5 novembre 2012

Qui élève les enfants ?

C'est le commentaire de Gat' qui m'a fait réfléchir, hier soir  :

"Oui ; comme le fait qu'un enfant soit élevé par ses 2 parents. C'est un mythe pour beaucoup, depuis des millénaires..."
Il est vrai que depuis toujours, et même avant, les enfants sont principalement élevés par les femmes : les mères, pour les classes populaires, les bonnes dans la haute société.

Et la terre ne s'est pas arrêtée de tourner.

Les réactionnaires qui s'opposent au mariage pour les personnes du même sexe cherchent à imposer une anthropologie de type conservatrice. Ils se basent sur un modèle familial qui n'a jamais vraiment existé de manière unique. Certes, il est le modèle bourgeois qui existe depuis le milieu du XIXème siècle. Mais il n'est pas immuable et ces dernières années, il n'est plus du tout le modèle dominant. En fait, depuis que les femmes ont plus de droits, ces modèles ont changé et c'est très bien ainsi.

Dans mes classes, j'ai des enfants élevés par des femmes seules, par des pères seuls, moins souvent, par des grands-parents parfois, j'en ai qui vivent en foyer. J'en ai beaucoup qui s'élèvent tout seul, en fait. Est-ce un mal, est-ce un bien ? C'est ainsi.

Ceux qui sont entourés d'amour et d'un peu de culture, de souvenirs, d'histoires s'en sortent mieux. Quel que soit le contexte. 

CC
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24 commentaires:

  1. Complètement d'accord avec toi, notamment avec ta conclusion.
    Et si j'osais, je dirais que l'adoption par un couple "gay", c'est l'assurance que pour une fois, l'enfant soit élevé par un homme :)

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    1. Oui. Et puis le chemin de l'adoption est tellement long et pénible qu'on est sûr que c'est le résultat d'un vrai désir d'enfant, réfléchi et solide...Ce qui n'est pas forcément le cas dans les couples traditionnels...

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  2. Tu as raison, mais il a fallu que j'ai deux "proches" (toi et un copains blogueur que tu connais sans doute mais peu importe) soient réellement revendicatifs pour que je commence à m'intéresser au sujet.

    Donc, le combat n'est pas terminé...

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    1. Ton commentaire me fait plaisir, Nicolas ! Le combat ne fait que commencer : le projet est présenté à l'assemblée ce mercredi...
      Bises

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    2. Je sais ! (Non... Ce n'est pas à l'assemblée mais au conseil des ministres si ma mémoire est bonne). Toujours est il qu'une des premières conversations qu'on ait eues, tous les deux, au sujet de l'homosexualité (on était à la comète, il y avait quelqu'un d'autre avec nous, je crois que c'était Trub) tourne en boucle dans ma tête (rappelle-toi, une histoire de camionneurs).

      Bref, les mentalités bougent.

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    3. Je m'en souviens très bien...Je viens de l'évoquer avec une amie avec qui je discutais...
      Les mentalités ne bougent que si on discute et si les gens ont l'occasion de voir autre chose que la gay pride...
      ;)

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    4. Ça ne me dit pas ce que je fous à discuter avec une gouine fonctionnaire à cette heure avancée. ;-)

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    5. Je suis en vacances (en plus !), je peux me coucher tard !

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  3. Merci pour ton commentaire Thierry, il m'a fait beaucoup rire !

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    1. Je ne sais pas si c'était une boutade, mais on peut le comprendre comme cela aussi...

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  4. Je suis bien d'accord avec toi et je ne comprends pas que tout ces soi-disant bien pensants s'opposent à ce qu'un enfant soit simplement aimé...

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    1. Il n'y a rien à comprendre, quand il s'agit de la Vérité Divine... :)

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  5. Très intéréssant tout ça... Mais pourquoi interdire la polygamie? Une femme peut aimer 2 hommes ou l'inverse. Pourquoi n'auraient pas eux ou elles aussi ce droit au mariage? Car j'ai bien compris qu'il s'agissait se sortir d'une "anthropologie de type conservatrice"... Pourquoi un enfant ne pourrait-il pas avoir 2 mamans ou un papa ou l'inverse? Vous avez raison: Marre de ces réactionnaires!

