15 octobre 2010

La santé n'a pas de prix ?

Ce n'est pas des retraites que je veux parler.

Mais c'est un problème connexe. C'est d'ailleurs un commentaire sous le billet de Nicolas qui m'a rappelé mon idée de billet...

Nicolas expliquait (très bien, à son habitude) comment le gouvernement base sa réforme des retraites sur des chiffres faux.

Et le commentateur Chr. Borhen répondit :

"Par ailleurs, tournons et retournons la question dans tous les sens et sans arrêt, débattons jusqu'à l'aube (nouvelle) s'il le faut, la réalité est là, implacable : nous aurons des retraites ridicules, et, dans nos hospices dégueulasses, nous boirons de la soupe (à la grimace) avec rogatons de pain racis, lesquels rogatons presque indigestes du fait de nos dentiers avec une dent sur trente-deux remboursée - et encore, je suis large..."


Hier, j'ai reçu, de la part de Médecin du Monde, une enquête fort intéressante qui montre que les Français préfèrent repousser leurs soins médicaux plutôt que d'avoir à les payer plus cher. Les déremboursements de la sécu sont évidemment remis en cause.



A la récré, ce matin, d'ailleurs, mon collègue d'arts plastiques m'expliquait qu'il avait mal aux dents mais que finalement, il préférait attendre qu'elles tombent plutôt que de payer des couronnes et des machins hors de prix... Une collègue d'histoire m'expliquait que pour un traitement de la tension, elle en était de 40 Euros de sa poche chaque mois...

Et pourtant, prof, ce n'est pas tout à fait le bas de l'échelle. C'est juste la classe moyenne.

Parallèlement à tout cela, il circule en ce moment une info de la CGT, à la Sécurité Sociale, annonçant que prochainement, les agents de l'assurance maladie seront bientôt remplacé à hauteur de 40% seulement. Le taux de remplacement est déjà de 50% depuis pas mal de temps.

Il faut aussi rappeler que depuis le début de l'année, de nombreux centres de la CPAM ont fusionné, voyant ainsi leurs effectifs et leurs coûts réduits. Malgré tout, comme pour les retraites, le problème premier du déficit, le fameux "trou de la sécu", ne saurait être réglé par une réduction des coûts, mais bien par une augmentation des revenus, seulement possible par la réduction du chômage et par des revenus plus élevés pour les salariés...

On voudrait filer le pactole aux assurances privées qu'on ne ferait pas autrement. Zéro tracas pour ceux qui pourront payer...

CC
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6 commentaires:

  1. Bien, j'ai lu.
    Je me souviens d'une réflexion que m'avait faite une pharmacienne, alors que je payais un traitement un peu lourd non remboursé.
    "De toute façon, la génération de tes parents, les 50-70 ans, ils vont tomber comme des mouches, ils sont la génération de tous les excès. Ils ont bouffé de la merde, ont consommé des drogues, ont eu des relations sexuelles non protégées, se sont surexposées au soleil, donc eux... la retraite..."
    Mais ça ne résout en rien les prises en charge hospitalières et de soins, qui justement, augmentent, entre les progrès des traitements, l'allongement de la durée de vie et les soins allongés.

    Mais la question est: comment se soignera-t-on avec une micro-retraite? > On se soignera pas > On vivra donc moins longtemps> nos enfants cotiseront moins.

    C'est ça le but du jeu?

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  2. C'est un beau projet de société. Pendant ce temps-là ceux qui pourront se payer une complémentaire le feront. Mais quand on regarde le documentaire SICO de Mickeal Moore, on voit bien que les complémentaires sont dans une logique de profit qui les poussent rapidement à faire des contrats d'une complexité folle leur permettant de prendre les cotisations sans jamais assurer vraiment en cas de pépins...

    Le frère de tu-sais-qui est très impliqué dans le domaine des assurances privées...
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_Sarkozy
    Bises Zette...

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  3. Merci pour la référence du film, et de je-savais-pas-qui.
    :)

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  4. Les mutuelles assurent pas mal quand même. Il faut pouvoir les payer, d'accord. Mais certaines entreprises les offrent à tous leurs salariés.
    Donc, d'accord, quelqu'un là-haut n'en a strictement rien à faire de ceux qui n'ont, n'auront, ou n'ont plus les moyens de se soigner correctement mais non il ne s'agit pas de toute une génération sacrifiée.
    La surenchère peut certainement se justifier de nombreuses manières. Mais il me semble que la vérité toute crue devrait suffire à mobiliser en ce moment.

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  5. Axel,
    Je n'ai pas l'impression de surenchérir : je cite les chiffres de Médecin du Monde. Je crois que la sécurité sociale était un bon système, issu du comité de la résistance, après la guerre, mais que celui n'est valable qu'avec suffisamment de cotisants, c'est à dire, moins de chômage.

    Je ne crois pas au système privé, quand il s'agit de solidarité. Et je crois bien que le frère de Sarkozy est le président de Mederic Malakoff et que cela fausse relativement le débat...

    Conflit d'intérêts, quand tu nous tiens...

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