9 janvier 2010

Au Kremlin-Bicêtre, pourtant, tout est calme, normalement

C'est ce qu'on nous a dit, hier.

Tout est calme, le lycée n'est pas classé parmi les plus violents. C'est un lycée normal dans une banlieue à deux pas de Paris, dans un quartier où il fait bon vivre.

C'est pourtant là qu'hier un jeune s'est jeté sur un élève et l'a poignardé. Aujourd'hui, ce garçon est mort de la suite de ses blessures.

La violence "banalisée" est au coeur du débat.

C'est en tout cas ce que Luc Châtel a déclaré :
"Ce qui s'est passé hier, ce n'est pas un affrontement entre bandes, une affaire de racket, c'est une affaire absolument terrible de banalisation d'une violence quotidienne, c'est un différend entre deux jeunes de 18 ans qui, il y a quelques années, aurait tourné en une petite bagarre à la récréation et là s'est terminé par un coup de couteau et un mort"


Hormis le fait qu'il s'agit d'un cas particulier et qu'il est hasardeux d'en tirer des généralités faciles, hormis le calendrier qui a placé ce fait divers tragique à quelques mois des élections régionales -et oui, parler de violence et d'insécurité, à la veille des élections, c'est toujours profitable à la droite*-, il faut quand même rappeler que la droite est au pouvoir depuis des années, que Sarko était au ministère de l'intérieur avant d'être président et que quelques ministres de l'éducation issus de l'UMP se sont succédés au gouvernement depuis pas mal de temps.

Avant de se lamenter sur la déplorable situation de l'école et sur la violence qui fait florès, il faut absolument rappeler que c'est bien la droite qui met en place depuis une petite décennie une réduction des postes d'encadrement, des surveillants jusqu'aux profs.

Si j'étais un criminel en mal de vengeance, il est évident que c'est au milieu d'une cour de récréation que je frapperais : dans un grand lycée, même s'il y a trois ou quatre pions de service, ils ne peuvent pas être dans les couloirs, dans les différents endroits stratégiques, les toilettes, le bureau qui gère les absences, et tous les coins et recoins de la cour.

Et puis le sous-entendu vicieux qui court sous les paroles de Luc Châtel, c'est évidemment le prof "bashing", ni plus ni moins. Les profs commencent à avoir l'habitude...

Mais...Parents d'élèves, posez-vous les bonnes questions : êtes-vous sûrs que vos enfants sont en sécurité à l'école ? Et savez-vous à qui vous devez cette insécurité ?

Désolée...

*A propos des pics de violence qui surviennent étrangement à la veille des élections, je vous conseille de regarder, si vous en avez l'occasion, les rétrospectives du Zapping qui a vingt ans cette année, sur Canal +. C'est édifiant.

CC
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5 commentaires:

  1. un surveillant devrait intervenir lors d'une attaque au couteau entre élèves?

    le terme surveillant est bien mal choisi....

    ""C'est pourtant là qu'hier un jeune s'est jeté sur un élève et l'a poignardé""

    êtes-vous pour les portiques scanners? les fouilles corporelles au collège, lycée? les exclusions immédiates ? les dénonciations d'actes inciviques à la police, gendarmerie comme profs?





    @unouveaucompte

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  2. Bonsoir @unnouveaucompte,
    Non, je ne suis pas pour toutes les méthode ultrasécuritaires. Cependant, un peu plus d'adultes pour encadrer les ados, ce ne serait pas de trop. Et un peu plus d'enseignants pour un peu moins d'élèves, cela permettrait de faire passer un peu mieux les idées de respect, de dialogue, toussa...Ce sont de belles idées humanistes, je suis naïve...Je sais...

    CC

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  3. Ce lycée est "réputé" (par chez nous...) pour son manque de moyen, ses baisses d'effectifs...

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  4. Bonjour Nicolas,
    Rien d'étonnant, alors...
    :/

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