19 mai 2016

Gilles Finchelstein et la nostalgie du clivage gauche droite

Et vous, dans tout ça ? Cliquez sur l'image... (source)
Parlez avec n'importe quel militant PS, n'importe quel citoyen un peu concerné par la politique de notre pays et vous entendrez que la gauche et la droite, aujourd'hui, on ne sait pas trop ce que ça veut dire : Sarko n'est pas revenu sur les 35h, aujourd'hui, Hollande attaque le code du travail, c'est la gauche qui a ouvert le travail du dimanche, après que la droite avait longuement hésité...Et puis, c'est Sarko qui avait permis des allégements d'impôts pour la classe moyenne, la défiscalisation des heures sup...

Alors on ne sait plus. Et nombreux sont ceux qui ne savent plus comment voter : il y a eu 4 millions d'électeurs qui ont changé d'intention de vote durant les 6 derniers mois avant l'élection présidentielle.

On peut se demander ce qu'est la gauche, ce qu'est la droite, on peut se demander si le reblochon est de droite, plus que le camembert, mais moins que le babibel. On peut avoir une culture de gauche, une culture de droite...Mais il semble que les nouvelles générations, celles d'après 1983 n'ont plus tellement de culture politique et que le clivage gauche droite ne leur parle pas tellement : il faut dire que ces citoyens ont connu l'alternance systématique, la cohabitation et le flou que cela implique.

C'est ce flou qui entraîne la recherche d'autres clivages. Le premier à voir jour, c'est le clivage peuple élite. C'est celui dont s'emparent les extrêmes, à gauche comme à droite. Mélenchon comme Le Pen ne se posent-ils pas en défenseurs du peuple contre l'oligarchie, contre les pourris, contre la gauche et la droite, tous dans le même sac, le fameux UMPS cher au FN...?

C'est bien ce qui peut nous faire regretter le bon vieux clivage gauche droite : celui-ci n'était pas un clivage identitaire, c'était un clivage beaucoup plus libre, basé sur des idées.

Le risque, donc, c'est de voir un piège d'identité se refermer sur nous, au mépris d'une égalité réelle, d'une égalité pas seulement en terme d'imposition, mais une véritable égalité des chances, une égalité à l'école, dans le monde du travail...

C'est cela, et bien plus encore que Gilles Finchelstein développe dans son essai "Piège d'identité. Réflexions (inquiètes) sur la gauche, la droite et la démocratie." Il le fait avec beaucoup de simplicité et une belle plume, ce qui ne gâche rien !

Et il était en conférence à Audincourt le 12 mai, avec le Cercle Jean Jaurès et la Fondation Jean Jaurès.
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3 commentaires:

  1. Tiens ! Un billet ! Fort intéressant par ailleurs.

    Mais je vais commenter hors sujet : j'aime bien le schéma. Je le retrouve où il n'y a rien. Dans le quart en haut à gauche.

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    1. Le schéma n'est pas hors sujet donc ton commentaire non plus ! En tout cas, la politique, c'est incompréhensible, complexe, obscur... (pour moi) ! Et dire qu'il y en a qui résume ça à un "tous pourris..."
      Bises Nicolas !

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  2. Bonjour CC (oui, ça fait un bail)

    Mais oui, bien sûr, le clivage n'est plus du tout droite-gauche, puisqu'il s'agit selon nos actuels dirigeants de continuer à accepter la mondialisation, via l'union européenne simple succursale du $¥$T€M€ sis à la City de Londres et à Downtown Mahattan pour les donneurs d'ordres friqués, et à Washington pour les exécutants primaires ; ou de refuser cette mondialisation.

    On notera que les groupements divers dits "de gauche extrême" en restent à un (alter)mondialisme, donc ce sont, comme on disait autrefois, "des alliés objectifs" du grand capital.

    L'autre côté, la seule vraie opposition, à laquelle n'appartient en RIEN le FN, ce sont ceux qui promeuvent les nations, unies dans une Internationale, et dont les rapports économiques peuvent s'inscrire dans une Charte de La Havane mise au goût du jour et nettoyée des relents libéralistes. Bien entendu, cela sous-entend la sortie immédiate de l'union européenne, selon le principe de nécessité, et les articles 61 et 62 de la convention de Vienne. J'espère que ce n'est pas trop compliqué. Actuellement je suis plongé dans la loi de transition énergétique, et c'est bien pire.

    Amicalement...

    Oui, pour que les citoyens des classes dominées reviennent à "la vie", il va bien en passer par là, quitte à virer les actuelles classes dominantes : elles existent toujours, Warren Buffet l'a confirmé.

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