13 avril 2012

L'éducation n'est plus nationale

Maintenant. Le plus vite possible !
Ce soir, j'aurais assez aimé écrire quelque chose de léger sur mon blog : nous sommes vendredi, nous sommes en week-end.

Et puis une amie m'envoie un article paru dans Le Monde d'hier qui montre que l'éducation nationale accentue gravement les inégalités scolaires, en n'étant pas équitable dans la distribution des moyens. Cela relate les conclusions d'un rapport d'observations provisoires de la Cour des comptes.

L'éducation n'est plus tout à fait nationale.

Concrètement, n donne plus à l'académie de Paris qu'à celle de Créteil, alors que la première gagne bien moins d'élèves que la seconde : "Pour la rentrée 2011, Créteil, qui gagnait 3 836 élèves dans le second degré, a perdu 426 postes, quand l'académie de Paris, qui gagnait, elle, 1 000 élèves, a obtenu 20 emplois de plus."

L'égalité des chances est un vain mot. Nous le savons bien, dans l'académie de Besançon, puisque l'année dernière, le recteur a touché une belle prime pour avoir supprimé beaucoup de postes et fermé des écoles.  

En résumé, "les calculs se font toujours par rapport aux moyens dont dispose déjà une académie. S'y ajoutent deux principes, selon la Cour : plus une académie est grande, plus elle est ponctionnée en période de récupération de postes. Et plus son tour arrive tard dans le dialogue de gestion entre le ministère et les académies, moins il reste de postes de profs à distribuer. Dommage pour Créteil et Versailles qui couvrent la banlieue parisienne et ses quartiers difficiles mais répondent à ces deux critères !"

On peut alors se plaindre des banlieues, on peut stigmatiser les pauvres qui y vivent, on peut faire une campagne électorale sur les thèmes de l'extrême droite : les enfants pauvres sont aussi les moins bien lotis à l'école. L’État ne se donne pas les moyens de donner une bonne éducation aux pauvres.

François Hollande veut remettre l'éducation au cœur de l'action publique (engagements 36 à 40). Je l'espère...

CC
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10 commentaires:

  1. Samedi 14 avril 2012 :

    Sur son blog, Paul Jorion écrit :

    L’ÉCLATEMENT DE LA ZONE EURO : L’INSTANTANÉ.

    Ce que vous voyez sur ce graphique produit par l’agence de presse Bloomberg, c’est l’éclatement de la zone euro. Sous la ligne horizontale, on voit les sommes qui quittent de mois en mois différents pays tandis qu’au-dessus de la ligne horizontale, on retrouve les mêmes sommes ventilées par pays où ces sommes aboutissent.

    Les gagnants : 1. Allemagne, 2. Pays-Bas, 3. Luxembourg.

    Les perdants (les plus tristes en premier) : 1. Italie, 2. Espagne, 3. Irlande, 4. Grèce, 5. Portugal, 6. Belgique.

    Le graphique a été produit par la rédaction de Bloomberg à partir des données fournies par les banques centrales des différents pays de la zone euro. Un pays dont l’argent sort, en signale les montants. De même pour un pays qui le reçoit, la réglementation intérieure de la zone euro obligeant le pays receveur de prêter le même montant au pays donneur.

    Si des sommes quittent un pays, c’est bien sûr que leurs habitants (riches) craignent de se retrouver du jour au lendemain en possession de lires, pesetas, punts ou Irish pounds, drachmes, escudos, francs belges, dévalués.

    Pour donner un ordre de grandeur, en mars, par exemple, 65 milliards d’euros ont quitté l’Espagne.

    N.B. : La Suisse n’étant pas dans la zone euro, les mouvements de capitaux vers la Suisse n’apparaissent pas sur le graphique.

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=35925

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  2. C'est curieux, ce concept de "gagner" des élèves. On se croirait au tirage du loto…

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    1. Bonjour,
      Comment diriez-vous ?
      "Le nombre d'élèves augmentait plus dans l'académie de Créteil que dans celle de Paris" ? Non, c'est moyen, ça, "augmenter plus"...

      "A la rentrée, il y avait plus de nouveaux élèves dans l'académie de Créteil que dans celle de Paris" ?

      Oui, c'est vrai...Merci, maître Capello !

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    2. Si j'étais professeur de français, et donc instruit, je dirais "augmenter", dans le "plus". Et il me semble que je saisirais la nuance qu'introduit le verbe "gagner".

      Mais bon : je n'ai pas fait d'études brillantes, je n'ai aucun diplôme, et je peux me tromper.

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    3. "Augmenter dans le plus" ? comme le "surpris en bien" des Suisses ?

