12 avril 2010

Désorganisation


Vous avez remarqué ?

D'un côté, les salariés du public ne sont pas contents. Leur pouvoir d'achat n'augmente pas, leurs conditions de travail se dégradent.

Ils doivent quand même acheter des grosses berlines avec un toit en verre et une cafetière nespresso pour faire comme leurs collègues.

Mais ils gueulent : contre les salariés du privé, qui assurément, à études égales, gagnent bien plus, contre les professions libérales, ces bourgeois méprisant qui votent à droite, contre les paysans qui touchent les subventions de l'Europe, contre les routiers qui sont bien plus efficaces qu'eux quand il s'agit de faire la grève...

D'un autre côté, les salariés du privé ne sont pas contents. Leur pouvoir d'achat n'augmente pas, leurs conditions de travail se dégradent et ils sont de plus en plus précaires, à cause de l'usine/la société/l'entreprise (rayez la mention inutile) peut s'amuser à délocaliser ou à fermer au moindre petit coup de fièvre de la bourse.

A côté de ça, il va de soi, ces salariés se voient obligés d'acheter des grosses berlines avec un toit en verre et une cafetière nespresso, pour faire comme leurs collègues.

Mais, autour d'une tasse "What else ? (le dimanche, seulement et quand on a des invités, oh ! il t'est déjà venu à l'idée de ramener le prix du café "What else ?" au prix du litre ? Non ? Ne le fais pas, tu vas t'étouffer...), autour d'un kawa, donc, ils râlent.

En plus, pile le jour où ils ont décidé d'aller sur la côte pour décompresser, ces cons du service public décident de faire grève. (Oui, on ne prend pas non plus la grosse berline, vu que l'essence, ça coûte presque aussi cher que le café nespresso, sans déc'...)

Alors, non seulement, les salariés du privé gueulent contre leur vie, mais aussi contre les fonctionnaires qui sont quand même bien privilégiés.

Par ailleurs, les gens des professions libérales et les indépendants ne sont pas contents. Leur pouvoir d'achat n'augmente pas et leurs conditions de travail se dégradent. Qu'ils soient docteurs, commerçants, artisans ou paysans, bon sang, ça eut payé, mais ça paye plus.

Mais bien sûr, il faut quand même acheter des grosses berlines avec des toits en verre et des cafetières nespresso. C'est bien le minimum pour ne pas passer pour des miséreux.

Et donc, ça râle : contre les impôts d'un Etat trop/pas assez (rayez..., etc.) libéral, contre ces putains de fonctionnaires, contre les salariés du privé qui préfèrent épargner plutôt que consommer...Bref, ça gueule.

Enfin, les chômeurs, les retraités, les inactifs ne sont pas contents. Ils ne voient pas leur niveau de vie augmenter, bien au contraire. Et ils sont de plus en plus précaires.

La raison voudrait qu'ils ne s'achètent pas des berlines avec un toit en verre et des cafetières nespresso. Mais après tout, avec Sofinoga et Cofidéco, tout est possible. Et comme tout le monde, ils gueulent, dans leur coin...

Bref, tout le monde gueule de son côté. Tout le monde gueule les uns contre les autres.

On est pourtant tous dans la même mouise. Mais on est complétement désorganisé. Au lieu de gueuler les uns avec les autres, on joue le jeu de la division.

Et le chef d'orchestre de tout ça, qui est-ce ? Qui trouve son compte dans ces querelles de clochers ? Je vous laisse répondre...

...

CC
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3 commentaires:

  1. Excellent billet, un régal —à condition de bien digérer les ingrédients ! Mince, je le lis trop tard pour un lien précis (mais je t'ai taguée quand même).

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