Communiqué de presse de la Barbe
8 juin 2010 – Vote de la réforme des collectivités territoriales.
Trois membres du groupe d'action féministe la Barbe sont intervenues en début d'après-midi à l'Assemblée Nationale pendant les questions au gouvernement
Au moment de la question du député PS Bernard Derosier au sujet de la réforme des collectivités territoriale, les activistes qui se trouvaient dans le public ont mis leurs barbes postiches, se sont levées et ont lancé leurs tracts de félicitations ironiques au milieu de l'hémicycle.
"Messieurs les Députés, La Barbe vous félicite ! Contre les sirènes de la parité, vous êtes à l'avant-garde et votre résistance nous honore. Ainsi, quelques femmes se sont immiscées dans vos rangs, mais suffisamment peu pour vous faire échouer dans votre entreprise de grandes réformes et notamment celle des collectivités territoriales.
Que chacun et chacune reste à sa place, telle est la devise de La Barbe.
Depuis la loi dite "sur la parité" du 6 juin 2000, les femmes s'infiltrent dans nos instances politiques locales : conseils municipaux 35%, conseils régionaux 47,6%, les chiffres font frémir. En outre, face à la réduction des mandats régionaux et départementaux de 6000 à 3000 pour 2014, n'oublions pas cette vérité terrible : une place pour une femme est une place en moins pour un homme. Comment nos élus pourront-ils dans ces conditions conserver les charges électives multiples indispensables à la conduite avisée des affaires publiques?
Soyez donc valeureux et sereins! Votez dès cet après-midi pour la réforme!"
Elles ont ensuite quitté les tribunes en criant « Bravo! La Barbe! », sous des applaudissements nourris et accompagnées par un service d'ordre très impressionnant.
En fin de séance, à la sortie du Palais Bourbon, elles ont été félicitées par Arnaud Montebourg qui était dans la tribune du public également et par le député socialiste de Tours qui leur a annoncé que la loi venait d'être adopté de justesse avec 276 voix contre 240.
"... le gouvernement a décidé de remplacer le scrutin de liste régional par un scrutin uninominal pour les futurs conseillers territoriaux qui, à partir de 2014, remplaceront les conseillers régionaux, cela se traduira par un recul terrible de la parité. Toutes les projections montrent qu'on passera de 48 % de conseillères régionales à 17 % de conseillères territoriales" Elisabeth Guigou, Le Monde (4 Juin 2010)
CC
Remplacer des bourgeois par leurs sœurs, filles ou femmes ne va rien changer à la condition de l'écrasante majorité des femmes ; et des hommes.
RépondreSupprimerUn combat bien malsain, organisant la guerre des genres, et cachant par conséquent la guerre des classes, bonjour les idiotes utiles.
Tu parles des conseils d'administrations avec Bernadette Chirac ou Mme Woerth ? Certes...Certes...
RépondreSupprimerMais pourquoi des filles comme moi ne sont pas en tête de liste ?
Pourquoi les femmes s'investissent moins en politique ? Même localement ? même à une échelle où ce ne sont pas forcément des bourgeois ? Parce qu'elles s'occupent des gosses et que ça prend du temps et de l'énergie.
Ce combat n'est pas vain, surtout en ces temps d'obscurantisme qui revient au galop...ça participe d'une certaine vision de la société.
D'autant que les femmes sont les plus touchées par la pauvreté...Pas négligeable...
:)
avec le premier commentaire, je vois qu'on a peu de chances d'avancer ...
RépondreSupprimerheureusement qu'on a ce genre de collectif, des citoyen(ne)s qui font autre chose que râler derrière leurs écrans de télé et ordi !
Débattre, convaincre ou essayer, voire persuader...On peut toujours faire avancer les choses ! :)
RépondreSupprimer@CyCee : Je te renvoi ton sourire, mais mettre tout le défaut d'investissement des femmes en politique sur le dos de la maternité, c'est un peu gros.
RépondreSupprimerEn France, l'âge moyen de la première grossesse est d'environ 30 ans. De 18 à 30, pas d'enfant...
