28 janvier 2013

Tant d'amour, tant de haine...

Hier soir, en rentrant très tard de la belle journée à Paris sous le soleil que je venais de vivre, il m'est venu un étonnement dont je ne me suis pas encore tout à fait remise, faute de sommeil, sans doute.

Il se trouve donc des gens, même pas homosexuels, pour prendre un bus à 6h00 du matin et pour rentrer le jour suivant à 2h00 du matin et aller quand même travailler le lendemain. Il existe des gens qui sont sortis de chez eux, alors qu'ils ne sont même pas directement concernés par cette histoire, qu'ils sont mariés depuis longtemps et qu'ils ont le droit de divorcer si bon leur semble, pour marcher dans une foule dense et bruyante au lieu de rester dans leur canapé au chaud.

J'en suis ravie, émue et surprise. Ils le font sans doute pour des tas de raisons : ils ont peut-être des enfants ou des petits enfants concernés, ils ont peut-être des amis qui leur ont raconté la violence que cela peut-être d'être gay au travail ou à l'école. Peut-être. Mais tout de même...Ils auraient pu rester au chaud, regarder Drucker et manger de la galette...

Si cela me surprend, vous comprendrez bien que ce qui m'étonne encore bien plus, c'est qu'il y ait eu encore plus de monde pour s'opposer à ma vie, l'autre dimanche. Car ceux-là étaient encore bien moins homosexuels, bien moins concernés, bien moins au fait de mon orientation sexuelle. Et en plus, il faisait bien plus froid qu'hier et c'était le jour de la messe.

Cela reste donc un mystère pour moi...Comment peut-on s'opposer avec tant de force à un droit accordé à d'autres et qui n'en retirera aucun à soi ?

Car il faut bien le souligner : les "antis" étaient plus nombreux que les "pros". Il est évident que pour beaucoup, manifester est inutile : la loi va passer. Il est évident que le "lobby gay" (qui n'existe pas) n'a pas eu les moyens d'affréter des TGV comme l'a fait l’Église catholique. Il est évident que les nombreuses manifestations ayant eu lieu dans les grandes villes de France n'ont pas été prises en compte dans les calculs. Cependant, il s'est trouvé plus de gens à Paris pour dire non violemment à l'homosexualité inscrite comme normale dans le code civil...

Cela reflète un climat étrange, une sorte de pessimisme qui pousse à dire non, à s'opposer, à ne pas souhaiter le bonheur de quelques uns...Je ne comprends pas.

Je pense juste aux gamines et aux gamins qui, dans ce contexte, découvrent leur sexualité. Je me l'imagine très bien. Je l'ai vécu, mais sans Boutin et sans Barjot...Et c'était déjà difficile. S'ils sont seuls, à la campagne, dans des milieux peu ouverts aux discussions, il en résultera évidemment des drames...

CC
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5 commentaires:

  1. Je n'y suis pas allée hier parce que vraiment je ne pouvais pas mais j'étais de tout coeur avec vous...

    Et je ne comprends pas cette opposition stérile...

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  2. On est passé aussi, en pointillé parce que la petite nous a fait le coup du biberon et de la couche au début, au milieu et à la fin... du coup je ne suis pas certain d'être dans les stats...

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  3. Mobiliser contre est plus facile...

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  4. Je m'inquiète beaucoup pour les jeunes qui découvrent actuellement leur homosexualité, dans ce climat d'intolérance et de rejet.
    Heureusement qu'ils ont vu, tout comme toi, que des gens peuvent se mobiliser, comme ça, pour une loi qui sera votée de toutes façons.
    ça rassure.

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  5. C'est normal qu'il y ait eu moins de monde que pour la manif des "contre", les français s'étaient exprimés le 6 mai, le mariage pour tous étaient dans le projet, on ne devrait pas tergiverser des mois !Toutes les promesses auraient été mises en place dans les six premiers mois,on n'en parlerait plus depuis longtemps!!

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