29 juillet 2025

Loi Duplomb : nos députés sont-ils des ânes ?

Gloire à nos maraîchers locaux et bio ! 

La loi Duplomb fait couler tellement d’encre…Difficile d’en parler en disant quelque chose de neuf. Bien que les “pour” et les “contre” s’en remettent au “bon sens” pour défendre leur point de vue, le débat s’enlise. Pourtant, il a le mérite de permettre de parler un peu sérieusement d’agriculture. 

Les “pour” mettent en avant le fait que les autres pays bombardent leurs productions de pesticides, ce qui leur permet d’inonder le marché de produits bon marché, ce qui fait du tort aux agriculteurs français. C’est injuste et il n’y a pas de raison qu’on ne se batte pas avec les mêmes armes que les autres. C'est une évidence : si les autres s'empoisonnent, pas de raison qu'on ne fasse pas pareil ! 

Les “contre” mettent en avant le principe de précaution : même s’il y a querelle chez les scientifiques, dans le fond, même les plus “pour” savent bien que ce qui tuent les petites bêtes a de grandes chances de faire du mal au plus grosses : c’est-à-dire aux agriculteurs qui sèment des pesticides sur leurs cultures et à nous, les consommateurs, qui les mangeons. 

De mon côté, vous vous en doutez, je suis “contre” cette loi, qui est un retour en arrière, tel qu’on le vit déjà pour le bio depuis quelques années. On nivelle par le bas au nom de la rentabilité, mais surtout au nom de la paresse intellectuelle.  

Pourtant, comme tout le monde, dès que j’en ai les moyens, j’ai plutôt tendance à donner des produits bio à mes neveux et nièce, à mes amis et à moi-même. C'est peut-être parce que mon père est mort d'un lymphome au cerveau, maladie dont le lien avec les pesticides est officiel, mais je crois fermement que ce qu'on ne met pas dans la terre et sur les végétaux, toutes les cochonneries que les animaux n'ingèrent pas, ne se retrouve pas dans notre assiette. Il y a déjà assez à faire avec la pollution de l'air, de l'eau et de tout ce qui nous entoure, pour ne pas en rajouter.

Continuons de parler vraiment d’agriculture, plutôt que de nous enfermer dans des polémiques stériles. 

Si je dis que c’est par paresse intellectuelle que les députés ont voté cette loi Duplomb, c’est parce que la tâche pour changer la situation, en matière d’agriculture, est lourde. 

Les agriculteurs sont aujourd’hui 4 fois moins nombreux qu’il y a 40 ans. Ce n’est pas la peine de remonter aux années 30 pour comprendre le problème. Mais on peut aussi se rendre compte grâce à ce chiffre : il y avait 10 millions d’agriculteurs en 1945, il y en a moins d’1 million aujourd’hui. Entre temps la population française est passée d’environ 40 millions à près de 70 millions. 

Vous le voyez, le problème ? 

Si vous ajoutez à cela que certains “gros” agriculteurs (c’est à dire possédant des exploitations de plusieurs centaines d’hectares), s’amusent à planter des maïs qui ne servent à nourrir ni les êtres humains, ni les animaux (mais les voitures, en éthanol, ou les fabricants de “plastique” bio, pour faire des barquettes pour mettre de la junk food dedans), vous ajoutez une donnée implacable : il n’y a pas assez d’agriculteurs pour nourrir les gens. 

Les députés, donc, au lieu de faire une loi permettant de produire plus à l’hectare, feraient mieux de se creuser un peu la tête pour permettre l’installation de plus de vrais agriculteurs : des agriculteurs permettant une vraie politique alimentaire saine et locale. 

Plus d’agriculteurs respectueux de la terre, plus d’agriculteurs produisant de vrais produits consommables et approvisionnant une vraie filière directe du producteur au consommateur. 

Au lieu de cela, on encourage l’agro-industrie, la grande distribution, les installations gigantesques nécessitant des prêts bancaires qui prennent à la gorge les agriculteurs, toujours plus prisonniers de ce système. Je pourrais en faire des romans, évidemment. 

Mais quand je lis les âneries des députés qui ont voté pour, je me dis qu’il est difficile d’instruire des ânes. C’est mon côté paysan, ça. Et puis aussitôt ai-je pensé cela, aussitôt je me trouve très dure envers les ânes…

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2 commentaires:

  1. Les ânes ont du toucher des carottes, je vois que ça. Cependant ce n'auraient pas dû leur provoquer une si courte vue. Ils ont sûrement des enfants ?

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    1. De très grosses carottes de l'agro industrie, c'est évident ! De quoi payer du bio à leurs enfants, c'est sûr, on ne se fait pas de soucis pour eux...

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