2 février 2012

Désespoir du professeur

Séance "Collège au cinéma". Cent cinquante 6èmes et 5ème dans une salle pour regarder un film qui ne ressemble pas du tout aux merdes américaines qu'ils regardent habituellement. "Madame, pourquoi on ne va pas voir Halloween 4 ?"

Comme c'est avec l'école, au moindre gros mots, ils hurlent leur indignation. "Madame, ils parlent mal, dans votre film tout pourri. C'est du vocabulaire relâché !".

Le Petit Criminel, héros du film de Doillon, braque une parfumerie. Il est maladroit, ce n'est pas un vrai méchant. Quand il ressort de la parfumerie, il dit au revoir et merci. Les élèves sont morts de rire. A croire qu'on a 150 vrais criminels aguerris dans la salle...

Un instant, dans ce film, on voit les seins de Clotilde Courau. Une seconde. Les cent cinquante gamins n'en peuvent plus. Les filles font "Haaaaaan !". Les garçons demandent à ce qu'on fasse "rewind" et "pause".

Le film est lent et réflexif. "Y'a pas d'action."

Au bout de 26 minutes, timing de série télé, on en a 15 qui doivent aller faire pipi.

Et du pop-corn, on peut ?

Il y a des jours, où, vraiment, je déteste mon métier. Une bonne idée comme "Collège au cinéma" se transforme finalement en séance sociale : choisir "Le Petit Criminel" de Doillon pour le passer à des 5èmes de ZEP, ce n'est pas une bonne idée. Le héros braque une caisse, menace un policier d'une arme...Bel exemple. Un film qui les renvoie à leur misère, en plus...

Désespoir du professeur.

CC
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4 commentaires:

  1. Je ne me souviens plus bien de ce film... Mais ... Bon courage...

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  2. Merci ! (c'est fait, je suis encore vivante !)

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  3. Merci pour cette tranche de vie. Même si c'est un peu démoralisant. Mais il nous faut insister sans relâche. Avec tes petiots comme avec les adultes.

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  4. Et comme livres, que leur conseille-t-on ? ... les mémoires de Mesrine ?

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