18/30a, c'est aussi un age où on est plus enclin à vouloir changer le monde (que ce soit à l'ump ou plus à gauche..).
Où sont elles, celles qui n'ont pas l'excuse d'avoir un enfant ?
Pour le reste, je te renvoi chez lutte ouvrière, qui a réglé ce problème depuis bien longtemps en interne, et qui peut maintenant s'occuper d'autre chose.
@Laurent : ton disque est rayé.
Est-ce que Lutte ouvrière n'a pas présenté Arlette comme un va-tout sachant parfaitement qu'elle n'avait aucune chance d'être élue ?
RépondreSupprimerJe maintiens que les femmes sont formatées pour faire autre chose que de la politique, tout comme elles sont formatées pour faire autre chose que des maths, que de la mécanique, que d'occuper des postes à responsabilités...L'éducation y est pour beaucoup. C'est toute une société qui est à dé-formée, sur le sujet.
Le féminisme n'est pas un combat d'arrière-garde.
En France, moins qu'en Inde, mais tout de même...
Nota : je ne suis pas contre la parité à l'assemblée, je suis contre l'assemblée. Je dis aussi que cela ne changera rien. 99% du lot est de la grande bourgeoisie (peu importe son genre..) et défendra les intérêts de sa classe. C'est l'assemblée qu'il faut supprimer, son système représentatif truchant le nom de démocratie, etc.
RépondreSupprimerPour LO : Pour les féministes des médias, peu importe. Elles peuvent la remercier.
Pour les femmes formatés : j'aurai plutôt tendance à dire que c'est l'ensemble de la société qui est formé pour se désengager de la politique. La plupart des militants du PS croisés sont incapable de me donner la définition du mot "socialisme". Garçon et filles confondus.
Il serait intéressant de savoir quelle est la parité de chaque parti "à la base".
Question perso : Pourquoi as tu fait prof et non mécano ?
:)
Le nota est d'importance ! D'accord pour la révolution, mais aussi par et pour les femmes, un peu mieux que pour la première, alors !
RépondreSupprimerJe ne suis pas très habile de mes mains, de manière générale, je préfère utiliser mon cerveau, on peut le faire assis ou même couché. Pour de vrai, j'ai été méga formatée par la société. J'ai même un prof de maths qui m'a dit en 4ème que les maths, ce n'était pas pour moi et que je n'y arriverai jamais. Avec le recul que j'ai, maintenant, et l'expérience pédagogique, je sais combien cela m'a porté préjudice. Mais pour me rattraper, je m'intéresse beaucoup plus que je le devrais à la politique -si l'on considère que je suis une femme et que je devrais beaucoup plus parler de louboutin, de verrines et de blush...-
Mais comme je suis lesbienne, je n'entre pas dans les stats...
Comme c'est compliqué !
;)
Pour le nota : ici, mon genre m'impose à devoir préciser ce type d'évidence. La plupart des blogueurs de gauche pense d'abord lutte des sexes que de classes (si un homme critique une façon de faire mais pas le but, c'est déjà du machisme, sans chercher plus loin), il me faut composer avec, et me justifier.
RépondreSupprimerJe compte publier un article plus complet bientôt sur le sujet.
Pour le blush (etc.) tu t'imposes à toi même un garde-fou imaginaire. Rien ne t'impose quoi que ce soit sinon toi-même ; cet imaginaire est excuse à une réelle libération de ce qui nous opprime.
"Je suis une femme, donc, je ne peux / je ne dois... Mais si en fait je peux..."
Le but est de supprimer dans la tête de chacun et de chacune les 15 premiers mots de cette dernière.
(faut vraiment que je fasse ce billet...).
Pour les stats, je ne vois pas en quoi l'orientation sexuelle peut ou pourrait te sortir des stats (explique ;))
Edelihan, je ne m'impose rien, pour le coup du blush et tout ça, je n'en parle pas parce que je m'en fiche, je n'en mets jamais et en vrai, je ne sais même pas vraiment ce que c'est...
RépondreSupprimerEt je m'exprime souvent avec beaucoup de second degré, il est bon de le savoir !
