6 mars 2010

Délocalisation de l'agriculture ?

Nicolas Sarkozy n'y connait rien en vache. Néanmoins, ce matin, il a cru bon de se lever avant l'heure pour célébrer cette fameuse France qui se lève tôt pour les traire.

Il s'est entretenu avec la FNSEA, le syndicat de droite des agriculteurs détenteurs de gros tracteurs dans les plaines riches où les maïs se ramassent à la pelle, ainsi que les grosses subventions de l'Europe.

Rappelons que les maïs, c'est une des aberrations de l'agriculture française, puisque ça demande beaucoup d'eau et que c'est souvent planté à des endroits où, justement, il n'y en a pas beaucoup - sauf dans les nappes phréatiques, préalablement souillées par les éleveurs intensifs de porcs, qui ont besoin, eux aussi, d'eau, qu'ils ont préalablement souillée grâce aux engrais qu'ils mettent sur le maïs, utile pour engraisser les porcs...On n'en sort pas.

Mais ça rapporte, puisqu'il y a des subventions européennes.

Comme pour tout, donc, Sarkozy a pratiqué une politique de classe : il a flatté les plus riches, ceux qui peuvent se payer des gros 4x4 et des rolex, comme lui...

Pas une seconde de réflexion sur une potentielle agriculture paysanne, possiblement créatrice d'emploi et de ressources, et surtout plus respectueuse de l'environnement.

Pendant ce temps-là, on détruit des emplois dans cette profession sinistrée qui ne vaut rien aux élections...Pendant ce temps-là, on détruit jusqu'à la formation pour ces métiers...

D'ailleurs, c'est là que le combat rejoint aussi celui de l'éducation nationale et du service public. C'est le ministère de l'agriculture qui gère les lycées agricoles et qui est entrain de les détruire dans le silence radio le plus assourdissant.

Ce qui fait d'ailleurs penser qu'on est doucement entrain de délocaliser l'agriculture, comme on fait pour l'industrie. Les produits de base ne seront bientôt plus du tout fabriqués en France.

C'est bien pour ça que Sarkozy s'en fiche comme de sa première paire de talonnettes.

CC
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3 commentaires:

  1. Et pourtant, je pense que l'agriculture raisonnée a de beaux jours devant elle.
    Mais voilà, les subventions européennes ou l'appât financier amènent les agriculteurs à cultiver soit du maïs, soit du colza, et à fatiguer les sols.
    C'est ainsi que même dans des régions où traditionnellement le maïs n'était pas cultivé, on en voit maintenant partout.

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  2. Bien dit, mais tout ça n'empêche pas la majorité de la profession de voter pour l'UMP... Une profession qui s'est pas mal endettée pour produire et produire industriellement (et polluer). Je doute que sarko, si l'UE lui en laisse la possibilité, ait la volonté de changer de modèle d'agriculture...

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  3. Bonjour,
    @Flèche : bien sûr qu'une agriculture raisonnée, voire bio, a de l'avenir...Mais la politique et elle ne fait pas bon ménage...Cela fait plus de 50 ans qu'on fait l'inverse, difficile de changer de si mauvaises habitudes...

    @dpp : les paysans votent à droite, oui. Sauf ceux de la confédération paysanne...Mais ils ne sont pas la majorité. En fait, naturellement, l'agriculteur est un propriétaire et donc, il vote pour défendre ses intérêts de propriétaire...C'est contradictoire...Mais pas forcément tant que ça.

    Sarko n'a pas la volonté de changer un système qui fait plaisir aux plus riches de la profession et qui ne l'empêche pas d'avoir quand même des voix aux élections...

    Mais je continue de croire à une agriculture paysanne, de proximité et surtout auto-gérée. Que les agriculteurs commencent par se débarrasser de la grande distribution...

    CC

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