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  6. La polygamie fait précisément partie de l'anthropologie de type conservatrice : qui la réclame ? Les musulmans intégristes. Quoi de plus conservateur que des religieux, quels qu'ils soient... Mais ils ont au moins l'avantage d'être honnêtes à ce sujet ! Relisons ensemble toute la littérature bourgeoise du XIXe : n'est-ce pas l'apologie de la polygamie ? L'adultère était toléré (pour les hommes en priorité, mais Madame Bovary nous montre que les choses sont partagées), pour palier aux mariages arrangés qui ne satisfaisaient ni les corps, ni les âmes.
    Intéressant de voir que c'est ce fantasme qui revienne comme argument épouvantail...
    Là, je rappelle que le projet de loi se base sur l'égalité des droits et que dans le code civil, la fidélité est une obligation.

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  7. Si on autorise la polygamie, faudra penser à le faire pour la polyandrie. Je crois que la société primitive ne s'embarrassait pas de ces détails et ne vivait pas forcément dans un bordel.

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    1. Polygamie signifie "plusieurs unions", c'est un terme neutre, donc pas la peine d'en rajouter !
      :)

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  8. Pardon :) Encore un effet de la belle mentalité judéo-machin : polygamie = forcément plusieurs femmes.

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  9. Quand le couple ne s'entend pas, il y a des carences, des déchirures, des blessures dont un enfant se relève, parfois il ne se relève pas.
    On n'est pas trop de deux pour s'en occuper vraiment.
    Après, un père et une mère, c'est l'idéal, Cycee. Quand les deux sont en accord et prennent le temps. Des enfants, cela ne se laisse pas pousser dans un coin, et on ne les arrose pas de temps en temps. Ils ont besoin de référents.
    Il ne faut pas sous-estimer la difficulté d'élever correctement des enfants.
    Je ne sais pas franchement si c'est mieux ou moins bien, avec un couple de lesbiennes, de gays ou des familles recomposées. C'est sans doute bien plus difficile sans un réel référent de l'autre sexe. Mais pourquoi pas, pas impossible.
    En sachant que la difficulté est plus grande.
    J'espère que tu comprends mon point de vue de fille de divorcés, de petite-fille élevée par sa grand-mère et de mère en couple stable hétéro.
    Biz

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  10. Rosa, si nous vivions dans un monde idéal, ces questions ne se poseraient pas !
    L'argument du manque de réfèrent nous l'entendons souvent aussi. Il serait valable si les couples vivaient en vase clos, sans grand-parents, sans amis, sans oncles et tantes, sans instituteurs...les référents ne manquent pas dans la société.
    Finalement, homo ou hetero, il est toujours difficile d'élever des enfants... Le faire avec amour et intelligence, du mieux possible, c'est la seule chose envisageable.

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    1. Je te dis juste de faire attention, quand tu auras ta famille, de bien essayer de combler ces manques de figure paternelle, car tu ne les comblera pas complètement, et de bien te dire que la maman biologiquement parlant aura toujours une préséance parce qu'elle l'aura porté et que le lien physique qui unit une mère à ses enfants est très fort, l'autre maman n'aura pas ce lien.
      Je ne te dis pas que c'est impossible, je te dis juste que plus on en est consciente mieux c'est.
      Car je pense que tu voudras le mieux pour vos enfants.
      Et c'est vraiment à coeur ouvert que je te dis cela.

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    2. et en tant que femme, je sais que tu as toutes les qualités pour faire une merveilleuse mère biologique ou deuxième maman, je ne sais pas si ce serait l'un, l'autre ou les deux, je m'en fiche, c'est votre histoire.

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    3. Rosa, je pense que tu dois être une mère merveilleuse...et j'espère que le père de tes enfants est à la hauteur...pas simple de n'être que le père quand le lien biologique mère enfant est si fort !
      Bises

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    4. Franchement, si une tierce personne ne se met pas entre ce lien pour réequilibrer, c'est limite un esclavage.
      C'est le rôle du père, du beau-père et pourquoi pas de la deuxième maman? C'est ce que j'ai remarqué, en tout cas. Biz

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  11. Effectivement, ce qui compte, c'est l'amour. Quand il n'y en a pas, même dans un couple "conventionnel", cela fait des ravages.
    Un bel argument pour contrecarrer les anti-adoptions par les couples homos, au nom du bien-être de l'enfant

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