20 novembre 2012

Politique politicienne (bis repetita)

Les choses sont assez simples, en politique. Il y a des propositions de loi et un débat parlementaire pour les faire passer (ou pas).

Les députés, puis les sénateurs sont les relais des citoyens pour que la démocratie fonctionne.

Les députés et les sénateurs sont élus dans les régions de France et vont souvent sur le terrain. Les députés pour entretenir leur électorat, serrer des paluches, inaugurer des pots de fleurs et des crèches de retraite ainsi que des maisons pour enfants. Les sénateurs, pour faire leur travail qui consiste à faire remonter les besoins et les demandes des maires de leur circonscription vers le pouvoir central.

Les maires sont donc importants. C'est pour cela qu'il faut les rassurer. Même en évoquant des choses étranges comme "la liberté de conscience". Ce qui faut comprendre, par là, c'est qu'exactement comme lorsqu'un maire ne veut pas marier son pire ennemi avec son ex, par exemple, il délègue son pouvoir de premier magistrat à un adjoint.

C'est tout. Mais tout de même, cette idée, pour un magistrat de respecter la loi comme bon lui semble, avec l'aval du président de la République, cela me tracasse un peu.

Le sujet me touche trop pour que je ne me sente pas mal à l'aise avec cette idée (en même temps, ce serait tout aussi choquant si on évoquait la même clause de conscience pour les mariages mixtes ou arabes ou le mariage des pauvres à Neuilly...). "Pour les homosexuels, vous pouvez vous arranger avec la loi.", voilà l'idée qui ressort de cette phrase malheureuse. J'espère que Hollande aura l'occasion de s'en expliquer.

Du point de vue économique et social, on peut parfois être en désaccord avec Hollande et c'est normal. Mais du point de vue sociétal, lorsqu'il s'agit d'idées fortement ancrées à gauche et, qui plus est, ne coûtant pas un sou à l’État, on peut vraiment espérer mieux qu'un débat malsain, des émeutes de rue et des reculades...

CC
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5 commentaires:

  1. La synthèse molle, c'est maintenant !

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  2. Je ne vois pas en quoi "on s'arrange avec la loi" si un adjoint célèbre un mariage à la place du Maire.
    Dans beaucoup de communes, le Maire ne célèbre pas TOUS les mariages, loin de là. Souvent il charge ses adjoints de s'en occuper (genre roulement avec un adjoint désigné chaque samedi; certains samedis il y a 0 mariages, certains autres on peut en avoir 5 ou 6) et exceptionnellement il peut le déléguer à un simple conseiller (en général s'il s'agit de quelqu'un de sa famille ou d'amis proches).
    On ne s'arrange donc pas avec la loi, on s'en partage les responsabilités.

    Par contre, dans le cas précis d'un mariage gay éventuel, si la personne désignée (adjoint ou Maire) faisait jouer cette clause "de conscience", un autre prendrait sa place. La question qui tue est donc : que se passerait-t-il si tous se récusaient face à ce mariage ?

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  3. Bravo Copine ! la société est plus "moderne" que ces culs sérrés , la normalité est dans la société, l'anormalité est chez les élus retrogrades ou ignares.

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  4. Oui, je pense qu'il aurait pu s'éviter de faire cette remarque qui n'apporte rien, si ce n'est de la déception.
    Un Maire peut déléguer à un adjoint, et même à un conseiller municipal, même d'opposition (il suffit d'un arrêté).
    Pour ma part, je serais fier de faire le premier mariage de ce type dans ma commune.

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  5. Oui, c'est tracassant, c'est même blessant d'imaginer qu'un maire pourrait refuser de me marier avec qui bon me semble parce que je serais homo et que sa conscience homophobe le démange. Alors il faut taper sur ce type, c'est-à-dire le combattre, lui et ses idées. Mais pas en lui déniant sa liberté de conscience. Les cons ont la liberté d'être cons, c'est important. Cela n'empêche pas de les stigmatiser en tant que tels. Simplement, sauf à devenir cons nous-mêmes, cela implique de défendre la liberté, partout, pour tout le monde, donc pour eux aussi.

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