30 décembre 2010

Mai, s'il vous plaît

Pas de raison qu'il n'y en ait que pour les mecs et les lesbiennes...
En mai, ô le joli mois, nous n'étions pas tout à fait les mêmes qu'aujourd'hui. De l'eau a coulé sous les ponts. Et pourtant, quand nous jetons un œil vers ce printemps, si nous laissons de côté les petites fleurs et le soleil, nous pourrions penser que rien, absolument rien n'a changé.

En mai, on se posait déjà des questions de bon sens.

Aujourd'hui aussi.

En mai, j'étais beaucoup allée au ciné. Mammuth et Solutions locales pour un désordre global. Deux films à caractère social. Deux bons films.

Aujourd'hui, je ne suis pas allée voir l'énième Harry Potter...

En mai, le 10, exactement, on avait donné 750 milliards d'Euros aux banques. Raisonnablement, avec tout ça, on pouvait espérer que la situation s'améliore.

En mai, toujours, quelques jours plus tard, pourtant les ogresses avaient déjà tout dévoré.

Aujourd'hui, une sorte de mauvaise conscience collective nous fait douter du bien fondé de ce sauvetage luxueux. Aujourd'hui, un ancien joueur de foot a soumis l'idée que les responsables et les coupables de cette crise, ce n'était pas nous, mais bien les banques. Et que ce serait bien si c'était elles qui payaient...

Au mois de mai, deux intellectuels faisaient parler d'eux à gauche : au cœur de cette crise boueuse, un peu d'intelligence faisait du bien. Frédéric Lordon nous faisait part de ses réflexions économiques. Noam Chomsky, lors d'une visite à Paris, nous expliquait pourquoi nous avions appris à consentir, pourquoi nous étions prêt à accepter cette crise et comment la démocratie telle qu'elle est conçue nous pousse à ne plus nous indigner de rien...

Aujourd'hui, Stéphane Hessel, membre du conseil nationale de la résistance, 93 ans, nous pousse justement à nous indigner. Et son livre s'arrache.

En mai, on parlait de cette éducation nationale qu'on démolit, petit à petit. Des postes en moins, des rythmes scolaires idiots, plus de muscles et moins de cerveau. Plus de muscles, en plus, dont le privé s'occuperait...

Aujourd'hui, ça continue, encore et encore, c'est que le début, d'accord, d'accord...

En mai, on comprenait bien, déjà que pour nos retraites, c'était cuit. Par contre, pour leurs retraites dorées, les grands qui nous dirigent œuvraient bel et bien. 

Aujourd'hui, quand il s'agit d'agir pour sa pomme, le grand qui nous dirige sait toujours bien se débrouiller...

CC
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1 commentaire:

  1. Bonne année à toi CC, et à ceux et celles que tu aimes
    en espérant qu'on arrivera à se voir en 2011

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