18 novembre 2011

Du nouveau dans l'Education Nationale

Copie à revoir...
Tiens, Chatel a prévu de nouveaux décrets sans en parler à personne. Le coup des uniformes, c'est pour noyer le poisson...

Quelques nouveautés sans importance que tout le monde va découvrir après coup, dans toute leur splendeur.

Alors, le chef d'établissement deviendra le seul en mesure d'évaluer les enseignants. Tiens, mon chef d'établissement. Celui qui nous sert la main sans connaître notre nom ? Celui qu'on a vu trois fois depuis le début de l'année ? Et encore, je ne suis pas dans un gros lycée ! Et puis le chef d'établissement, c'est un administratif et un gestionnaire. Il ne connaît rien à la pédagogie et n'a pas grand chose à dire, normalement, dans ce domaine. Jusque là. Merci Luc !

En fait, pour le commun des mortels, depuis l'ère Sarkozy, le métier de professeur est devenu un non-métier. Un truc que tout le monde peut faire. La preuve, des vacataires à bac +3 dans n'importe quel domaine peuvent assurer la garde d'enfants, de la maternelle à la terminale, sans formation. Interchangeables, modulable, TZRable à merci. Le professeur se trouve en kit à Pôle Emploi.

Et puis maintenant, la carrière d'un enseignant ne va plus avoir les mêmes objectifs. Parce que les objectifs des enseignants ne sont pas forcément les mêmes que celui d'un chef d'établissement...

Réfléchissons : un professeur veut apprendre des choses à des élèves. C'est son but, c'est son Graal. Un chef d'établissement ? Il veut faire carrière, passer dans le journal et au 19-20 de France3. Il veut mener son lycée sur le devant de la scène : le plus moderne, le plus innovant, le plus attractif pour les bobos. Il veut le trio d'options "golf-violoncelle-japonais" avec des enseignants qui innovent, qui "sortent" les élèves, qui montent des projets.

Enfin, il y a une deuxième nouveauté : à partir de 2015, tous les enseignants auront le même rythme d'avancement. Le plus lent. Le pouvoir d'achat de ces privilégiés va augmenter lentement, lui aussi. Très lentement. Sauf si on fait suffisamment de lèche à son chef d'établissement pour qu'il nous fasse progresser. L'ambiance va être bonne dans la salle des profs, hein...ça va fédérer les équipes, ça va favoriser les travaux en équipe au service des élèves, hein...Et puis ce n'est pas comme si les enseignants français étaient les moins payés d'Europe...


CC
Rendez-vous sur Hellocoton !

10 commentaires:

  1. Non, je ne peux pas laisser dire des choses pareilles, il y a des mauvais chefs d’établissement comme il y a des mauvais enseignants. Les généralités sont dangereuses, pour les fonctions comme pour la couleur de la peau!
    Et non, je ne suis pas "l'administration"! le concours des chef d'établissement n'est pas un concours administratif. La quasi totalité des proviseurs et principaux sont issus du corps des enseignants ou CPE.
    Moi, la pédagogie, c'est mon métier, la raison qui m'a amené à l'exercer. A ne pas confondre avec la didactique spécifique à chaque discipline. Les chefs d'établissement ont des connaissances et des compétences dans la gestion des classes, l'évaluation, l'orientation, et leur premier objectif reste la réussite de tous les élèves au sein de l’École de la République.
    Quant au décret de Chatel sur l'évaluation des enseignants, (il s'agit d'un projet pour l'instant)il n'arrive pas comme un cheveu sur la soupe, les syndicats savent très bien que dans le cadre de la réforme des statuts des fonctionnaires, le système actuel par notation devait disparaitre avant 2012. Ce qui m'étonne c'est que la "base" des enseignants ne le découvre qu'aujourd'hui.

    RépondreSupprimer
  2. Bonsoir Fred,
    Oui, je dois reconnaître que je suis caricaturale : j'ai connu un super principal en 9 ans de carrière. Et deux extraordinaires principales adjointes. Heureusement. Mais je pense malgré tout que les enseignants et les chefs d'établissement n'ont pas les mêmes objectifs. Pour ce qui est de la discipline, de la gestion des élèves, de l'éducation au sens large, oui, on se retrouve. Mais sur la pédagogie propre à chaque matière, seuls les inspecteurs de discipline sont légitimes. Je ne pense pas que les chefs d'établissement soient en mesure de connaître les programmes et les BO d'application de chaque matière...encore moins d'en comprendre l'esprit et la lettre...

    Pour le reste, je ne découvre pas. D'autant que je suis en programme ECLAIR (qui n'a plus de statuts) donc le recrutement des enseignants par les chefs d'établissements, je le sens bien arriver...

    RépondreSupprimer
  3. Dangereux mélange des genres en effet...

    RépondreSupprimer
  4. Le fait que les chefs d'établissement ne connaissent rien à la pédagogie me paraît être un très bon point en leur faveur, quand on voit les ravages causés par la dite pédagogie depuis une bonne trentaine d'années.

    RépondreSupprimer
  5. Bonjour,
    Stef, oui...

    Didier : reste que pour apprendre quelque chose à quelqu'un il vaut mieux faire preuve de pédagogie...J'ai connu de savants professeurs d'université incapables de transmettre leur savoir...

    RépondreSupprimer
  6. Les décrets sont prêts mais pas encore passés il me semble. Tout dépendra de la réaction des principaux intéressés. Une grève est prévue le 15 décembre, et un petit mois ne sera pas de trop étant donné le nombre de collègues qui n'avaient même pas entendu parler de cette nouvelle donne...
    J'ai cru comprendre également que ce ne serait pas "à partir de 2015" mais dès janvier 2012 que les avancements seraient gelés en attendant que les chefs d'établissements puissent nous évaluer... au bout de trois ans.

    Je suppose que Fred est chef d'établissement ? Je n'ai pas dû avoir de chance avec les statistiques : sur 10 chefs d'établissements je n'ai connu que deux anciens enseignants...

    RépondreSupprimer
  7. Je confirme tes craintes, sur l'incapacité de nos chefs d'établissement à nous noter de manière "juste".
    C'est déjà le cas avec notre "note administrative", qui occasionne déjà quelques dérives (lèche, copinages, chantage aux heures supp, etc). Cette nouvelle mesure ne va faire qu'amplifier le phénomène... à moins que nos chefs se décident à quitter leur tour d'ivoire ?

    RépondreSupprimer
  8. Ma réponse, trop longue pour apparaitre ici: http://fredonzeweb.wordpress.com/2011/11/20/de-levaluation-des-enseignants-point-de-vue-de-chef/

    Merci à CC de m'avoir donné cette opportunité.

    RépondreSupprimer
  9. Bonsoir,
    @Axel : Sarkozy a gelé son salaire : c'est notre tour...

    @MHPA : oui, hein !

    @Thierry : qui sait ? Peut-être qu'une plus grande autonomie, les chefs d'établissements quitteront leur tour d'ivoire...

    @fredontheweb : je vais lire ta réponse avec attention. Merci de partager ton point de vue :)

    RépondreSupprimer

Les commentaires sont modérés pour les billets de plus de deux jours.