2 août 2010

Fiction de l'été - Episode 6


Du côté de la scène de crime, les relevés et les photos faits, le labo de la police scientifique avait travaillé sans relâche, depuis deux jours. Mais il y avait bien peu de choses à dire. Le président avait été frappé de trois coups de couteaux portés par une personne plus grande que lui, de haut en bas. Le couteau, retrouvé à proximité ne portait pas d’empreinte et seulement le sang du président. On pouvait donc penser à un acte prémédité : l’arme avait été nettoyée.

Les traces repérées sur le sol étaient celle de chaussures de ville, a priori, mais le hall du palais de l’Elysée était un peu un hall de gare. Rien de particulier, en fait.

Et en plus, le labo de la police française, ce n’est pas les Experts Miami.

Il valait mieux continuer les investigations politiques.

On ne pourrait pas se dispenser d’interroger une fois de plus Mme Bassecourt. Elle avait déjà été entendue au cœur du mois de juillet par les enquêteurs. On avait pris toutes les précautions eu égard à son grand âge et à sa grande richesse : une des plus grandes fortunes mondiales, patronne de la plus grande marque de distribution française, elle avait l’habitude qu’on la bichonne. Elle le valait bien.

On a donc pris des pincettes, encore une fois. Mais un peu moins que la dernière fois : il y avait eu un mort, entre temps.

On a dû parler très fort, évidement, parce qu’elle était très sourde et qu’elle refusait de porter des appareils auditifs par coquetterie. Pourtant, elle semblait assez lucide et ses propos étaient clairs.

«- Donner des coups de couteaux, à mon âge, à un homme en pleine santé, vous vous doutez bien que ce n’est pas possible.
- Certes, mais pourquoi n’auriez-vous pas commandité ce crime ? Vous en avez les moyens et surtout, l’histoire des arrangements fiscaux nuisent beaucoup à votre réputation. Dans le commerce, c’est important, la réputation, Madame...
- La répudiation ? Mais quelle idée ? Ma fille se conduit avec moi...
- Non, la REPUTATION !
- Ah...Oh...à mon âge...
- Votre âge ne peut pas être la réponse à tout ! Quelle relation entreteniez-vous avec le président ?
- Quelle émission souhaiterais-je faire vraiment ? Ma foi, Drucker...
- Mais non, quelle relation entreteniez-vous avec le président ?» répéta Valandier deux fois plus fort.
- Ah...Oh...On s’est croisés quelques fois. Un homme charmant, au demeurant. Enfin, son épouse surtout. Lui n’avait pas vraiment de savoir-vivre. Mais il est de bon ton, au Raincy, d’apprécier cet ancien maire. Il a sympathisé avec la bonne société : on l’appréciait, parce qu’on sentait bien que son avenir en politique était en bonne voie. Mais malgré cela, il ne fait pas vraiment parti du club. Il est tellement rustre, dans le fond : il ne connaît rien aux arts et aux lettres, il a tout d’un arriviste...Et son père ! Venu d’on ne sait où ! Mais enfin, il est utile, paraît-il...C’est ce que me dit toujours mon comptable, d’ailleurs !»

Elle s’était livrée plus qu’on ne pouvait l’espérer, finalement...

CC
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2 commentaires:

  1. "Le président avait été frappé de trois coups de couteaux portés par une personne plus grande que lui"

    Tu parles d'un indice !

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  2. Hello BA,
    Ah ! quand même qui remarque mes traits d'humour !!! :) (je suis globalement une incomprise...ou alors, je ne suis pas drôle...hmmm...je crois que c'est plutôt ça, le problème !!!)

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