Évidemment, il en est toujours pour LE défendre, envers et contre tout.

Il en est toujours pour dire qu'IL agit, lui, au moins.

Il se trouve toujours suffisamment de monde pour déclarer qu'ils vont voter pour LUI. Si le premier tour de l'élection présidentielle était là, aujourd'hui, par ce beau dimanche de mai, l'homme serait encore le premier. Le premier de quoi ? Mieux vaut se taire.

On peut toujours discuter sur la manière dont la question du sondage a été posée, on peut toujours gloser sur qui pose la question, avec quel objectif, pour qui...On peut toujours supposer que les chiffres sont bidonnés...

On peut toujours argumenter que les Français sont des veaux et que la politique n'intéresse plus personne, que les gens s'en remettent au plus bruyant, au plus visible...

A longueur de semaines, on s'échine de tous les côtés pour démolir, pour dénoncer, pour montrer le plus clairement possible combien l'homme et bien au-delà, sa politique, sont mauvais, dangereux, inefficaces.

On a beau faire, rien ne change.

On y avait pourtant cru, le 29 janvier et le 19 mars. On s'était dit que les gens prenaient conscience. Et puis le 1er mai a été moyen. Et puis les sondages continuent de dire le contraire.

On a honte pourtant, quand on en parle dans la rue, au bistro ou au marché : trop la tehon...

Il faut croire que la honte, c'est bon et que toute honte bue, on ne garde que le plaisir de se faire du mal...

Le 7 juin, date des Européennes, la mécanique bien huilée et bien préparée par Sarko himself se sera mise en marche : une campagne courte, avec, cerise sur le gâteau, Nicolas et Obama sur une plage du débarquement, se serrant chaleureusement la pince. Une belle mise en scène pour faire rêver le péquin moyen, dans Voici et un score assuré aux élections. Certes, le score de l'UMP sera un peu moins bon que celui de l'abstention, mais est-ce vraiment un problème ?

On va me dire, je le sais, je le sens : "Mais qui d'autre ? Rends-toi à l'évidence : il n'y a personne en face...C'est pas Besancenot, le gentil facteur ou Royal, la folledingue du Poitou qui peuvent faire le poids...En plus Royal, elle est presque SPF : sans parti fixe, le PS ne veut plus d'elle..."

Pas d'opposition crédible...Mais la majorité non plus n'est plus crédible...Soyons francs...

"Oui, mais ils sont là, alors bon, qu'ils fassent le boulot ! c'est quand même pas facile en temps de crise...Il n'a pas de bol, aussi, Sarko : aussitôt élu, une crise lui tombe dessus, qu'est-ce que tu voulais qu'il fasse...Tu crois vraiment qu'ils auraient fait mieux, les autres ?"

En fait, ce qui nous manque cruellement, c'est une putain d'autre alternative.

Entre les loosers et les autres loosers, il faut absolument un plan B.

Vite, ça déborde, comme dit la pub.

CC