12 mai 2012

Présidentielle 2012 : ce que je retiens...

Comme Romain, Mehdi et Stef, sur l'initiative de Nicolas,  et comme Yann, David, El Camino et  Gularu, je suis invitée par Melclalex à répondre cette question : quels sont tes meilleurs et tes pires souvenirs de campagne.

Pas le pain de campagne ou la belle campagne riante de France, mais la campagne électorale qui vient de s'achever.

C'était une belle campagne, tout de même, malgré tout ce qu'on a dit : on a râlé, on a déclaré qu'elle était au ras des pâquerettes, que le halal ne pouvait pas constituer un thème sérieux, qu'on ne parlait pas des sujets de fond. On a grogné sur les polémiques idiotes, on s'est demandé pourquoi les candidats adoptaient telle ou telle stratégie. Mais dans le fond, la campagne a été plutôt digne d'intérêt.

Ce que j'ai aimé, ce sont les "petits" candidats : de Poutou à Cheminade, en passant par Joly ou Arthaud, on a pu entendre d'autres discours dans le "PAF". Une autre façon de faire de la politique. C'est la démocratie et c'est salutaire. Et puis le temps de parole occupé par ces candidats a fait râler Sarkozy. C'était un plaisir !

Ce que j'ai moins aimé, c'est le climat qu'a parfois imposé le camp de Sarkozy.

J'ai détesté son clip d'entre les deux tours. Celui avec le panneau de douane en français et en arabe.

J'ai vraiment trouvé odieuse la polémique sur le halal. Je n'ai pas compris comment, le matin à Rungis, il avait pu faire preuve de bon sens en déclarant que c'était un sujet ridicule puis, quelques heures plus tard, déclarer que c'était "le premier sujet de préoccupation des Français." Ces thèmes qui divisent les Français ont créé un climat délétère.

On peut rire de ma remarque d'il y a quelques jours, à propos de mes élèves un peu plus souriant au lendemain de l'élection de Hollande. Cependant, ces polémiques sur les "vrais français", blancs et catholiques contre les "faux français", illégitimes et surtout musulmans, n'avaient rien d'apaisant pour mes élèves adolescents qui ne savent déjà pas tellement où ils habitent.

Tenez, par exemple, hier, un élève me dit : "Moi, je ne suis pas Français." Je lui demande s'il a une carte d'identité française et il me répond que oui. Alors je lui demande pourquoi il dit cela. Il me répond qu'il est bosniaque, né en Bosnie et venu en France à trois ans. Que ses parents parlent mal le français. Et pourtant, lui, c'est un élève sérieux et motivé. Il a une maturité que d'autres n'ont pas. Il m'a dit aussi que dans le fond, il n'était pas bosniaque non plus. Qu'il n'y retournait pas. Que là-bas, de toute façon, il serait un étranger. Il a conclu par "Je ne suis rien." Les discours de Sarkozy n'ont pas aidé à son intégration, à répondre à ses questions. Quand on a les idées si peu claires à 12 ans, il faut être solide pour s'en sortir quand même.

Je digresse, désolée.

Mais voilà ma campagne : pleine de questions sur le sens à donner au destin d'un pays et à la nécessité de changer d'ambiance.

Et la campagne, c'est une chose. Maintenant, il faut se mettre au travail !

Je ne tague personne, mais ceux qui veulent peuvent.

CC

Rendez-vous sur Hellocoton !

7 commentaires:

  1. Pour moi, il est tout.
    Il est français, et en plus d'origine bosniaque, même s'il n'en a pas conscience.
    Il a tellement de choses en lui pour enrichir notre France.
    C'est un enfant de la République, un enfant de notre Terre d'Asile.
    C'est ce que je lui répondrai car ses parents ont choisi, il a été choisi, sa nationalité n'a pas été automatique.
    Comme vous le dites, c'est en plus un élève studieux et en plus, il vit dans une des régions les plus belles et accueillantes de France: je m'égare.
    Notre instituteur nous répétait souvent une histoire.
    Notre région a été conquise par le sang, après une lutte où François Premier, Henri IV, Louis XIII se sont cassés les dents.
    Louis XIV a fait raser Dôle car la ville avait refusé de se soumettre.
    En tant que Comtois, nous sommes attachés à la liberté: Franche-Comté veut dire franche, libre, sans nobles ni serfs. Toute personne qui venait dans nos villes franches perdait son servage et devenait bourgeois soit habitant de plein droit de cette ville. Vous pouvez voir cela à Ornans, par exemple, c'est encore ancré dans les murs.
    Nos ancêtres ont passé plus d'un siècle à se faire enterrer face contre terre pour ne pas être enterrés en Terre de France mais chez eux.
    Puis il y a eu la guerre de 1870.
    Nous avons alors choisi d'être français.
    Nous ne sommes pas français par naissance mais par choix, comme les parents de votre élève.
    Notre devise est"Comtois, rends-toi, Nenni, ma foi".
    Et nous avons choisi la France.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tout cela est très compliqué...surtout dans la tête d'un jeune ado...

      Supprimer
    2. Nous avons appris cela en primaire aux alentours de 7 à 9 ans.
      Pourquoi ne pas essayer?

      Supprimer
  2. J'aimais bien ton look Girardot moi :(

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, moi aussi, mais je ressentais le besoin de poser mon flingue ! :)
      En tout cas, cette déco n'est pas définitive et je pense que mon blog entre dans une période de troubles à durée indéterminée !

      Supprimer
    2. Hop ! Bonne idée, de garder Annie Girardot, finalement...Qu'en penses-tu ?

      Supprimer
  3. J'aime !

    J'ai eu l'occasion de rencontrer cette grande dame lorsque dans une autre vie j'allais souvent dans le quartier du marais. J'ai eu le privilège de discuter quelques minutes avec elle, c'était ma voisine de table dans un minuscule restaurant entre la rue de Turenne et la place des Vosges.

    RépondreSupprimer

Les commentaires sont modérés pour les billets de plus de deux jours.