J'attends ton billet !
:)
Allons.. Tu y a pensé seule comme étant la normalité auxquelles tu devais te soumettre, peu importe le degré de la discussion. L'inclure comme tel... etc. etc.
RépondreSupprimerMon billet, bientôt :)
Allons, j'ai utilisé du conditionnel et l'expression "si l'on considère...' et je t'assure que mon propos était ironique, c'est à dire qu'il exprimait l'inverse de ce que le premier degré montrait. Montesquieu n'était pas esclavagiste !
RépondreSupprimerEt si tu lisais un peu plus avant mon blog, tu verrais bien que je ne m'impose rien du tout. Par contre, mon engagement féministe, qui n'exclut pas d'autres engagements, est réel. Là, point de second degré.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimer@CC : Et si Montesquieu avait écrit cela aujourd'hui, même ironiquement, qu'en aurait on déduit sur sa façon de penser ?
RépondreSupprimerJe lis ton blog très régulièrement ; et je savais, avant même de poster mon premier commentaire sur ce billet, que nous n'avions pas la même façon de concevoir le féminisme (ex. journée de la femme, j'ai gardé mes commentaires pour moi) ; ni la même vision quant à son but (l'émancipation de toutes et tous, et non de quelques enpostichées).
(j'ai supprimé mon prec. commentaire, méga faute, ça se fait pas devant une prof ! ;))
Bien sûr, l'émancipation de tous et de toutes, c'est évident ! je ne vois pas pourquoi tu penses que je ne milite que pour quelques "empostichées" ? Quand on milite contre les injustices et la misère sociale, on se rend vite compte que ce sont les femmes qui en sont majoritairement victimes...
RépondreSupprimerEt triste monde, que celui qui ne saisit plus les nuances d'un discours ironique d'un grand auteur du 18ème siècle...
Quand je vois le procès qu'on est entrain de faire à Porte, d'ailleurs, sans le comparer à Montesquieu, je me sens vraiment en décalage total...
Certaine de ces femmes majoritairement victimes ont des maris, des fils. Le féminisme, dans vision soc-dem (lutte des sexes), les oublient ; et a cantonné les femmes a subir la double journée (on échange le papa contre le patron) D'où son côté idiot utile au capitalisme, ou à la conservation du présent système, au choix.
RépondreSupprimerLes empostichées, la journée de la femme, les ni-ni etc. sont des écrans de fumée volontaire ou involontaire à une lutte "utile".
Pour simplifier à l'extrème, il s'agit d'une question d'opinion politique. Social-démocratie, communisme ou anarchie, etc. Chacun l'a adapté "à sa sauce" en fonction de sa classe et du but que l'idéologie se fixe d'elle même. Chacun sa vision du féminisme.
Dans mon billet (spoiler), je parlerai du rôle des féministes italiennes dans les '70. On est bien loin de la journée de la femme en terme d'efficacité à très court terme.
Pour Montesquieu et Porte, oui. Triste monde, sauf pour Demorand.
Le problème de la lutte des classes, c'est que la lutte a disparu et qu'il n'y a plus qu'une seule classe, celle des riches.
RépondreSupprimerPar contre, il y a bien des femmes qui sont moins payées que les hommes, à travail égal.
- Un type qui engueule son banquier. - Avoir des employés
RépondreSupprimer- Etre employé
- Avoir en sa possession un parc immobilier.
- Un proprio qui fait expulser son locataire.
- Le simple fait d'avoir des locataires.
Bref. Lutte des classes ne veut pas dire que "grève".
Pour les différences de salaire, on est d'accord. (encore que pas partout...)
Pour finir, si tu penses que c'est ce type d'action (la barbe ou autre) qui va changer les choses pour la "condition des femmes", j'ai bien peur que cela n'arrive jamais.
La lutte des classes suppose qu'il y ait lutte de classes. Il faut donc qu'il y ait des classes. UN client qui engueule UN banquier, on n'est pas dans la lutte de classe, on est dans la l'engueulade individualiste. Ça ne mène nulle part. C'est même ce qui éloigne le plus de la lutte des classes, dans le sens où le client défend ses intérêts personnels en s'en prenant à un guichetier qui a de grandes chances d'appartenir plus ou moins à la même classe que lui.
