7 mars 2012

Deux camps, deux méthodes

Hier soir, j'étais à l'hôtel et pour ne pas trop importuner la personne qui m'accompagne, je n'ai pas suivi avec assiduité l'émission avec Sarkozy. Je n'en ai vu qu'un peu de la fin, lorsque Fabius est arrivé.

Ce qui m'a frappé, ce n'est pas tant le fond que la forme. Et comme je suis professeur de lettres, je sais que les deux sont intimement liés et indissociables.

Donc, juste avant l'arrivée de Fabius, il y avait eu un monologue à peine entrecoupé de quelques questions gentilles de journalistes qui se trompaient.

Le flot de parole du candidat n'est pas fait d'affirmations. Ses phrases sont presque exclusivement des questions.

L'émission Là-bas si jy suis a compté, le matin où le candidat-président a fait la matinale de France Inter : 61 questions durant 29 minutes.

C'est ce qu'on appelle des questions rhétoriques : c'est un procédé d'argumentation sophiste qui consiste à donner l'impression d'impliquer son interlocuteur, de l'interpeler sans pour autant lui donner l'occasion de répondre et même en lui suggérant très fortement la seule réponse possible.

Par exemple : 
 "Est-ce que vous croyez que la gauche aurait mieux résisté à la crise ?".

Comme la gauche n'a pas eu la possibilité de faire ses preuves à ce sujet, il est impossible de répondre de façon rationnelle. Mais il est évident que Sarkozy, en posant la question, sous-entend que la gauche n'aurait pas réussi.

Le résultat de cette technique oratoire, c'est un ton enlevé, un discours qui semble plein de bon sens mais qui est en fait vide de toute idée, de tout raisonnement construit. 

Quand Fabius est entré sur le plateau, il a commencé à parler en faisant des phrases complètes, en bâtissant un raisonnement. Certains l'ont trouvé mauvais. Le contraste était tel qu'il ne pouvait pas tirer son épingle du jeu. Mais il est le seul à avoir dit des choses intelligentes et intelligibles hier soir.

Comme si les deux politiques ne s'adressaient pas au même public. 

Pour le fond, je vous invite à lire quelques collègues :
- Bembelly qui explique le quotient familial, que Sarkozy n'a pas compris.
- Romain et Nicolas, qui n'ont vu que la fin de l'émission, comme moi.
- Marco qui illustre son billet fort à propos !
- Stef, qui analyse la stratégie de l'UMP.
- Yann qui compare Sarkozy à un charmeur de serpent.

CC

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10 commentaires:

  1. Merci pour votre explication de texte bien partisane.

    Fraise des Bois a pris lui aussi quelques leçons de rhétorique par ses fausses vraies questions. Il fallait l'entendre sur France Intox la semaine dernière.

    Mais bon, On ne peut pas s'attendre à d'autres obédiences venant de la corporation des prof/ fonctionnaires.
    Que les urnes soient favorables à SARKOZY...
    Respectueusement

    Visiteuse

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  2. C'est quoi, Fraise de Bois ? Ah ! Oui, une attaque basse du niveau d'un élève de CE2 de votre candidat...La force de l'argument, c'est beau !

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  3. Et d'abord, qu'est-ce que vous fichiez à l'hôtel ? Et accompagnée, qui plus est ! Ces gauchistes n'ont vraiment aucune moralité ! Et c'est à ça que l'on confie nos chères têtes blondes…

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  4. Bonsoir Didier,
    J'avais un Kremlin des Blogs et tous les ponts de Paris étaient occupés par des SDF sans doute propriétaires...

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  5. Et une réunion de pochetrons, en plus !

    J'espère au moins que Nicolas (pas celui-là, l'autre…) avait sorti en votre honneur sa plus belle cravate à chier ?

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    1. Pas même...Mais on s'en est quand même jeté quelques uns derrière...

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  6. Hé Didier! On se calme avec CyCee, OK?
    Bon. (Ah ces Réacs...)

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    1. Bonsoir Bembelly,
      Didier est calme ! Il est toujours si courtois !

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  7. en attendant, le travail de mayaffre est remarquable...
    quant à sarkose... pôvre petite chose: taper sur les doigts d'un franz olivier giesbert qui ne demande que cela (fog a un point commun avec pascal sevran: il a été mitterrandiste sous mitterrand, chiraquien sous chirac, et sarkozyste sous le nain...) est assez amusant, en fait. hé bé !










    .

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