24 avril 2017

Présidentielle, tour 1

Dans ce village riant : 180 votants. Le Pen 58, Fillon 48, Macron 48, Mélenchon 39, Dupont-Aignant 11...
Hier soir, je savais que la soirée serait morose : j'avais fait campagne pour un candidat qui n'avait pas une seule chance de passer le premier tour. Il faut savoir perdre, surtout quand on a fait campagne pour des convictions.

Mais ce matin, le réveil est bien plus amer que je n'aurais cru. Ecouter la radio, lire partout les commentaires de ce résultat, c'est halluciner. J'ai l'impression d'avoir fumé du crack hier soir, alors que je n'ai même pas réussi à être un peu pompette.

Car certains semblent se réjouir. Je ne sais même pas comment c'est possible. C'est sans doute parce que j'ai fait 13h-21h au bureau de vote hier, à sourire et à prendre la carte électorale de plus de 30% d'électeurs de Marine Le Pen. Ma perception de la réalité est sans doute faussée.

J'espère vraiment que quelqu'un, cette fois-ci, va prendre conscience des résultats. Vraiment. Et pas seulement le soir des élections. D'ailleurs, c'est bien ce qui me fait peur : hier soir, personne n'a même pris le temps de dire "Nous avons compris le message", comme c'est de coutume depuis 2002.

Mais il faut pourtant se rendre à l'évidence : Marine Le Pen est en tête dans toute une partie de la France. Dans la France des petites villes, des villes moyennes, des petits villages. Elle est en tête largement dans tout ce qui n'est pas la France des éditoriaux, du parisianisme et de l'élite bien pensante. Et ça va nous péter à la gueule.

A moins que Macron, soudain se rende compte qu'il ne faut plus délaisser la province, les collectivités locales, les services publics de proximité, les fonctionnaires territoriaux.

Mais ce n'est pas en supprimant encore des fonctionnaires (120 000 suppressions prévues dans le programme de Macron), en supprimant des moyens aux budgets des villes (suppression de la taxe d'habitation) et en disant aux gens de travailler plus, plus longtemps, sans être payé dignement, qu'on va réussir à changer la donne. Et surtout si l'on ne tient pas compte de l'incroyable sentiment d'injustice, ce sentiment d'être délaissé alors qu'on fait tout ce qu'on nous demande, depuis si longtemps et que ceux qui profitent du système sont ceux qui trichent.

Il est évident que je ne veux pas de Marine Le Pen et que je voterai Macron. Evidemment. Mais j'espère vraiment qu'il ne fera pas cette politique qui nous a menés où nous sommes. Et qu'il ne se méprendra pas sur les résultats.

CC
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1 commentaire:

  1. difficile de voter pour l'un des médecins responsables de la maladie, c'est ce que je me répète pour l'instant. bravo pour ton billet camarade.

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