RépondreSupprimerPour ce qui est de la classe riche, oui, elle existe. Elle seule est coalisée, organisée, joue un jeu collectif. C'est à dire que le proprio appartient à une classe, la même que le banquier (mais le vrai banquier, pas le guichetier, etc.)
Par conséquent, je pense que la lutte n'existe plus.
Les actions comme la Barbe n'amèneront pas au grand soir. On est d'accord. Mais elles ont le mérite de rassembler, d'abord, de réunir, de coaliser, donc, de briser l'individualisme, même si ça ne recrée pas une classe à part entière. Ensuite, ça permet de mettre en avant médiatiquement, de manière originale, un aspect inégalitaire de la société, donc de permettre une prise de conscience. Par conséquent, elle peut fournir un point de réunion. Tout comme les faucheurs volontaires, les collectifs anti-pubs, les éteigneurs de vitrine, attac...toutes ces micros luttes rejoindront peut-être un jour la Lutte.
Je te parle du point de vue de l'Utopie...
A propos des classes, je te conseille le travail des sociologues Pinçon et Pinçon-Charlot. Cette vidéo, par exemple : http://www.dailymotion.com/video/xb409w_la-grande-bourgeoisie-par-m-pincon_news#from=embed?start=65
"Mon dieu".
RépondreSupprimerça mérite un développement, tout de même...
RépondreSupprimer- La lutte des classes supposent un rapport marchand entre les personnes, un rapport d'exploitation entre les uns et les autres. Le fait d'avoir conscience ou pas n'est pas le problème.
RépondreSupprimer- Je le répète, une démocratie représentative n'est PAS une démocratie.
- La barbe & Co. sont des groupes n'ayant que l'utilité de survivre par leurs actions (on pourrait dire la même chose des partis, en fait..).
..Et, tout à fait entre nous (question sérieuse à laquelle j'espere tu sauras me répondre :)):
- Ca fait combien de temps que les féministes soc-dem sont en charge de ses affaires ?
- Depuis l'avortement, quoi de neuf ?
Le féminisme, objectivement, n'existe plus. Il est extrêmement marginalisé, parce que l'idéologie dominante est la suivante : l'égalité est totale, tout va bien, dormez en paix. Pendant ce temps-là, les lobbies œuvrent dans l'ombre pour inscrire les morts-nés sur les livrets de famille, ce qui remet en cause le droit à l'avortement de manière gravissime. Pendant ce temps-là, on coupe progressivement les vivres aux Planning familiaux...
RépondreSupprimerCe n'est pas un combat d'arrière-garde et c'est un combat qui rejoint le tien, si je suis bien ton raisonnement. On parle bien d'idéologie dominante contre une idéologie dominée. Les femmes de la classe des dominants sont souvent femmes au foyer et ne se soucient pas de contraception...
C'est pourquoi tout ce qui rassemble est bon, tout ce qui individualise nous fait perdre le combat. La classe organisée et puissante n'est pas individualiste. Elle joue le jeu de sa propre classe...
C'est un combat qui rejoins le mien, oui. Nous ne sommes pas d'accord sur les moyens, mais ceci n'empêche pas d'en discuter :)
RépondreSupprimerSinon, nos avis divergent aussi sur un autre point, que tu/je viens de soulever. Je passe sur le lobby pseudo-catho qui voudrait supprimer l'avortement. Pour moi, ils sont aussi cinglés que leurs contraires, mais c'est un autre sujet.
Nous n'avons rien à craindre de la suppression de l'avortement, parce que ceci n'arrivera pas. Privatisation, oui. Habitant en ville, il suffit de se rendre dans les beaux quartiers, et de voir le nombre de jeune fille dans ces quartiers. L'ump a besoin de leurs voix et des voix de leurs mères et de leurs pères. Et ces gens là ont plus que les moyens de se faire opérer dans le privé.