12 février 2013

Le diable, les détails et les rythmes scolaires

Au premier abord, une demi-journée de plus de travail sans être payé plus et une pause méridienne interminable, je ne trouve pas que ce soit une bonne idée.

D'un point de vue pratique, je travaille le mercredi matin et je ne trouve pas que ce soit une contrainte. J'aime beaucoup cette matinée, d'ailleurs, je trouve que les élèves sont détendus car ils savent qu'ils pourront se reposer ou jouer et pour certains, qu'ils iront faire de la musique ou du foot, l'après-midi.

D'un point de vue pratique, je déteste manger à la cantine et avoir trois heures pour se cuisiner des petits plats, pourquoi pas...

Malgré cela, c'est vraiment ce point qui m'inquiète parce que je pense à l'organisation des familles. J'ai un peu l'impression que l'organisation des horaires de l'école se heurte toujours à cette putain de question : "Mais bon sang, pourquoi est-ce que les femmes travaillent au lieu de rester à la maison pour s'occuper des gosses ? Tout serait tellement plus simple..."

Je me fais l'avocate du diable. 

Il y a une deuxième question, aussi, à laquelle on se heurte inévitablement : "Mais comment faire pour satisfaire tout le monde et son père ainsi que les lobbies du tourisme ?"

La réponse du ministre est assez simple et me semble belle : il dit qu'il faut d'abord satisfaire les élèves. Et il paraît que les élèves ont besoin d'une pause méridienne longue. Je ne suis pas chronobiologiste. Mais je ne suis pas sûre qu'après s'être (au choix, rayez les mentions inutiles) ennuyé, abruti devant la télé, excité dans la neige, après avoir mal mangé en 5 minutes, après avoir été livré à lui-même dans la rue ou dans un appartement, l'élève moyen soit vraiment au top quand il revient en classe.

On verra à l'usage, bien sûr. Mais évidemment, si les mamans étaient là pour faire à manger, pour chouchouter les enfants et leur faire faire quelques activités sympa, ça serait sans doute top. Elles n'ont qu'à être professeur des écoles, après tout.

Et ne parlons pas des élèves qui seront pris en charge par le périscolaire. Ils auront couru dans la cour pendant deux heures, mal mangé à la cantine, ils se seront battus, ils auront hurlé dans une salle d'étude surchauffée, surveillés par des étudiants sous-payés et débordés. Enfin, je ne sais pas.

Je me fais l'avocate du diable, j'ai dit. 

CC
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7 commentaires:

  1. "Elles n'ont qu'à être professeur des écoles, après tout."
    Sauf que les mamans profs des écoles, elles laissent leurs enfants à la garderie le matin à 7h30 et les récupèrent à 18h. Oui, c'est ça aussi la vie tellement favorisée des enfants d'instits...
    Pour ce qui est de ta description de la longue pause méridienne à la maison ou à l'école, elle sent le vécue, hélas ! Je ne sais pas trop ce que je vais mettre en place comme cours les aprems pour réussir à récupérer l'attention des mômes (après avoir passé 20 minutes à écouter leurs plaintes pour s'être tapés dessus et insultés et avoir mis 3 mots minimum dans les cahiers de correspondance...).

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    1. Bonsoir Karine,
      Tu penses bien que "Elles n'ont qu'à être professeur des écoles, après tout.", c'est de l'ironie !

      Pour le reste, oui, ça sent le vécu...

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  2. Ah ! Merde ! Je suis stigmatisé comme étant le diable...

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    1. Mais non ! D'ailleurs, Cyril n'est pas ministre ! :)

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  3. "Et il paraît que les élèves ont besoin d'une pause méridienne longue. "
    Certes, mais seulement s'il peuvent rentrer à la maison où Maman (ou Papa) l'attend ou alors chez une nounou; donc seulement s'il peut bénéficier de calme tant pour déjeuner que pour se reposer ou jouer seul ou avec ses frères et soeurs ou copains de chez la nounou.
    Et certainement pas à l'école quand 80% des élèves y restent aussi car il y mangera dans le bruit et il passera encore plus de temps dans la cour de récréation bruyante sauf s'il peut faire quelques activités spécifiques mais à condition de trouver de la place (les salles de classes étant déconseillées puisque elles servent dans l'après-midi et ne sont pas forcément rangées et parce qu'il vaut mieux séparer lieu d'enseignement et lieu de détente même culturelle) et de ne pas les faire payer en plus (sinon il y aurait un prix cantine avec activités supplémentaires et un prix sans !!!!).

    C'est pourquoi certaines mairies ne toucheront pas à la pause méridienne et proposeront ces activités après la classe. Mais sera-ce avant ou après l'étude ? groupé avec ? et dans quelles conditions d'encadrement, de lieu, de prix ?

    Décidément, l'Education Nationale a le chic pour proposer des réformes "nécessaires pour le bien de l'enfant" totalement théoriques puisque sans s'intéresser au côté pratique (organisation, coût) laissé aux mairies "pour une meilleure adaptation aux conditions locales" (ah! ah!).

    Et après ça, on reprochera aux collectivités locales d'augmenter encore leur masse salariale et leurs impôts locaux !

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  4. Je n'aime pas l'expression "lobby touristique" et ce que cela sous-entend que je vois un peu partout. Faudrait savoir ce qu'on veut, si on veut qu'un maximum d'enfant partent en vacances, le nombre de semaines de vacances d'été est quand même très important. Même 50 euros de plus sur une location d'emplacement de tente c'est déjà beaucoup trop pour beaucoup de familles.
    On prend l'exemple de l'Allemagne sur les rythmes scolaires, en oubliant que même si théoriquement l'après-midi est consacré aux activités extra-scolaires, c'est loin d'être le cas pour une majorité des enfants, qu'une femme ayant des enfants subit une pression incroyable pour ne pas travailler, avec pour conséquence une dénatalité importante (nan parce qu'il s'agit pas seulement d'avoir des enfants, il faut les faire vivre aussi), et que le faible nombre de semaines de vacances d'été induit une augmentation des prix considérables pour le mois d'Août pour la côte d'azur quand les Allemands "descendent".

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