14 octobre 2011

Prof : le métier qui rend fou

Elle a craqué. Elle s'est immolée dans la cour.

Il a craqué : il a massacré tout le monde à coup de sabre japonais.

Évidemment, ce sont des individus, des histoires personnelles, des cas particuliers.

Mais croyez-moi, tout cela ne m'étonne qu'à moitié.

Chaque jour, des élèves irrespectueux. Chaque jour, une administration à la con. Chaque jour, des parents sur le dos. Chaque jour, un ministre qui dit des conneries à la télé. Chaque jour, un manque de reconnaissance sociale. Chaque jour, un pouvoir d'achat en berne. Chaque jour, des mesures à la con qui consiste à ficher les gamins dès l'âge de 5 ans...Chaque jour, plus de précarité pour une bonne partie des collègues, en vacation ou en contrat...Chaque jour...

Un jour, on craque. 

CC
Rendez-vous sur Hellocoton !

10 commentaires:

  1. Et je rajouterai pour moi : chaque jour la précarité.
    4 ans de contractualisation, vacation... commencent à avoir raison de ma motivation. Par moment l'envie se fait forte de tourner la page "Education Nationale" tant que je peux encore le faire...

    RépondreSupprimer
  2. Oui, il faut que je l'ajoute...Tu as raison : j'ai plein de collègues comme toi en salle des profs...Courage... :/

    RépondreSupprimer
  3. Mettrons ça sur le dos de problême "personnel", s'pas ?
    Mon seul lien avec l'éduc nationale est de conduire les gamins de leurs domiciles à l'école (primaire et secondaire): 4 heures/jours et des fois, il me rendent dingue (surtout les primaires) y compris les parents, jamais contents...

    RépondreSupprimer
  4. Et moi cette année je garde le sourire... parce que je suis en reconversion.
    Perso je trouve les parents super : ils arrivent à élever des gamins en se faisant licencier de leur boulot, en vivant à l'hôtel en famille ou en se faisant virer par des proprios parisiens véreux... C'est le profil des parents de ma classe cette année. Les mômes qui font n'importe quoi j'en ai aussi : ce sont des cas lourds qui n'ont personne (maman suicidée devant le gamin, etc.). Je ne vois pas comment on pourra faire quelque chose sans encadrement, sans adultes, psy, médecins, infirmières, animateurs, petits effectifs à taille humaine. Je sais pas. Mais Baroin sait. Châtel sait. Écoutons les incompétents qui savent et obéissons ! Hier en réunion je pleurais carrément, parce qu'on nous bouffait notre unique temps de pause pour nous rererereparler d'évaluations... Puis, une fois épuisés, retour devant 28 gamins pour 3 heures... C'est ça la vie de prof !

    RépondreSupprimer
  5. Les 7 derniers mois qui nous séparent de mai 2012 vont être très longs...

    RépondreSupprimer
  6. A quand la (r)évolution ?
    A quand une lutte active et pour des demandes et un confort autre que celui de l'argent et de la rémunération ?
    A quand un changement radical dans une Europe qui souffre et suffoque un peu plus chaque jour...

    RépondreSupprimer
  7. Ce suicide d'une enseignante, dans sa mise en scène en forme de cri, en dit long sur ce qu'il y a de refoulé dans ce métier impossible: les humiliations, les salaires obcènes, les parents chouchoutant leurs gosses jusqu'à déraison, l'administration inhumaine, le pédagogime ridicule, l'impossibilité de réformer quand on sait que chaque réforme est prétexte à rabaisser davantage...
    Le pire c'est d'entendre ses élèves: Elle n'avait pas le droit de faire ça, elle nous traumatise!
    Face à ces petites ordures qui imposent leur dictature au monde, il n'y a plus que le retrait, le silence.

    RépondreSupprimer
  8. Bonjour,

    J'ai la quarantaine et j'officie dans l’Éducation nationale depuis 23 ans (pion, puis auxiliaire, puis certifié de lycée professionnel), donc je n'ai pas choisi ce métier par hasard, mais par conviction. Et là je dois dire, que je me pose des questions sur mon avenir...

    Quand on lit le mépris total des gens sur les forums, quand on subit de plus en plus la haine des élèves et de leurs parents, quand on se coltine une administration ubuesque et des réformes au pas de charge... on se prend à douter...

    Prof, aujourd'hui, c'est être un moins que rien, un parasite...
    A quand le port d'une sorte d'étoile jaune pour nous désigner directement, au quotidien, à la vindicte populaire (avec la bénédiction de ceux qui dirigent) ?

    Je comprends cette collègue qui a fini par craquer. J'attends les suites de cette affaire : les parents portant plainte contre le lycée parce que cette "prof dérangée" n'a pas eu la décence de se suicider chez elle... et a choqué durablement le mental de leurs chérubins (qui regardent pourtant "SAW" et autres trucs gore avec délectation).

    On marchera alors totalement sur la tête, mais plus rien ne m'étonne...

    Cordialement,

    @+, un prof désabusé

    RépondreSupprimer
  9. L'Etat a baissé les effectifs. Les parents se remettent jamais en cause et transfère l'indiscipline, les mauvaises notes de leurs enfants sur le dos des profs. Les profs sont au bout de la chaîne et c'est eux qui se prennent la décharge.

    Une société intelligente devrait mettre le paquet dans l'éducation. Au lieu de ça, il faut faire plus avec moins de moyen ce qui est illusoire.

    RépondreSupprimer
  10. Le métier se dégrade à l'image de la société. Soit tu t investis par conscience pro et tu deviens dingue. Soit tu te préserves et tu avales des couleuvres. La deuxième option est moins douleureuse. C'est le prix de la sécurité de l'emploi et des vacances. Un prix très élevé. Moi, j 'espère changer dans 10 à 15 ans maxi, un reclassement ou une démission tant pis.

    RépondreSupprimer

Les commentaires sont modérés pour les billets de plus de deux jours.