais la consommatrice que tu es y a trouvé son compte au final.

    Par contre c'est clair pour que le marché de la location au mois, c'est terrible car du coup plus grand monde ne trouve à se loger.

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  6. Tu dépeins une horreur. D'un côté tu n'as pas les moyens d'aller à l'hôtel qui devient un truc réservé aux vraiment riches (ou à ceux qui peuvent présenter une note de frais à leur employeur).

    Alors tu alimentes un nouveau marché qui détruit le logement de ceux qui ont besoin d'habiter tous les jours dans leur ville. Seb Musset a publié quelques très bons textes sur ce sujet.

    Opposer les pauvres entre eux. Sont très très forts !

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  7. Bonsoir,
    Oui, Melclalex, j'y ai trouvé mon compte, largement...Mais il me reste quand même une drôle d'impression...Paris est-il un parc de loisir ou une vraie ville ?

    @Un partageux : Tu résumes parfaitement la situation...

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  8. Un billet de trente lignes pour justifier une petite partouze à trois entre provinciaux : quelle misère !

    Plus sérieusement, ce billet est absurde. Vous reconnaissez y avoir trouvé votre compte et l'affaire aurait dû s'arrêter là : vous avez découvert un nouveau service qui arrange bien les gens dans votre situation, de quoi vous plaignez-vous ?

    Évidemment, votre règle de trois est absurde : vous ne pouvez pas calculer un loyer à partir du prix que vous avez payé pour deux nuits. Ou alors, faites la même chose avec les hôtels ! Il n'y a d'autre part aucune escroquerie là-dedans, puisque tout semblait clair au départ : vous étiez libre d'accepter ou de refuser. Je note que votre belle conscience de gauche et votre empathie avec les pauvres Parisiens qui-ne-trouvent-pas-à-se-loger n'a pas été jusqu'à vous faire refuser cette solution si pratique et, finalement, si économique.

    Mais c'est sûr : on peut toujours s'indigner après coup. Ça soulage et ça ne dérange personne…

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  9. Tiens ! Y'a le vieux qui trolle cOmme avant guerre.

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  10. Brûlons Paris (en plus c'est moche et ça pue), et reconstruisons un Lutèce en maisons de pailles et de bois abordables et ouvertes à l'étranger (ce qu'elles ne sont plus, oui oui Didier Goux), pour qu'il y trouve gratuitement gite et couvert.
    le reste, hein...

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  11. Bonsoir,
    Didier, mon propos, c'est juste "Les Parisiens sont des cons, vive la province..."
    C'est tout.

    MHPA : :)

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  12. "des miséreux de l'éducation nationale."
    Sans blague !
    Il y a plein d'hôtels pas chers à Paris. (Moins de 60€ la nuit) Bon, évidemment, pas partout, plutôt vers les portes. Et, évidemment, ce sont des hôtels arabes. Ou alors, des Formule1. Sacrilège ! dormir avec des pauvres !

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  13. Bonjour Suzanne,
    Vous m'avez mal lue : ça me surprend !
    Le problème n'était pas tant de dormir... Il fallait un endroit pour travailler et faire une AG aussi...et avec le wifi, puisqu'il s'agit d'un site internet. Pour cela, à moins de réserver une suite dans un hôtel...luxueux (du moins...pas au formule 1, je crois que ça n'existe pas les suites, dans ces établissements...)

    Encore une fois, on a trouvé le truc parfait. La question qu'on s'est posée, simplement, c'est "Pourquoi les parisiens transforment la capitale en disney land, plutôt que défendre leur parc locatif"...Mes grands-parents, ouvriers chez Renault vivaient dans le 14e arrondissement et pouvaient payer le loyer...Un Paris populaire, c'était bien, non ? Et pourquoi les gens qui travaillent dans la boulangerie qui ne sert plus que des touristes, vivent-ils à des heures de RER de leur lieu de travail ? Quel est le bénéfice ?

    Et aussi, mais ça n'a rien à voir, pourquoi y a-t-il des travaux partout et pourquoi la voirie et les trottoirs semblent avoir été bombardés ?

    ...

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  14. C.C: j'avoue: j'avais mal lu.
    Un Paris populaire, c'était bien, non ?
    Après la guerre, ce n'était pas si bien que ça. Surpopulation, locaux insalubres, bidonvilles, peintures au plomb et tuberculose. (hiver 54...)

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