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  3. Bof, de toute manière qu'il y ait plus de postes, moins de postes, qu'est ce que cela change ? Que les gamins aient de l'éducation ne les protégera même pas du chômage, qu'ils aient fait des études ne leur garantira même pas de vivre dans des conditions décentes. Nous sommes condamné à la régression ( sur toutes ses formes : sociale, morale, intellectuelle).. Je donne des cours particuliers en ce moment, jamais je n'ai vu les parents aussi anxieux face à la réussite de leur enfant. On me dit " le monde c'est la compétition, il faut que notre enfant réussisse", les parents même cautionnent ce système, se plient à ses règles alors qu'au final, ce sont les membres des classes privilégiées qui auront la grosse part du gâteau et d'ailleurs sans trop se fouler ! Il est temps de se battre pour un monde plus juste.

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    1. Vous donnez des cours particuliers de quoi, au juste ? Pas de français, j'espère. Non parce que que, sinon, vous volez l'argent que ces pauvres parents vous donnent, notamment en employant cette horrible expression "au final". Le mot "finale" existe (avec un e terminal), il désigne le mouvement qui clôt une œuvre musicale. "Final" sans "e" est un adjectif. À la place de "au final", je vous conseillerais "finalement", qui remplit très bien son office, et depuis plusieurs siècles.

      D'autre part, le mot "gamin" relève d'une langue familière et relâchée : en français, on dit plutôt "enfant".

      Enfin, on ne voit pas bien pourquoi le fait de faire des études (dirigées par des "profs" ou des "enseignants" qui disent naturellement "au final”…) devraient protéger les élèves du chômage. S'il est des gens qui sont condamné à la régression, ce sont bien les cuistres de LA prétendu Éducation prétendument nationale, qui ne sont même pas foutus d'accorder correctement "condamné" avec un simple verbe transitif.

      Vous êtes pitoyable.

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    2. Tout le monde vit très bien sans maîtriser parfaitement la pure langue française, que, du reste, personne ne parle vraiment en dehors de quelques habitants de deux ou trois arrondissements parisiens...Le concept de langue pure n'a d'ailleurs aucun sens. Surtout pour réussir professionnellement dans le domaine de la banque, du commerce international ou de la culture du melon. Et cela depuis bien longtemps : avant même l'immigration massive de musulmans d'apparence...

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    3. Vous avez tout compris... mais chut... le bon peuple croit encore en là méritocratie républicaine, pudique cache-sexe qui dissimule depuis belle lurette les passe-droits et accommodements les plus divers... une seule classe se tient les coudes, celle des 5 à 10 % de Français très favorisés. Les autres qui s`y croient ne servent que les intérêts des précédents. ce sont les idiots utiles du sarkozysme de moins en moins triomphant. Bientôt la débâcle, mais il est à croire que les ânes incorrigibles qui ont voté le nain en 2007 ne s`avouent pas vaincus pour autant après l`élection du Président Hollande... Décidément, si on mettait les cons sur orbites, il y a un grand nombre de Français qui n`auraient pas fini de tourner... ainsi va la vie dans le déni de réalité et le triomphe (persistant lui) des faux-semblants...

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  4. Mercredi 18 avril 2012 :

    Lorraine : collège cherche enseignant remplaçant sur Leboncoin.fr

    Deux collèges lorrains ont déposé des annonces sur Leboncoin.fr afin de pallier les absences de leurs professeurs. Une situation de pénurie dénoncée par les associations de parents d'élèves.

    Collège lorrain cherche professeur à plein temps. Il y a un peu plus d'un an, le ministre de l'Education, Luc Chatel, encourageait les proviseurs à recourir à Pôle emploi pour remplacer les professeurs absents pendant plus de 15 jours.

    Désormais, d'autres vont encore plus loin. Et déposent des annonces sur leboncoin.fr. Entre une chaise bon marché et un vieux frigo, on peut donc trouver une annonce pour devenir professeur de langues remplaçant dans les collèges Jules-Ferry à Briey (Meurthe-et-Moselle) ou Himmelsberg à Sarreguemines (Moselle).

    Une profession dénigrée.

    Face à cette situation, les associations de parents d'élèves font entendre leur colère sur le site du Republicain lorrain, ce mercredi. "Est-ce normal que des chefs d'établissements soient contraints de recruter le personnel enseignant par Pôle emploi ou le système D?", s'insurge ainsi Dominique Pinck, présidente de la Peep de Sarreguemines.

    En cause, selon les représentants de parents d'élèves : la politique de suppression de postes de fonctionnaires, notamment dans l'Education nationale.

    Résultat : les proviseurs se voient forcés de déposer des annonces... Et d'accepter de revoir à la baisse leurs exigences, acceptant un remplaçant en Bac +2 pour un poste dont le titulaire dispose d'un Bac +5.

    Ainsi, le collège des Sables-d'Or près de Nantes a recruté en mars sur le site de petites annonces un spécialiste de la formation professionnelle en entreprise pour remplacer un professeur de technologie pendant son congé maternité. Et la FCPE Moselle de s'interroger sur cette pratique : "N'est-ce pas dénigrer une profession que de recruter des personnes non qualifiées et moins diplômées qu'un enseignant titulaire ?".

    http://www.lexpress.fr/actualite/societe/lorraine-college-cherche-enseignant-remplacant-sur-leboncoin-fr_1105712.html

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