12 novembre 2013

Mère Patrie

Alors que certains blogueurs de droite semblent penser que voter à gauche se résume à penser "Ouh ! là ! là ! La guerre, c'est mal", j'éprouve le besoin de parler de cette malle pleine de photos et de souvenirs que j'ai ouverte le week-end dernier alors que j'étais en Savoie, chez ma mère.

Il y avait là les médailles en toc que mes arrières-grands-pères avaient ramenées de la Grande Guerre, leurs carnets de soldat, les tickets de rationnement utilisés par leurs familles, les quelques cartes postales qui disaient toujours que "Tout va bien" et que les colis envoyés avaient fait du bien au moral. Et puis ensuite, il y avait quelques photos d'après-guerre : ces hommes avaient vieilli trop vite, l'un est devenu alcoolique pour mieux supporter les cauchemars qui le hantaient et l'autre, amaigri et malade, est mort bien trop jeune à cause des gaz respirés dans les tranchées.

Ce sont en effet des histoires terribles : c'est mon grand-père qui s'est retrouvé tout seul avec sa mère, alors qu'il n'avait que 9 ou 10 ans, pour s'occuper de la ferme et trouver à manger. C'est ma grand-mère, effrayée par l'alcool, ayant subi un père violent...

Les commémorations d'aujourd'hui ne sont pas des moments de haine et de revanche. On se souvient des morts, de toutes les histoires familiales que l'on partage. Ce n'est pas si loin de nous. Une de mes arrière-grand-mère est morte en 1986, j'avais déjà 8 ans. Elle était née en 1902, elle n'avait que 12 ans au début de la première guerre.

C'est un moment où l'on fait tous partie de la même famille, au fond. Ne dit-on pas la "Mère Patrie" ?

CC


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5 commentaires:

  1. Pour certains, c’est désormais, "Mère de Dieu"..

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  2. Bientôt... Cent années se seront écoulées depuis la déclaration de "la grande guerre" 1914-2014. Presque dans chaque famille de France, des jeunes gens, pour la plupart, issus du monde agricole, n'ayant que peu voyagé, se sont vus "embarqués" dans des contrées lointaines et inconnues, afin de défendre leur "Mère-Patrie". Ils ont souffert, ils ont eu faim, ils ont eu peur, ils ont obéi à des ordres sans en comprendre l'utilité parfois, tous héros inconnus, mais pas forcément reconnus, à qui nous devons le respect. Toutes ces familles décimées, toutes ces veuves, tous ces orphelins, mais aussi tous ces blessés, toutes "ces gueules-cassées", toutes ces femmes qui ont repris à bras le corps les exploitations agricoles, toutes ces ouvrières qui ont participé à l'effort de guerre.... sont nos ascendants et ont formé le Peuple Français qui a subi cette horrible guerre, à qui on a érigé pour seule gloire, des monuments aux morts. Alors nous nous devons de les honorer par respect pour leurs sacrifices et faire preuve d'humilité devant leur abnégation, oui ils ont donné leur vie pour nous "Peuple de France" et je suis fière de faire partie de ce peuple.

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    1. Tout à fait d'accord. Je ne sais pas si on peut être fier de ce qu'on hérite, mais en tout cas, j'aime bien mon pays. Et aimer son pays ne doit pas être un privilège de l'extrême droite...

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    2. Absolument ! Nul est besoin d'appartenir à une formation politique de droite ou de gauche, pour aimer son pays, aucun parti politique n'est en droit de s'attribuer le privilège exclusif de " l'amour du peuple " pour sa patrie.

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