26 février 2011

Redoubler de libéralisme ?

Quand un libéral s'empare d'un sujet d'éducation, c'est toujours assez marrant. En général on arrive toujours à des conclusions étonnantes : comme si ces braves gens n'avaient pas mis les pieds dans une classe depuis des siècles.

Aujourd'hui, un de ces braves libéraux découvre qu'on veut à tout prix limiter les redoublement dans l'éducation nationale. Dans certains établissements on donne même moins de moyens s'il y a trop de redoublements. Pour les profs, ce n'est pas un secret et depuis longtemps. La raison ? La seule, l'unique ? Ça coûte trop cher, évidemment. Seule et unique raison libérale donc. Libérale à la sauce Sarko et FMI. Il est vrai qu'avec les libéraux, on se trompe toujours de courant et d'interprétation. Il n'empêche.

Chaque année, moi qui suis prof principale de 6eme, je propose un ou deux redoublement dans ma classe. Pas pour n'importe qui, pas n'importe comment. Une mesure de ce genre, si elle est pédagogique doit être pensée, en concertation avec l'élève qui doit la comprendre et l'accepter, avec ses parents qui doivent l'accompagner et avec lavis de l'équipe enseignante dans son ensemble seule juge de l'efficacité de ce choix. En effet, faire redoubler un élève qui a 6 de moyenne, qui ne comprend rien, qui fait le con en classe et qui ne travaille pas et n'a pas envie de s'y mettre, c'est parfaitement vain. Par contre, faire redoubler un élève qui a 8 de moyenne, qui a fait de vrais efforts toute l'année, qui a une certaine motivation et qui peut progresser, ça peut payer.

Pour la petite histoire, quand j'étais en 6eme, je ressemblais fort au deuxième cas. J'ai redoublé et j'ai pu ensuite faire des études correctes. Sans le redoublement, j'aurais fini en  CAP vente et...je ne sais pas...on ne peut pas savoir, mais j'étais très mal partie.

Notre ami libéral explique que le redoublement est là pour apprendre aux petits bisounours que la vie n'est pas facile et pour les entraîner à l'échec. Pareil pour les mauvaises notes. Ça vaut peut-être pour les beaux quartiers où vivent les libéraux, ces conneries : dans ma ZEP, les élèves savent très vite que la vie est difficile...

Pour le reste du billet du brave libéral, c'est pareil : on a parfois les mêmes constats mais les solutions proposées sont si loin de la réalité du terrain que l'on se demande souvent de quoi parle le type. S'il a des enfants ils sont sûrement élevés à la maison par maman qui ne travaille pas...ou alors ils bénéficient d'une école privée et d'esclaves sous payés par acamerdia...

Secrètement, il est sans doute d'accord avec Sarko, de toute façon : les études, ça ne sert qu'à faire beau sur un CV.
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11 commentaires:

  1. H16 est un provocateur. Je ne suis même pas certain que le blogueur derrière le blog pense vraiment ce qu'il écrit.

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  2. Oups, j'ai oublié de m'abonner... :)

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  3. lol, sarkozy libéral ? On aura tout entendu :D

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  4. Bonjour,

    Stef : Merci !

    Mathieu L : il paraît qu'il est à Londres, en plus : de loin, on se comprend mieux ?
    :)

    Jb Gabellieri : c'est bien le problème : avec tout ceux qui se disent libéraux, on se demande ce que c'est, le libéralisme. J'ai parfois l'impression que ça ressemble à l'anarchie ou à la loi de la jungle...

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  5. Ah, je ne savais pas pour sa résidence.

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  6. Pour les profs des enseignes privées, un bon paquet sont des des profs mis à disposition par le ministère de l'EN.

    "dans ma ZEP, les élèves savent très vite que la vie est difficile."

    Et vous, y vivez-vous dans cette ZEP ?

    Sarkozy libéral ? quand la la gauche en rêve, la droite le fait.

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  7. Bonjour,

    Théo2Toulouse : oui, ils ne sont pas "mis à disposition". Ils sont payés par l'Etat pour bosser pour le privé. Bref...

    J'y ai vécu durant 4 ans, oui. Tout à fait vivable. Arboré, avec de temps en temps des feux de joie. Mais globalement, c'est un quartier où la solidarité existe.

    Sarkozy n'a pas renationalisé les banques et au contraire, leur a bien donné du pognon quand ça allait mal pour elle...

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  8. Subventionner ou nationaliser, c'est pareil.

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  9. Va dire ça aux banques !!! N'importe quoi !!!

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  10. "j'aurais fini en CAP vente et...je ne sais pas...on ne peut pas savoir, mais j'étais très mal partie."

    Ouaip !!! Je suis marié à une vendeuse, savez quoi ? Elle adore son boulot et bizarrement c'est bien moins simple que ça en a l'air !
    Je suis pâtissier et j'ai plaqué des études d'ingénieur pour passer un CAP, j'adore mon boulot !

    Les classes professionnelles ne sont pas des poubelles où il faut jeter les élèves que l'on ne comprend pas, c'est des filières à part entière qui a mon sens sont bien plus importantes que les écoles de génies qui font des Traders pour les Banksters.

    Cordialement

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